𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟯 : 𝗨𝗻𝗲 𝗹𝗲𝘁𝘁𝗿𝗲 𝗱'𝗮𝗺𝗼𝘂𝗿 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝘁𝗼𝗶 VIE QUOTIDIENNE
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Everything Is Not Quite Fine Salami Rose Joe Louis
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- C'est sûrement une femme, dit le chef de train, prenant la parole pour la première fois. On ne peut pas s'y tromper, c'était une femme. Il n'y a qu'une femme pour poignarder un homme comme ça.
Soojung fixe son roman sans le lire, encore aux prises avec la contemplation qu'elle avait entamée dans la salle d'art plastiques. Embourbée dans ce sentiment affligeant d'avoir raté sa vie et qu'il est trop tard pour y remédier, ou plutôt, qu'elle ne voit pas comment elle pourrait y remédier et qu'il vaut mieux déclarer forfait. La même sensation d'un vide en lieu et place de son cœur qu'elle avait déjà ressentie la veille et tant de fois auparavant, un trou noir qui aspire son âme entière.
La seule chose qui l'empêche de se débarrasser de son corps physique pour terminer le travail, c'est le bruissement d'un crayon sur une feuille.
De l'autre côté de la table de la bibliothèque qu'elles occupent (lieu choisi d'un commun accord parce que peu fréquenté, et qu'elles en ont leur claque de leurs chers camarades pour aujourd'hui), la main de Soyeon court au-dessus d'un bloc de dessin, un casque sur les oreilles. Monokuma a beau les avoirs privés d'Internet et de leurs précieux téléphones, les élèves avaient trouvé de quoi profiter d'un peu de musique : la plupart des salles de classes sont équipées de lecteurs CD, le local audiovisuel du rez-de-chaussée abrite une caisse pleine de casques, et la chambre de Chan une étagère entière de disques. C'est Felix le premier qui avait piqué dans sa collection, appréciant avoir un bruit de fond pendant qu'il cuisine, et les autres avaient fini par l'imiter. Du moins, ceux qui acceptent de se plier aux goûts de l'Ultime Rockstar, principalement du rock à toute les sauces (du hard et du doux, du pop et du punk, du vieux et du neuf) plus quelques écarts, à en croire Super Trouper de ABBA qui résonne souvent depuis la cuisine.
Soojung lève les yeux de son bouquin pour regarder Soyeon, sans savoir si elle le bénit ou le maudit de l'empêcher d'en finir. Vaguement curieuse, elle se permet aussi un coup d'œil sur ce qu'il griffonne. Une silhouette humaine, de longs cheveux sombres, le menton appuyé sur une main, devant elle... Un livre ouvert.
Quand Soyeon lève le regard et croise le sien, son sursaut confirme qu'elle le prend en flagrant délit de portrait à la dérobée. Mais il se calme rapidement, écartant le malaise d'un trait d'humour comme il le fait tout le temps :
« - Te sens pas spéciale, hein, je fais ça avec tout le monde.
