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𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟮 : 𝗗𝗶𝗲𝘂 𝗻𝗲 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝗿𝗲𝗴𝗮𝗿𝗱𝗲 𝗽𝗹𝘂𝘀
VIE QUOTIDIENNE

Le CygneCamille Saint-Saëns, Stéphane Tétreault, Fabien Gabel, Orchestre Symphonique De Québec

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Le Cygne
Camille Saint-Saëns, Stéphane Tétreault, Fabien Gabel, Orchestre Symphonique De Québec

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Jongin pensait que réparer cet ordinateur le tiendrait occupé la journée, or la personne qui avait voulu le saboter ne s'était pas assez embêtée pour lui donner du fil à retordre. En un quart d'heure, l'affaire était réglée, et lui, à la recherche de Taemin.

Ayant fait le tour de l'internat sans le trouver, il passe au rez-de-chaussée de l'école. Il comptait directement monter à l'étage pour chercher dans la bibliothèque ou la piscine, mais l'air de musique classique qui résonne dans les couloirs le retient en bas. L'Ultime Danseur Moderne serait sorti se dégourdir les jambes ?

La mélodie l'amène dans le gymnase, où c'est bien Taemin qui répète, sans s'arrêter une seconde pour regarder qui vient de faire grincer la porte. Jongin décide d'attendre qu'il termine pour parler, un peu car ça serait malpoli de l'interrompre, surtout parce que lui qui ne l'avait encore jamais vu exercer son art de ses propres yeux, profite du spectacle. Il se maudit déjà de se laisser aller à l'admirer, mais détourner le regard serait comme être assis dans un cinéma et essayer de ne pas voir le film. Là où il danse, Taemin transforme la salle en le plus prestigieux des théâtres, et quiconque dans les parages en spectateur subjugué que ça lui plaise ou non. Par la simple délicatesse de ses gestes, ses bras tendus comme deux ailes, ses pointes qui avancent par minuscules pas au rythme lent d'un violoncelle mélancolique, il souffle un vent sublime sur cette école de toutes les horreurs.

Depuis le pas de cette porte d'où il observe, Jongin sait mieux que jamais ce qui l'attire malgré lui chez ce salopard : son élégance, celle de son port de tête altier, de son uniforme sans faux plis (même le bête t-shirt blanc et le short gris qu'il porte maintenant parait classieux sur lui) et de sa démarche toujours fière. Une élégance sûrement gagnée au cours de ses années de danse classique, car c'est quand il pratique qu'elle expose son plein potentiel. Dans un mouvement gracile, Taemin glisse au sol, un genoux à terre, l'autre jambe tendue devant lui, prostré bras en avant. Les dernières notes flottent dans le gymnase tandis qu'il tient la pose, imaginant peut-être la lumière des projecteurs baisser et les applaudissements du public. Jongin remercie le carton dans lequel il porte l'ordinateur et ses accessoires, qui l'empêche de taper dans ses mains. Il ne lui fera pas ce plaisir, mais bon Dieu, danser ne le rend que plus beau.

« - Qu'est-ce que tu veux ? »

Ou peut-être que c'est parce qu'il fermait sa gueule qu'il paraissait si beau. Là, Jongin se souvient de ce qui le tient loin de lui : ses mots, toujours crachés avec tant de véhémence que même un bonjour ressemble à une insulte. Le danseur se lève pour couper le lecteur CD qui relance la musique, fixant son spectateur d'un sale œil. Le silence termine de casser l'ambiance.

𝗛𝗔𝗩𝗢𝗖 ☆ MULTIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant