Je dévale les escaliers, soudainement revigorée, jusqu'au moment où je vais devoir faire semblant d'apprécier un fichu traitre.
-Putain, tu foutais quoi ! Grogne-t-il en me voyant entrer dans la cuisine, un air faussement paisible affiché sur mon visage alors qu'intérieurement, j'ai envie de l'étriper.
Je souris, le regarde dans les yeux puis fait mine d'être gênée avant de m'assoir sur le canapé.
-Attend, attend, attend. Tu as les cheveux un peu décoiffés. Ne me dis pas que...
Je baisse la tête et mime un sourire gênée afin qu'il croie qu'il a réussi à me frustrer au point que j'ai eu à me satisfaire seule.
Il vient derrière moi et m'ébouriffe les cheveux. Je devine que lui aussi à un grand sourire.
Comment est-ce possible d'être aussi faux ? Il ne se doute de rien, c'est incroyable.
-T'aurais pu attendre, je te l'aurais fait à ta place, m'informe-t-il pendant que je me lève pour voir où il en est côté cuisine.
Je viens voir ce qu'il a fait et remarque qui a déjà terminé. Je n'avais pas remarqué que j'avais pris autant de temps à la salle de bain.
-Installe toi, je vais t'apporter ton assiette, m'invite-t-il en me faisant un signe de la main en direction de la table.
Il parait si fier de lui. Il a l'air si enthousiaste à l'idée de me faire gouter sa cuisine que ça me pince le cœur. j'aurais aimé que tout cela soit réel. J'aurais aimé pouvoir me dire qu'il est quelqu'un de vrai et qu'il tient un minimum à moi. C'est à la limite si j'aurai préféré ne jamais savoir qu'il ne m'apprécie pas vraiment. Cette illusion était bien meilleure que la vérité.
C'était presque comme si j'avais trouvé de la lumière au milieu des ténèbres.
La chose qui me tue le plus est que j'aurais aimé qu'il m'apprécie comme moi, je l'apprécie. J'aurais aimé qu'il m'aime. Parce que je crois que c'est ce que je ressentais, de l'amour. Je suis tombée amoureuse d'une personne qui ne me veut pas du bien et ça, ça ne m'aide pas à calmer ma rage.
-Et voilà ton assiette, arrive-t-il en me déposant délicatement mon assiette devant moi. Si tu dis que tu n'aimes pas, c'est que tu es de mauvaise foi.
Il continue à me taquiner pendant que je découvre d'un air ahuri l'assiette qu'il a produit. Je l'ai clairement sous-estimé. Je suis sûre qu'il pourrait travailler dans un restaurant étoilé rien qu'en regardant bien la présentation. C'en est presque indescriptible. L'assiette est agencée avec tant de délicatesse et de finesse que c'en est impressionnant.
Je n'aurais jamais pensé ça de lui.
-Aller, goûte, m'invite-t-il en prenant une bouchée de son assiette.
Hésitante, je prends la fourchette et prends une bouchée de sa préparation. Je fis immédiatement les gros yeux en voyant à quel point c'est bon.
Il n'a pas pu inventer son talent pour la cuisine.
-Aaron ! Ouvre un restaurant, m'exclamais-je, très franchement.
-Ça me fait plaisir que tu aimes bien. Je ne cuisine jamais pour les autres, m'avoue-t-il en plantant ses yeux dans les miens, un air nostalgique.
Je fronce les sourcils en signe que je n'ai pas compris ce qu'il veut me dire pour en savoir plus, ne voulant pas ouvrir la bouche car je n'ai pas fini ma deuxième bouchée.
-À présent, tu partages un secret avec moi. J'ai toujours aimé la cuisine mais je n'ai jamais cuisiné devant quelqu'un, personne d'autre que toi le sait. Même pas ma famille.
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Desiderium
RomanceAmy, 18 ans, réalise son rêve qui est d'aller faire ses études à Londres. Tout se passe pour le mieux, jusqu'à ce qu'elle rencontre Aaron, le frère de son amie. Une haine sans pareille, une colère inégalable, des avis bien tranchés se retrouvent tra...