chapitre 53

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Je me réveille en entendant l'eau couler. Je suppose qu'il s'agit d'Aaron en train de se doucher.

Je me redresse sur le lit et, me rappelle que je suis dénudée puis, je constate que je n'ai seulement ma robe avec moi. Toutes mes affaires sont restées à l'hôtel.

Je reste comme ça, dans cette même position, assise sur ce lit, la couverture ramenée sur mon corps, les yeux dans le vide, comme si c'était comme ça que j'allais trouver la solution.

J'entends l'eau s'arrêter puis, quelques minutes plus tard, je vois Aaron, revenir dans la chambre, vêtue seulement se son pantalon de costume, les cheveux mouillés, le corps encore un peu humide.

Il me regarde, me toise avant de me sourire. Il me demande si je vais bien et, je lui réponds simplement que oui, en train de réfléchir à la situation.

-Que va-t-on faire ? L'interrogeais-je.

Il soupire avant de me répondre de manière incertaine.

-Même si c'est dangereux, j'aurais tendance à dire qu'on pourrait retourner à l'hôtel pour possiblement se récupérer quelques affaires.

Les yeux toujours dans le vide, comme une sorte d'automatisme, comme si c'était mon inconscient qui s'était réveillé et à décider de s'exprimer, je lui lâche, beaucoup plus froidement que je ne l'aurais certainement voulu.

-Je veux voir ma mère, Aaron. Je veux comprendre ce qui se passe.

Il me regarde mais ne me répond pas pendant quelques secondes. Je sens bien qu'il hésite à me dire quelque chose, qu'il cherche les bons mots pour me faire comprendre son raisonnement pour que je ne le prenne pas mal.

-Amy, si je ne veux pas que tu ailles voir ta mère, c'est surtout pour toi. Je n'ai plus rien à te cacher. C'est juste que voir ta mère t'achèvera. Ça achèverait n'importe quel humain.

Je fronce les sourcils.
Comment peut-il dire ça alors que je l'ai vue, que je sais qu'elle n'est pas morte ?

-Elle n'est pas morte. Comment est-ce que ça m'achèverait. Rien n'est pire que la mort, exprimais-je le fond de ma pensée.

Il fronce les sourcils, regarde la couette comme si sa blancheur était soudainement devenue intéressante, captivante, une lueur de tristesse et de nostalgie dans le regard avant de me lâcher, d'une voix enrouée :

-Crois-moi, il y a bien pire que la mort, Amy. Tu ne sais juste pas que c'est possible.

- Peu importe, je veux la voir, insistais-je.

Il hausse ses épaules et se lève du lit.

- si je ne veux pas que tu la vois, ce n'est pas dans mon intérêt. C'est seulement pour te protéger. Mais, tu l'auras voulu.

Je ne réponds. J'essaie de m'imaginer pire que la mort. Mais, pour moi, rien n'est pire. Rien n'est pire que de me dire que je ne pourrais plus jamais parler à ma mère. Rien n'est pire que d'être forcée à dire au revoir à quelqu'un.

Cependant, elle est en vie. Elle est encore en vie. Cela signifie que je peux encore lui parler, que je peux encore penser à elle librement et me dire que ma mère est encore avec moi, peu importe ce qu'il s'est passé.

Aaron s'étire et replante ses yeux dans les miens une nouvelle fois.

- Habille-toi. On s'en va dans pas longtemps.

-Je n'ai que ma robe de la veille, lui signalais-je.

-Mets-la. Quand on arrivera à l'hôtel pour récupérer des affaires, tu pourras te changer.

DesideriumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant