PDV d'Amy
Je m'assieds donc à l'arrière de cette voiture, non pas sans entendre mon cœur bondir dans ma poitrine. Je respire et essaie de me donner de l'assurance en me disant que je n'aurai aucune crédibilité en tremblant comme une feuille, en les menaçant.
Alors, doucement, je respire, croise les jambes et placarde un air détaché sur mon visage, comme si la famille Smith ne me faisait pas peur, comme si, au fond de moi, j'étais certaine d'être plus forte qu'eux, comme si j'étais inatteignable alors qu'au sous-sol, mes deux parents ont succombé aux griffes de cet homme qui ne mériterait même pas avoir de nom.
J'essaie de puiser seulement la haine que j'éprouve envers cette famille, mis-à-part Aaron. Ce dernier entre à la place de conducteur et met une casquette, ce qui m'étonne car, je ne l'avais jamais vu auparavant avec quelque chose sur la tête.
-Ils arrivent, me prévient-il en soupirant. Tiens-toi prête.
J'acquiesce en posant ma main sur l'arme qui est sous mon pull, derrière ma ceinture.
Je commence à entendre les bruits de pas, les chuchotements puis la conversation qu'il y a entre Aaron Smith et la personne qui les a accueillis.
- Voici votre taxi. Si vous aviez ne serait-ce qu'un quelconque problème, n'hésitez pas à m'appeler.
J'imagine qu'ils se serrent la main, puis la porte arrière s'ouvre. De là où je suis, on peut me voir seulement si on se penche réellement, je suis tapissée dans l'ombre. Je commence alors à sortir l'arme et la tendre discrètement devant moi en essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas gâcher l'effet de surprise.
-Merci beaucoup, répond, Paul Smith, qui, au ton de sa voix, j'imagine en souriant.
La mère d'Aaron entre, me dit bonjour sans même poser un regard sur moi. J'imagine qu'elle n'a pas dû me reconnaitre. Puis, Paul entre à son tour. Il s'assied et, pose les yeux sur moi en souriant, l'air amusé. Vu comme ça, je me sens coupable de le comparer à son fils. Il est vrai qu'Aaron a dû tirer son air amusé et arrogant de lui.
L'assistant ferme la porte, puis, la voiture démarre.
Le revoir m'énerve même si j'essaie de ne pas perdre mes moyens. Intérieurement, j'ai envie de directement lui tirer une balle dans la tête. Mais, ça gâcherait mon plan et ça ne lui ferait pas assez souffrir, du moins pas autant qu'il ne le mériterait.
Alors, je souris à mon tour, et me penche vers lui en tenant fermement mon arme d'une seule main.
Ma position me permettrait, s'il parvient à saisir mon arme, je serais en mesure de lui mettre un coup de pied étant donné que mes jambes sont croisées. Ce sera plus facile.
Je tourne ma tête vers Marie et lui souris d'un air faux. Je la dévisage de haut en bas lorsque mes yeux s'arrêtent sur son sac. Un sac que je ne peux reconnaitre qu'un peu trop bien puisqu'il est à ma mère. Elle l'avait acheté alors que j'étais encore très jeune. Elle venait d'obtenir une promotion qui avait permis à son salaire d'augmenter encore plus.
Pour se faire plaisir, elle avait acheté sa première pièce de luxe, ce sac d'une célèbre marque de créateur italien, un sac discret, de très bon goût, qui irait avec tout. Lorsqu'elle l'avait reçu, elle s'était mise à le porter tous les jours car son cuir de couleur noir lui permettait bien de se fondre dans la masse.
-Il vous va bien, prononçais-je d'un air hypocrite.
Elle parait gênée et, cache le sac de ses mains d'un air honteux, ce qui me fait rire.
Du coin de l'œil, je remarque Paul qui commence à bouger discrètement.
Je le fixe alors à son tour, je comprends immédiatement qu'il s'apprête à sortir une arme.
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Desiderium
RomanceAmy, 18 ans, réalise son rêve qui est d'aller faire ses études à Londres. Tout se passe pour le mieux, jusqu'à ce qu'elle rencontre Aaron, le frère de son amie. Une haine sans pareille, une colère inégalable, des avis bien tranchés se retrouvent tra...