Chapitre 51

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Elle se calme, petit à petit, jusqu'à ce qu'on arrive dans le couloir près de la salle de réception. Je me demande si je devrais la poser pour passer plus inaperçu aux yeux des personnes étant dans la réception. Je baisse les yeux sur son visage angélique. Ses yeux sont fermés, sa respiration a commencé à être plus régulière, ses bras entourent ma nuque. Face à cette vision, je me rends compte que je m'en voudrais si je la réveillais. Alors, je me résous finalement à passer par la porte arrière afin de pouvoir aller prendre une voiture sans être vu. 

J'arrive rapidement sur le parking. Je me rends compte que je n'ai les clés d'aucune voiture. Donc, pour réveiller Amy, je passe doucement ma main dans ses cheveux. Elle ouvre immédiatement les yeux. Je m'excuse en lui disant que je vais devoir la poser. 

Elle ne parle pas. Ses yeux sont rougis. Je la regarde un instant, essayant de m'assurer si je peux m'autoriser à la laisser seule quelques instants. 

-Attends-moi ici, s'il te plait. Je reviendrai dans quelques minutes, me résous-je après probablement une bonne minute de réflexion. 

Une fois qu'elle a hoché la tête, je cours littéralement dans la rue pour aller à l'hôtel. Toujours dans cette allure soutenue, monte les escaliers, ouvre la porte de notre chambre et m'empresse vers ma valise pour en sortir les clés de voiture que je laisse toujours ici à Las Vegas au cas où j'en aurais besoin un jour dans cette ville, estimant qu'y prendre un UBER pourrait très facilement se transformer en un plan foireux.

Je descends les marches de l'escaliers après avoir fermé la porte de ma chambre, accours vers le parking de l'hôtel puis, vers ma voiture dans laquelle je monte toujours avec le même rythme. Je démarre, traverse la route et vais dans le parking arrière du Casino pour m'arrêter près de la voiture sur laquelle Amy est appuyée. Elle me repère grâce aux fars allumés et, étonnement, sans même broncher, sans même hésiter ne serait-ce qu'une seconde, elle vient et s'assied du côté passager. Une fois la portière fermée, je redémarre puis vais sur la route principale qui va nous mener jusqu'à cet hôtel reculé du centre-ville et, donc, du danger qui arrivera très prochainement.

La route est étonnement calme alors, je m'autorise à brièvement tourner la tête vers Amy pour vérifier comment elle se porte. Elle regarde la route calmement même si je sens bien qu'elle est extrêmement énervée et qu'elle se contient comme elle peut. 

- Tu n'es vraiment qu'un connard, tu sais ? Commence-t-elle.

-Amy, écoute, ce n'est...

-Ferme-la, Aaron. Tu sais quoi ? Vraiment, ferme-la. Tu m'as bien eu. Je te croyais de mon côté, puis, j'ai commencé à avoir des doutes, mais, pour une raison que j'ignore, ils se sont quasiment effacés. Puis, il a fallu que tu fasses cette annonce de merde et, qu'en plus de ça, tu refuses de m'ouvrir cette satanée porte pour aller voir ma mère me prouvant à quel point j'ai été naïve.

Je respire fort, ne sachant pas quoi dire. Elle a tout faux. Si elle savait que tout ça, je l'ai fait pour elle et uniquement pour elle. Mais, comment lui dire ? Elle ne croirait jamais et, c'est compréhensible vu tous les faits qui s'accablent contre mon innocence. 

- Amy, tu ne sais même pas de quoi tu parles. 

-Ah oui ? Tu n'as qu'à dire que je suis débile, c'est ça ! Mais, tu ne m'aurais pas une nouvelle fois. Tu as eu exactement tout ce que tu voulais, s'énerve-t-elle de plus bel en haussant la voix. 

-Amy, écoute-moi s'il te plait.

- T'écouter pour quoi, que tu me mentes encore ? Aaron, je ne veux pas t'écouter. 

Je commence à perdre patience. J'aimerais lui dire toute la vérité, mis à part celle qui concerne sa mère, car, je préfère qu'elle le voit d'elle-même quand je la sentirai prête. Malheureusement, elle ne cesse de me couper la parole. 

DesideriumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant