Chapitre 78

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*Point de vue Bakugo*

Je sais que la répartie dont je viens de faire preuve n'était pas nécessaire, mais je devais absolument avoir le dernier mot. Reksai est le genre de meuf qui a du caractère, si je la laisse prendre ses aises, je suis fichu.

Je tourne mon visage en direction de la fenêtre et fume ma cigarette comme si de rien était. J'attends patiemment qu'elle réponde, mais en vain. Le silence règne dans la chambre, ça en devient presque pesant. Je reste quelques secondes à fixer l'extérieur en espérant qu'elle daigne entamer la discussion. D'un soupir las, je ravale ma fierté, me lève du rebord et claque la fenêtre pour la fermer.

Lorsque je me retourne, j'aperçois Reksai allongée dans mon lit, la couette remontée jusqu'aux épaules.

Qu'est-ce qu'elle glande ?

J'arque un sourcil et demande :

- Ça va ? J'ne te gêne pas ?

En signe de réponse, elle se contente simplement de secouer le visage de gauche à droite. J'esquisse un sourire et avance pour m'asseoir sur le lit.

- Pousse, toi. Dis-je sèchement.
- Mon gros cul prend toute la place, c'est ça ?

Oh, cette douce rancune, qui fait craquer sa voix, m'amuse sévèrement. La brune se décale un peu et se tourne pour rester face à moi. Son regard ébène n'ose pas me quitter, s'en est presque stressant. Je prends un ton lassé avant de souffler :

- Qu'est-ce que t'as Reksai ?
- J'dors ici cette nuit.
- J'avais remarqué.

Un fin sourire étire ses lèvres lorsqu'elle se blottit contre moi. Ne sachant pas comment réagir, je me contente simplement de rester immobile. Ses bras encerclent avec force mes épaules, je pressens rapidement la chaleur de son corps contre le mien. Je baisse le visage et dépose ma joue contre son front. Je hume sa chevelure et m'imprègne rapidement de son odeur. Mes paupières se font lourdes, ma respiration lente, c'est certain, je vais m'endormir.

...

Le réveil sonne comme tous les matins et me sort de ce sommeil si léger. Je n'ai quasiment pas dormi puisque la brune qui partage mon lit à passée le plus clair de son temps à bouger. Je mentirais si je disais que je n'ai pas pensé à la pousser au sol...

Je me lève et prends soin de soupirer bruyamment pour réveiller la meuf qui a fait de ma nuit un enfer. Elle s'étire, sourit, mais garde les paupières closes.

- Magne, on va être en retard. Dis-je brusquement.

Je saisis mon téléphone, mon uniforme ainsi que des affaires de toilette pour enfin sortir de la chambre. Les bras chargés, j'avance à vive allure dans les couloirs qui mènent aux douches.

Heureusement pour moi, à cette heure, s'il n'y a personne. Je ne prends que quelques minutes pour me laver et me sécher. À peine sorti de la cabine de douche, un téléphone se met à sonner. Cette sonnerie n'est pas la mienne, pourtant, le son provient de mes affaires. Je fais mes poches et m'aperçois que l'appareil qui sonne n'est pas le mien.

« Appel entrant : Eijiro. »

Merde, j'me suis trompé ! J'ai pris le téléphone de Reksai en voulant prendre le mien.

Je scrute du coin de l'œil l'écran avec le numéro de l'appelant puis le verrouille pour couper la sonnerie. Ma curiosité est au summum, j'aimerais vraiment savoir ce que Kirishima veut à Reksai. Je me pince les lèvres et fixe l'appareil qui n'est pas le mien.

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