Chapitre 24

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Nous sommes maintenant en voiture. Je la sens tendue et, à vrai dire, je le suis tout autant. Premièrement car j'ai peur qu'il lui arrive quelque chose. Deuxièmement car nous nous dirigeons vers l'hôtel de mon père. 

Cela fait maintenant plusieurs années que je ne lui ai pas adressé la parole, que je ne lui ai rien demandé. même quand il passe de temps en temps à l'appartement. Je fais toujours en sorte de ne pas être présent quand il est là. mais, aujourd'hui, il ne s'agit pas de moi, il s'agit d'Amy. Elle est en danger et, là-bas, au moins, je sais qu'elle y sera en sécurité. C'est censé être hôtel protégé car la plupart des clients sont millionnaires voir milliardaires. 

Je connais cette route par cœur. J'y suis allé des tas de fois avant que mon père m'y interdise l'accès. Je sais pertinemment qu'il risque de ne pas vouloir m'aider mais, peut-être qu'il acceptera d'aider l'amie de sa chère et tendre petite fille chérie. 

A côté de moi, Amy parait émerveillée par le paysage luxueux, ce qui me fait sourire. Il est vrai que, moi, ça ne m'impressionne pas plus que ça étant donné que j'ai toujours baigné là-dedans avant que mes parents arrêtent de me parler. Alors, voir une voiture de luxe me parait presque anodin. 

Malgré tout ça, mes parents ont toujours essayé de m'inculquer les valeurs de l'argents. J'essaie de toujours faire attention et de ne pas dépenser pour n'importe quoi.  C'est une règle que je n'ai pas constamment respectée dans le passé mais, à présent, je me rends compte qu'ils ont raison sur ce point et je ne peux que le suivre. 

J'arrive donc devant la porte, le voiturier s'y trouvant m'arrête d'un signe de main. Il passe sa tête à travers ma fenêtre.

-Bonjour, avez-vous réservé ? Il est assez tard vous savez ? 

-Oui, j'ai réservé, mentis-je. 

Je sens Amy se tendre face à mon mensonge. Mais, elle reprend vite le contrôle d'elle-même et agit comme si tout était normal. 

-Mais... Commence le voiturier en se rendant compte que ma voiture n'est pas extrêmement luxueuse et qu'Amy est en pyjama. 

-Écoutez, garez ma voiture ou je mets un mauvais avis sur votre page internet à cause de votre accueil déplorable, le menaçais-je en lui tendant mes clés. 

Il ne pose pas plus de questions que ça et monte dans la berline après qu'Amy en est sortie. Je prends sa douce main ans la mienne pour la diriger vers l'entrée de l'hôtel où se trouve deux agents de sécurité. 

Dans quelle merde je nous ai fourrée.  

J'aurais dû lui demander de s'habiller de manière luxueuse et moi également. Ils ne nous laisseront probablement jamais passer. Sauf que là, c'est important. 

-Vous êtes ? Demande hautainement un des agents en nous détaillant de haut en bas. 

-Aaron Smith, le fils de Paul Smith, soit le fils du propriétaire de cet hôtel, annonçais-je de manière arrogante comme je sais si bien le faire. 

L'agent se tend et parait gêné de son erreur. C'est une chance qu'il ne me connait pas. Autrement, les anciens agents de sécurité ne m'auraient pas laissé passer. 

-Et cette jeune demoiselle, qui est-elle ? Vous savez très bien que nous n'acceptons pas les femmes ayant ce genre de pratique, nous interroge le deuxième agent. 

Je sens que la main d'Amy me serre encore plus. Je tourne la tête vers elle. Elle est rouge de colère. Je m'apprête à la défendre mais, elle me devance. 

-De quelle genre de pratique parlez-vous ? 

Il la regarde de haut en bas avant de lui répondre sans la moindre gêne, comme si la réponse était évidente. 

DesideriumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant