Desiderium

Chapitre 10

Je sais d'avance que je vais passer une mauvaise journée. Aujourd'hui est le jour où Aaron va faire l'assistant pour les professeurs.

Depuis la fameuse soirée avec Jace, je n'ai vu Aaron qu'au travail et, bien évidemment, il est devenu encore plus exécrable qu'avant. Mais, je réussissais à penser à autre chose lorsque sa soeur venait chez moi, certains soirs.

Quant à Jace, notre relation n'a pas vraiment changé. J'ai, cependant, plus l'impression qu'il s'agit d'une amitié plutôt qu'un flirt. Je sens que ça risque d'être ambiguë dans l'avenir mais, pour l'instant, ne pensons pas ça. Le mieux serait de rester concentrée pour tenter de garder son self-contrôle durant l'entièreté de la journée.

Comme pratiquement tous les jours de la semaine, je me balade dans les couloirs à la recherche de la salle et, comme à peu près tous les jours, je suis légèrement en retard.
Comme si je ne paniquais pas assez, je vois, au loi, Aaron arriver. Il marche en ma direction mais, je sais très bien qu'il ne va pas me parler.

Beaucoup trop occupée par ma recherche, je décide de baisser la tête car, je n'ai pas le temps pour les conflits et, j'ai beaucoup trop de fierté pour lui demander où est la salle.

Alors que j'espérais qu'il ferait de même, il me bouscule, faisant ainsi tomber mes cahiers ainsi que mon ordinateur.

-La salle, ce n'est pas par là, me crie-t-il alors qu'il continue son chemin sans aucun scrupule.

Espèce de connard !

Je marmonne dans ma barbe des tas d'insultes tout en ramassant mes cahiers et mon ordinateur en priant pour qu'il ne soit pas cassé avant de me relever pour finalement le suivre de loin. Bien heureusement, il n'est pas cassé.

J'arrive, quelques instants après lui, dans la salle. Il a déjà eu le temps de s'installer à côté de la professeure. J'entre timidement dans la salle et essaie de me faire remarquer le moins possible, mais, c'est sans compter Aaron.

-Mademoiselle, vous êtes en retard, fait-il remarquer pour mon plus grand plaisir.

Je lève la tête vers lui et l'incendie du regard. La professeure me regarde également, mais ne dit rien. Elle semble vouloir le laisser faire. Je sens tous les regards de la salle se poser sur moi. Mes joues s'empourprent. Je déteste me faire remarquer, du moins pas comme ça. Je me sens honteuse et, lui, prend un malin plaisir à en rajouter.

-Allez donc chez vous, Mademoiselle Jones. Ça vous apprendra à venir tout le temps en retard, rajoute-t-il.

Sentant que je vais exploser d'une seconde à l'autre, je lance le pire regard que je sais faire à Aaron avant de courir vers la sortie.

Je cours jusque chez moi et m'engouffre dans mon lit.

J'ai mal à la tête. J'en ai marre. Pourquoi ne peut-il pas être respectueux une bonne fois pour toutes. Était-il obligé de m'humilier comme ça ?

N'ayant pas du tout envie de le recroiser, je décide d'appeler Mme Josh pour lui prévenir que je ne serais pas disponible aujourd'hui. Elle était déçue mais, elle comprit très vite et, par chance, elle accepta de me laisser un jour de repos.

Sans même m'en rendre compte, je m'endors très vite mais, malheureusement, je suis réveillée par quelqu'un qui toque à la porte. Je sors donc difficilement de mon lit afin d'ouvrir la porte et, étonnement, personne n'est là. À la place, je trouve un petit paquet de feuille ainsi qu'une poche en papier à côté. Je prends alors ce qui est posé.

Quelqu'un vient de me donner les cours ainsi que mon repas de ce soir.

Des spaghettis bolognaises.