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𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟯 : 𝗨𝗻𝗲 𝗹𝗲𝘁𝘁𝗿𝗲 𝗱'𝗮𝗺𝗼𝘂𝗿 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝘁𝗼𝗶
VIE QUOTIDIENNE

𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟯 : 𝗨𝗻𝗲 𝗹𝗲𝘁𝘁𝗿𝗲 𝗱'𝗮𝗺𝗼𝘂𝗿 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝘁𝗼𝗶VIE QUOTIDIENNE

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Far Too Young to Die
Panic! At The Disco

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Seonghwa est pris d'un frisson de dégoût face à ses gants en plastique pleins de sang, qu'il peut enfin retirer et jeter à la poubelle. Pas sûr qu'il apprécie beaucoup plus la vue de ses mains moites et tremblantes pour autant. D'autant plus lorsque la montée d'adrénaline que lui a valu le coup de sang de Soyeon commence à s'estomper, le laissant mentalement éreinté. Ce genre d'épuisement vicieux, mêlé de désespoir, qui s'annonce par une envie de s'allonger quelque part et de pleurer à ne plus en finir.

Mais puisqu'il ne peut décemment pas faire ça devant Hongjoong, assis juste derrière lui sur l'un des lits de l'infirmerie, il prend une grande inspiration et se met en tête de lui trouver un antalgique quelconque, autant pour atténuer sa douleur que pour se donner une contenance. Mieux vaut ne pas rester les bras ballants trop longtemps pour éviter de céder aux sanglots qu'il sent monter en lui comme on sent venir un orage. Sauf que Hongjoong, à qui il avait tourné le dos pour s'approcher de la poubelle, doit apercevoir son air blême quand il se retourne pour fouiller l'un des placards à pharmacie, parce qu'il se permet de lui dire :

« - T'as rien fait de mal, n'ose même pas dire le contraire. »

Le majordome fronce les sourcils, puis comprend que l'autre doit croire qu'il ressasse sa toute première réaction face à la scène : se précipiter pour attraper Soyeon par les épaules, la jeter à terre de toutes ses forces, et ces paroles qu'il n'a pas pas su retenir, crachées avec une véhémence qu'on ne lui a encore jamais vue :

« - Mais t'es malade, putain ?! »

Même s'il savait que sa réplique était plus que proportionnée à l'attaque, Hongjoong n'a pas tout à fait tort, le désarroi au fond des yeux de Soyeon lui avait aussitôt fait regretter d'avoir parlé. Sauf qu'elle avait pris la fuite - vite suivie par Soojung - avant qu'il n'ait eu le temps de retirer ses mots, et il n'a pas cherché à la rattraper, d'abord parce qu'elle n'a pas pu aller bien loin dans cette école barricadée, ensuite et surtout parce qu'à cet instant, sa seule priorité était Hongjoong. Toujours debout malgré les taches sombres qui s'étalaient à vue d'œil sur sa veste d'uniforme, son souffle erratique... Et le cutter planté dans son bras gauche, non pas jusqu'à la garde, mais jusqu'aux premiers centimètres du manche.

Si Seonghwa ne culpabilise que modérément quant à son attitude envers Soyeon, culpabiliser serait un doux euphémisme pour décrire ce qu'il ressent pour sa réaction à l'état de Hongjoong, ou plutôt, son manque immédiat de réaction. Lui dont le talent implique de ne jamais perdre ses moyens, d'être prêt à servir même, si pas surtout dans les pires urgences, les avait si bien perdu qu'il lui avait fallu quelques interminables secondes pour agir plutôt que de regarder son ami dans le blanc de ses yeux affolés. Pire, il avait eu besoin que le délégué, dont le sang gouttait le long de son bras jusqu'au bout de ses doigts puis sur le carrelage, lui murmure un ''tout va bien'' d'une voix qui n'était certainement pas celle de quelqu'un qui va bien, pour s'arracher à torpeur.

𝗛𝗔𝗩𝗢𝗖 ☆ MULTIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant