Chapitre 45

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Je suis les pas d'Aaron, toujours énervé, comme pratiquement à chaque fois que je suis avec lui. Il m'énerve. Tout m'énerve chez lui. Son arrogance m'énerve. Son intelligence m'énerve. Sa beauté m'énerve. Le fait qu'il pense pouvoir avoir un quelconque pouvoir sur moi m'énerve. Je pourrai continuer des heures et des heures à lister ce que je déteste chez lui.

J'attends presque patiemment qu'il ouvre la porte de notre chambre d'hôtel luxueux. Aaron se décale pour me laisser y entrer en première. Je ne le remercie même pas, car, ça sonnerait bien faux.

J'entre lentement. La moquette beige sur la salle me donne l'impression de marcher sur un nuage. Cette hôtel est extrêmement ressemblant à l'hôtel de Londres. J'ai quasiment l'impression qu'il s'agit de la même chambre. Tout est pareil, dans les mêmes tons de couleurs, c'est-à-dire, les tons beiges, les mêmes dispositions. La salle de bain est semblable.

On n'est pas dépaysé.

Mais, je remarque également avec désarroi qu'il n'y a qu'un lit et ça, ça m'énerve. Je me tourne vers lui, prête à lui en faire baver pour cette erreur. Mais, il comprend immédiatement ce que je m'apprête à lui dire.

-Ce n'est pas comme si on n'avait jamais dormi ensemble.

-Je...

-À moins que tu aies besoin d'un rafraîchissement de mémoire. Tu te souviens, rien qu'avant-hier...

-AARON, FERME TA PUTAIN DE GUEULE ! criais-je, complètement excédée. Je n'en ai strictement rien à faire que l'on ait dormi ensemble. Tu vas le sortir que tu m'as déjà vu nue ? Ton arrogance va encore me sortir que tu m'as fait crier ? C'est bien. Mais ça n'empêche pas le fait que tu vas dormir par terre.

Il me regarde avec les yeux ronds. Il ne s'attendait sûrement pas à ce que je lui balance tout ça. Je me sens complètement rouge de colère.

Il reste planté sur le pas de la porte, à me dévisager, alors, me sentant prête à exploser en étant proche de cet humain, je décide de sortir de la chambre pour aller visiter l'hôtel. Je veux perdre le plus de temps possible. Alors, je descends lentement les escaliers où le sol est toujours tapissé de cette moquette de couleur blanc cassé. Quelques tableaux d'art contemporain sont accrochés au mur, je les admire, tous un par un, toujours dans cet objectif de perdre du temps.

Cependant, à force de contemplation, je commence à avoir plutôt faim. Je termine de descendre, mais, cette fois-ci, en dévalant les marches.

J'arrive dans le Hall et cherche du regard où se trouve le buffet de l'hôtel, mais, je ne le trouve pas. Alors, je me dirige vers la femme qui nous accueilli il y a quelques dizaines de minutes auparavant.

-Tout se passe bien, madame Smith ? Me demande-t-elle, un sourire de politesse plaqué sur ses lèvres rouges.

Je grogne intérieurement en entendant ce nom de famille qui n'est pas le mien et qui m'associe automatiquement à Aaron.

-J'aimerais pouvoir manger, mais, je ne sais pas où se trouve le buffet, répondis-je, légèrement gênée, car, j'ai l'impression que la réponse est évidente.

Elle fronce les sourcils, visiblement surprise de ma méconnaissance avant de se lever en s'appuyant sur les accoudoirs de son siège pour s'approcher de moi.

-Je vais vous y accompagner. C'est marrant, mais, je pensais que, vu que vous êtes mariée avec le fils du propriétaire, j'aurai cru que vous connaissez déjà les directions, commente-t-elle en avançant vers le couloirs où se trouvent les ascenseurs.

Elle a dit ça avec tellement de sous-entendu que je comprends que je dois m'inquiéter et d'éviter le plus de soupçons possible.

-Oh, vous savez, M. Smith a beaucoup d'hôtel. Je n'ai pas encore eu le temps de tous les faire, inventais-je.

Elle reste à moitié convaincue, mais tout en marchant, je la sens légèrement baisser les yeux vers ma main gauche. Pendant un quart d'instant j'ai eu envie de fourrer ma main dans ma poche, néanmoins, en réfléchissant, ça aurait été suspect de me voir le dépêcher de cacher ma main beaucoup plus rapidement que la normale.

-Vous ne portez pas votre bague ? C'est bizarre, remarque-t-elle, comme je le sentais venir.

Elle appuie sur le bouton pour ouvrir l'ascenseur puis, pressé le bouton du tout dernier étage. Nous y entrons toutes les deux.

-Pourquoi est-ce que vous vous intéressez autant à notre mariage ? Êtes-vous une de ces nombreuses ex où je ne sais quoi ? Répliquais-je avec un air détaché.

Elle tourne la tête vers moi puis soupire avant de baisser la tête tandis que moi, je la lève fièrement, comme si de rien n'était.

On arrive quelques secondes plus tard au dernier étage dans un silence gratifiant pour ma part.

Lorsque l'ascenseur s'ouvre après avoir émis le petit bruit signalant son ouverture.

On atterrit directement sur ce qui est visiblement le restaurant qui a une pleine vue sur la totalité de Las Vegas.
Des dizaines et des dizaines de tables sont entreposées sur cette terrasse. Au fond, il y a une sorte d'énorme buffet avec, vu de là, de la nourriture qui paraît tout bonnement succulente.

-Prenez l'assiette qu'il y a sur la table puis, allez vous servir, m'explique-t-elle avec un sourire hypocrite.

Je ne me tourne même pas vers elle, je la remercie brièvement pour rester tout de même polie, même si mon démon intérieur me criait d'aller me servir sans même lui adresser ne serait-ce qu'une seule forme de politesse.

Je prends donc, comme prévu, une assiette que j'ai choisie sur la table la plus au fond de la terrasse.

L'odeur alléchante de tous ces plats le donne l'envie de tout prendre. Alors, je décide de prendre discrètement une petite portion de chaque chose.

Lorsque je reviens à ma place, je me sens légèrement observée, sûrement à cause de tout ce que j'ai pris. J'ai juste envie de leur crier de baisser les yeux tranquille et de profiter de cette vie de riche qui est malheureusement éphémère.

En me souvenant de ça, je me rappelle que j'ai quitté mes études et, je ne sais pas si à mon retour, je vais réussir à reprendre le cap. Je vais probablement redoubler. Puis, en ce qui concerne mon travail au Starbucks, je ne sais pas si la tante d'Aaron va encore vouloir de moi. Du moins, je crois que j'espère qu'elle voudra bien de moi, même si ça me fera mal de me souvenir qu'elle fait partie de l'autre famille, une famille qui a fait du mal à la mienne, une famille qui m'a tout prit.

J'arrête de me prendre la tête et commence à déguster ma multitude de plats. Je décide d'ailleurs que mon plat préféré, parmi tout cela, est la mousse de lentille corail, quoique, les raviolis étaient plutôt pas mal non plus.

Lorsque j'ai terminé et que je relève la tête, juste à la porte, j'aperçois un homme à la chevelure blonde foncée repartir.

J'ai envie de me lever et de lui courir après pour vérifier si c'est bien lui, mais je me résous au fait que je me suis peut-être trompée.

Alors, comme si je voulais tout de même éviter cet homme, je reste sais une bonne dizaine de minutes avant de me lever pour quitter cet endroit.

***

J'espère que vous allez bien ? Je date sur desiderium oui oui. 

J'arrive enfin à, à peu près, m'organiser en fac de droit, du coup, je vais poster des chapitres un peu plus régulièrement. 

DesideriumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant