PDV d'Aaron
Je la vois s'effondrer, de manière impuissante. Je ne sais pas quoi faire pour l'aider. Je ne peux pas régler la situation. Sa mère ne la connait plus. Pire encore, elle veut la tuer. C'est bien pour ça que je refusais plus que tout au monde qu'elle la voit. Même si elle n'a pas tout vu.
Je sais ce que ça fait lorsqu'un proche vient à nous considérer comme son ennemi, mais, mais, un être chair comme ma mère, non, je ne sais pas.
Je ne sais pas consoler les gens. je n'ai jamais su faire ça. C'est pour ça que je lui laisse de l'espace. Peut-être qu'elle souhaiterait, au contraire, que je la tienne dans mes bras ou je ne sais quoi, mais, je ne le fais pas, car, je ne veux pas m'imposer. Elle parait désemparer et, la voir ainsi me fait mal, car, j'ai l'impression que c'est ma faute. J'ai l'impression que j'aurais pu stopper mon père bien avant.
Je l'ai stoppé quand il était trop tard.
Je me dis que j'aurais pu le détruire bien avant, mais, je ne l'ai pas fait et, ça, ça me donne un certain goût d'amertume.
Je la vois souffrir devant moi et, j'en viens à croire que c'est à cause de moi. Pourtant, j'ai même l'audace d'espérer qu'elle ne va pas me tourner le dos.
J'avais déjà essayé de me rebeller contre mon père, il y a bien longtemps, mais, ça n'avait pas marché. J'étais aller voir la police, du haut de mes 11 ans, en leur disant que mon père tuait des gens et que je croyais que la police méritait de la savoir.
L'agent ne m'avait pas pris au sérieux. Il m'avait demandé des preuves. Comment ça, des preuves ? Qu'est-ce que ce sont des preuves ? Le témoignage d'un enfant n'est pas une preuve ?
Je l'avais alors regardé, de manière béa et, j'ai haussé les épaules. Il a alors rigolé et m'a raccompagné en dehors du poste de police en pensant certainement que je les faisais marcher. Il a sûrement dû croire que c'était un pari entre potes.
Mais, non, je disais vrai. Mais, on ne m'a pas cru.
Pourtant, j'ai l'impression que j'aurai dû mieux faire, j'aurais pu insister. J'aurais pu agir bien avant. Moins de personnes auraient souffert et, s'il faut, Amy ne serait pas en train de pleurer devant moi. Trois personnes ne seraient pas enfermées et condamnées à l'oubli.
Ma vision commence à se troubler, puis, je sens une larme couler le long de mes joues. Une larme pleine de regret en voyant Amy dans cette état, que j'essuie directement.
Je me décide de me manifester en m'approchant d'elle et, en posant simplement ma main sur son épaule afin d'être là, sans trop l'être. Je lui laisse de l'espace en essayant de lui montrer que je suis là.
Elle pose alors sa main froide sur la mienne avant de se lever en s'appuyant sur le sol. J'essaie de l'aider puis, elle vient dans mes bras, entourant les siens autour de mon cou, venant mouiller ma chemise. Une de mes mains vient se poser dans ses cheveux, mes lèvres sur son front.
Je reste comme ça un instant, jusqu'à ce qu'elle se décale. Je prends son visage entre ses mains et, passe mes pouces en dessous de ses yeux rougis pour essuyer ses larmes.
- Est-ce que... je... peux aller voir les autres ? me demande-t-elle d'une petite voix enrouée avant de renifler.
Je hoche la tête simplement et, l'accompagne en posant ma main en bas de son dos, comme si je voulais la guider, comme si je voulais me tenir prêt au cas où elle s'effondre, car, je sais que la personne suivante, elle la connait. Elle la connait bien même.
Elle lève la tête seulement lorsque nous sommes devant la cellule d'à côté. Elle le toise, mais, dès lors qu'elle le reconnait, elle a un mouvement de recul.
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Desiderium
RomanceAmy, 18 ans, réalise son rêve qui est d'aller faire ses études à Londres. Tout se passe pour le mieux, jusqu'à ce qu'elle rencontre Aaron, le frère de son amie. Une haine sans pareille, une colère inégalable, des avis bien tranchés se retrouvent tra...