Desiderium

Chapitre 15

Après m'être assis sur un banc au parc du coin pendant presque 1 heure, je décide d'aller marcher. Je ne veux pas rentrer chez moi. En tout cas pas maintenant. 

Je marche dans le parc quand un adolescent m'interpelle. Je lui donne environ 14 / 15 ans. Malgré son jeune âge, il est assez grand, il est tout fin. Il porte un t-shirt beaucoup trop grand pour lui et un pantalon qui, également, est si grand qu'il touche le sol. Ses yeux son rouge et, sa bouche est entrouverte. Il a une odeur particulière. Une odeur d'herbe. Malgré son jeune âge, je suis presque certain qu'il a consommé des substances illicites. 

Il tend la main vers moi et la pose sur mon épaule pour se soutenir, comme s'il ne pouvait pas tenir debout. Je le regarde bizarrement. J'hésite à lui enlever ses mains de mon épaule mais, je ne le fais pas car, il parait tellement mal au point que sans ce soutien-là, il risquerait de tomber. 

-T'as pas un peu d'argent ? Demande-t-il d'une voix étouffée. 

-Non, je réponds alors d'une voix ferme. 

Il s'éloigne un peu de moi et, je remarque qu'il marche vraiment difficilement. 

-Attends ! L'interpellais-je. 

Il se retourne et, il parait soulagé. Il doit certainement penser que je vais lui donner son argent. Il tend à nouveau la main vers moi et, je comprends qu'il attend l'argent. 

-Tu vas en faire quoi ? 

-Je vais m'acheter des bonbons, ment-il.

-Où habites-tu ? Je vais t'y accompagner si tu veux, lui proposais-je afin que je sois certains qu'il ne s'achètera rien de réellement mauvais.

Soudain, alors que je pensais qu'il allait rester calme comme il était depuis le début, il se jette sur moi, ce qui me fait tomber à la renverse sur l'herbe mouillée de ce parc. Sans perdre plus de temps, je le repousse brusquement tandis qu'il essaie de me donner des coups de poings. 

Quand je le repousse, il tombe sur l'herbe et, pour ne pas me prendre un nouveau coup de poing, je me mets sur lui et prend ses poignets pour l'immobiliser. Je lui assène un coup de poing qui le calme directement. 

Lorsque je le vois enfin calmé, je me lève et lui tend ma main. Il la prend pour se lever. Il s'apprête à s'enfuir mais, je lui prends de nouveau le poignet pour qu'il ne s'en aille pas. 

-Je suis désolé, je suis vraiment désolé. Je n'aurais jamais dû vous frapper. Laissez-moi partir, s'empresse-t-il de m'annoncer d'une voix apeurée.  

Je le lâche en voyant que je lui fais peur car, mon but, n'est pas de l'effrayer. 

-Je ne vais pas te faire de mal, ne t'inquiète pas. Je veux juste te dire d'arrêter tes bêtises. 

-Vous êtes de la police ? Crache-t-il, soudainement énervé. 

-Non, je ne suis pas de la police. 

Lorsque je dis ça, il paraît beaucoup plus soulagé alors, je décide de continuer. 

-Tu vois, là, tu es jeune, tu n'y penses pas. Tu te sens bien mais, le meilleur conseil que je pourrais te donner est vraiment d'arrêter de fumer. 

Je sens qu'il a envie de m'insulter en me disant de me mêler de ce qu'il me regarde mais, bien heureusement, il ne le fait pas. 

-Du coup, vous n'avez pas un peu d'argent ? Ose-t-il à me redemander.

-Non, mais, si tu veux, je peux t'accompagner pour aller acheter des bonbons ou un truc du genre, essayais-je de lui faire changer d'avis. 

-Vous ne pouvez pas juste me donner l'argent ? continue-t-il tout de même gêné à présent.

-Non, je ne te donnerai pas d'argent, surtout si c'est pour aller t'acheter de la drogue. 

-D'accord, bon bah, je veux bien des bonbons alors, accepte-t-il finalement. 

J'avoue que j'ai l'impression d'avoir fait une bonne chose et, si je peux aider ce jeune garçon à s'en sortir, alors je le ferai. 

Alors, tous deux, nous allons au supermarché le plus proche. Je lui incite à prendre tout ce qui lui ferait plaisir. Au début, il fait attention à ne prendre que les choses les moins chers. Alors, je lui propose des paquets de gâteaux un peu plus chers. Il met du temps à les accepter mais, voyant ma détermination, il les accepte. 

Lorsque nous avons fini, je les paie puis, il me remercie avant de repartir vers le parc tout en mangeant un gâteau. J'ai le sourire au lèvres même si je sais très bien qu'il va tout même recommencer à acheter ses produits illicites. Néanmoins, j'essaie d'ignorer cela et, repars vers mon appartement afin de manger quelque chose avant de partir travailler. 

Lorsque j'arrive enfin, je vais directement dans ma chambre. Ace n'est plus là et, ma soeur est dans la cuisine mais, je l'ignore. Je me change car mes vêtements sont à présent sales à cause de l'herbe et de la terre. 

Puis, toujours en l'ignorant le plus possible, j'entre dans la cuisine pour me prendre quelque chose dans le frigo. Je vois que mes toasts y sont. Ace a pensé à les mettre au frigo. Je le remercierai plus tard. 

Je ferme le frigo un peu trop bruyamment ce qui fait sursauter ma soeur puis, je sors de la pièce pour aller manger dans le salon. 

Lorsque je finis enfin, je sors pour aller travailler. Je suis surpris de voir que ma tante à le sourire aux lèvres. Surpris, je lui demande quel en est la raison. Elle me répond quelque chose qui me surprend : Amy est en avance. C'est si rare. 

Avec tout ce qu'il s'est passé, je l'avais presque oubliée. Mais, malgré tout, comme si je ne croyais pas Mme Josh, je m'empresse de me diriger vers les vestiaires et, c'est avec surprise que je découvre qu'Amy y est. 

Je m'apprête à lui faire une blague sur le fait qu'elle est enfin en avance. Mais, je m'arrête lorsque je vois qu'elle parait inquiète. Elle n'a pas l'air bien. Elle est scotchée à son téléphone et, j'ai l'impression qu'elle est en pleine crise d'angoisse. Je pèse intérieurement le pour et le contre pour lui demander ce qu'elle a. Je sais très bien que si je lui demande, elle ne me dira rien. Mais, ça vaut le coup d'essayer. 

-Que t'arrive-t-il ? Demandais-je en m'asseyant à côté d'elle. 

Elle ne me regarde pas mais, je la sens doucement se calmer un peu, sûrement car elle ne veut pas que je la vois ainsi. Je m'apprête à poser ma main sur son épaule mais, elle se lève avant que je n'ai pu le faire. Elle pose son téléphone et commence déplier son t-shirt de l'uniforme Starbucks mais, elle peine à cacher ses émotions.

Alors, sans même savoir ce qu'elle a, je me lève, m'approche doucement d'elle de peur qu'elle me repousse et, toujours aussi lentement, je passe mes bras autour d'elle. Tout naturellement  elle pose sa tête au creu de mon cou et, petit à petit, elle se calme. Alors, quand je la sens revenir à elle-même, je prends son visage entre mes deux mains pour la forcer à me regarder.

- Je ne sais pas ce qu'il t'est arrivé mais, peut importe, je suis sûr que ça va s'arranger, prononçais-je dans le but de la calmer encore plus.

À vrai dire, je ne sais pas ce qu'il me prend. Habituellement, je ne rassure personne. Je ne suis pas vraiment doué à ça. Je crois même que je n'ai jamais pu rassuré ma soeur lorsqu'elle en avait besoin car, je ne sais pas faire. Dans ce genre de situation, je suis totalement impuissant, alors, en temps normal, je me contente de regarder la personne sans ne rien dire. Ou même dans certains cas, je sors carrément de la pièce.

Mais, là  je ne pouvais pas rester et la voir dans cet état. Je ne sais pas pourquoi, mais je crois que j'avais besoin de la calmer, de la sentir bien. Même si ça n'a pas marché à 100%, je la sens un petit peu mieux, ce qui me rassure.

Cependant, elle ne hoche même pas la tête, elle ne me répond même pas. Je sens qu'intérieurement, elle se dit que ça ne s'arrangera pas. Elle est inquiète, je le vois bien, mais, je ne sais pas pourquoi. Ma curiosité me tue mais, je sais très bien qu'elle ne me dira rien. Pas à moi en tout cas.

Je ne sais pas ce qu'il se passe mais, malgré que ça concerne Amy, j'espère que ce n'est pas trop grave.

***

Hello hello, alors toujours aucune théorie sur la suite ?