𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟮 : 𝗗𝗶𝗲𝘂 𝗻𝗲 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝗿𝗲𝗴𝗮𝗿𝗱𝗲 𝗽𝗹𝘂𝘀 VIE QUOTIDIENNE
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Hell's Comin' with Me Poor Man's Poison
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Malgré cette fiche d'information quasi blanche, ils ont une idée précise de qui est Lucifer. L'Ultime Tueur en Série a mérité son titre au prix d'une réputation aussi abjecte que l'intitulé laisse présumer.
Tout fan de true crime qui se respecte connait ce personnage a semé la panique dans la région il y a quelques années de cela. Jamais emprisonné, ni même identifié, heureusement retraité après ''seulement'' deux ans de massacre. Bientôt quatre ans qu'il n'a pas frappé, du moins qu'on a pas vu de meurtre correspondant à son style. Comme beaucoup de tueurs en série, Lucifer a une marque de fabrique, la sienne se dessinant en deux traits : un type de victime précis et un mode opératoire systématique.
Ce sont ces manières qui lui ont valu le sobriquet. Il ne porte pas le nom d'un démon qu'en référence à sa cruauté, c'est d'abord une allusion à sa haine envers les hommes de Dieu. Ou plutôt aux hommes qui jouent aux Dieux.
Les médias préfèrent parler de ''leaders de nouveaux mouvements religieux'', des gens qui ont lancé leurs propres cultes dérivés de croyances existantes, se prétendant souvent des messagers, voire des incarnations de la puissance divine sur Terre. Les internautes hésitent moins à les qualifier de ''gourous de sectes'', à les traiter de bigots mégalomanes et étaler leurs casiers judiciaires à rallonge : détournement des fonds alloués au culte, violences en tous genres envers leurs croyants, corruption... De quoi douter de la pureté de leurs intentions, mais leur charisme suffit à combler ces écarts, à en croire le nombre hallucinant d'adhérents à certaines de ces religions elles-même innombrables dans le pays.
Chacun se fait sa propre opinion de la population visée par la colère de Lucifer, mais leur profil est nettement défini : des leaders religieux aux pratiques discutables, parfois leurs proches lorsqu'eux aussi trempaient dans l'activité de la secte. Pas de simples croyants, l'Ultime Tueur en Série ne s'en prenait qu'aux plus hauts placés. Tous assassinés selon le même procédé méticuleux, un coup de lame dans le cœur pour neutraliser, puis un coup dans chaque main, chaque pied et dans les côtes, sur le côté droit, pour imiter les stigmates du Christ en croix. Le corps était ensuite déplacé de façon à être retrouvé pieds joints, bras grands ouverts. Une mise en scène qui faisait bien passer le message : si vous comptez jouer au Messie, jouez le rôle jusqu'au bout. Et au cas où ce n'était pas suffisant, Lucifer laissait toujours quelques mots, écrit du sang de la victime sur les murs : ET JE VOUS LIBÈRE DU MAL, une espèce de réponse au ''et libère nous du mal'' entendu dans le Notre Père. Comme si le tueur se prenait pour le Seigneur lui-même, purgeant ce bas monde des impudents qui utilisent son nom pour parvenir à leurs méprisables fins. À vrai dire, il est difficile de savoir s'il nourrit une haine de la religion ou si c'est un fervent croyant, voire un gourou mégalo se prenant pour un nouveau prophète. Les théories abondent, les indices manquent, l'enquête stagne faute d'indices. Lucifer est un vrai fantôme, il ne laisse aucune trace exploitable.
