Chapitre 18

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Cette fois-ci, le cours se passe un peu mieux puisque c'est Aaron qui l'a fait même si ça ne l'empêchait pas de me jeter des regards insistants lorsqu'il le pouvait. 

C'est du harcèlement à ce stade. 

Je rentre alors tranquillement chez moi. Assez tard, on ne va pas se mentir. Mais, je ne vais pas mentir en disant que je suis encore tendue à cause d'Aaron alors, sans même comprendre pourquoi, pour la première fois de ma vie et, probablement, la dernière fois, j'envoie un message à Aaron pour lui demander s'il est chez lui pour que je puisse lui parler de quelque chose.

Mais, malheureusement, il ne me répond pas. Cependant, j'entends toquer à la porte. Je m'attends à retrouver Ellia mais, finalement, il s'agit d'Aaron. Il entre sans même que je ne lui dise quoi que ce soit et, étonnement, pour une fois, il ne s'affale pas sur le canapé. Il reste debout, juste à côté de l'entrée, assez proche de la cuisine. 

-Que veux-tu me dire ? 

-Pourquoi est-ce que tu me regardes constamment comme ça ? Il faut vraiment que tu arrêtes, crachais-je. 

Il s'approche lentement de moi. Au fur et à mesure qu'il avance, quant à moi, je recule jusqu'à heurter le mur.

Tiens, j'ai comme une impression de déjà vue. 

Son visage s'approche du mien jusqu'à ce que nos souffles se mélangent. Ma respiration se saccade encore plus lorsque sa main se pose sur ma mâchoire. Mais, soudain, je me rappelle enfin la raison pour laquelle il est là, je me souviens également de la scène de la veille, même si, en soi, nous ne nous sommes même pas embrassés. 

Alors, je le repousse, beaucoup plus violemment que je ne le voulais car, il heurte tout de même le frigo.

-Putain, jure-t-il. C'est quoi ton problème ? 

-Comment ça ? Quel est mon problème ? Pour qui te prends-tu au juste ? Tu crois vraiment que ça va se passer comme ça ? Que je vais accepter tous tes agissements avec moi ? Peut-être que tu as toutes les filles à tes pieds. Peut-être même que certaines filles rêveraient de t'avoir rien que pour une nuit malgré tout ce que tu pourrais leur faire mais, moi, non. Tu ne peux pas te permettre de me traiter mal en journée et vouloir m'embrasser quand ça t'arrange. Je ne suis pas ta petite-chose, comme tu le dis si bien ! m'énervais-je un bon coup. 

Son regard devient noir, ses poings se serrent, sa mâchoire se contracte. Là, je ne sais absolument comment est-ce qu'il va réagir. 

Malgré tout ce que je viens de lui dire, il se permet de se rapprocher à nouveau de moi. Il est si grand que je dois lever la tête pour le regarder dans les yeux. Je le regarde exactement de la même manière qu'il le fait avec moi. Mon regard est froid mais brûlant à la fois. Le sien est tout comme. 

J'attends sa réponse mais, rien ne sort de sa bouche. Nous nous contentons de le fusiller du regard. Puis, soudain, il s'écarte et se dirige vers la porte avant de me lancer : 

-Ce jour-là arrivera, microbe

Whoah, quel surnom de rêve ! 

Puis, il claque la porte, me laissant seule, toujours aussi enragée. Alors, je m'affale sur mon canapé et crie dans un coussin. 

Habituellement, je ne suis pas quelqu'un qui m'énerve rapidement mais, visiblement, avec lui, ma patience est vraiment moindre. Il faut à tout prie que je contrôle mes émotions en sa présence. Il faut à tout prie que je ne m'énerve pas, même si c'est compliqué. 

En pensant à Aaron, mes pensées se dirigent vers Jace et le repas que nous avons pris. Je repense à la citronnade que j'ai bu et, malheureusement, je repense à la mort de mon père puis, je repense à ma mère qui ne m'a toujours pas rappelée. 

La théorie qui lui est arrivée la même chose qu'à mon père devient de plus en plus probable et, rien qu'en y pensant, ma gorge se sert. 

Sans même savoir pourquoi, sans même m'en rendre compte, je saisis mon ordinateur et commence à taper le nom de mon père. 

"William Jones" 

Je tombe sur son ancien compte Facebook qui n'a toujours pas été fermé. Je commence à analyser son profil, je tombe sur des photos de moi lorsque j'étais petite. À chacun de mes anniversaires, il postait une nouvelle photo en marquant toujours la même phrase en description/ 

"Un an de plus pour ma petite chérie" 

Mon cœur se serre et, doucement, des larmes coulent. je repense à tout les souvenirs que j'ai de lui. Très peu sont tristes. À vrai, dire, je ne me souviens même pas avoir été énervée ou triste en présence de mon père. 

 Je me surprends à regarder dans ses abonnés et, bien évidemment, il n'y a que de la famille puis, je me mets à regarder ses abonnements et, remarque quelque chose qui m'avait échappé. 

Ses abonnements ne sont pas ceux que je pensais trouver. Je sèche mes larmes et me redresse sur mon canapé pour mieux me concentrer. 

Je retrouve bien évidemment les profils des membres de notre famille, de ma mère, de ses stars préférées mais, parmi tout ça, je retrouve également des profils spécialisés dans les jeux d'argents. Que ce soit les profils spécialisés dans le poker, dans le blackjack et, encore toute sorte de jeu d'argent avec des cartes. 

Mon père jouait aux jeux d'argents ? C'était quelque chose que je ne savais pas.

Si je ne l'ai jamais vu jouer, je me dis que ça devait sûrement être parce qu'il n'était pas addict. Je pense que c'était plutôt quelque chose auquel il jouait de temps en temps pour le plaisir avec ses amis, même si une partie de moi reste surprise d'apprendre que mon père jouait à des jeux d'argent. 

En soi, ce n'est pas si grave, si ? 

Je commence ensuite à explorer les comptes de ses amis mais, je ne trouve rien d'intéressant. Puis, j'arrive sur le profil de ma mère. Sa dernière connexion remonte à la veille d'où elle ne m'avait pas répondu. Donc ce n'est pas qu'elle ne veut pas m'appeler, c'est qu'elle ne peut pas. La question maintenant est pourquoi elle ne peut pas. 

Je creuse dans ma tête pour savoir si elle m'avait dit quelque chose. Je cherche un quelconque indice, un lien, mais, je ne trouve rien. Je me mets à explorer toutes les choses qu'elle a postées mais, je ne trouve rien. Je passe rapidement toutes ses photos mais, encore une fois. Rien. 

Je pense que j'explorerai mieux plus tard, car, honnêtement, je commence à être un peu fatiguée. 

DesideriumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant