67/ Moi Tarzan. Toi Jane.

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— Ton grand-père t'a expliqué.

— Notre grand-père.

— Il n'est pas encore officiellement le mien

— Ça ne devrait plus tarder. J'imagine qu'il compte profiter des fêtes de noël pour annoncer ça. Pour une fois, ça ne sera pas moi l'attraction.

— Hum... en attendant, on ne change rien parce que tu n'es toujours pas en sécurité.

— J'ai survécu pendant ton absence. La surveillance de mes colocataires suffit amplement. D'ailleurs je l'ai dit à grand-père, et il a été plutôt d'accord avec ma proposition.

— D'accord avec quelle proposition ?

— Qu'il pouvait te garder.

Francesca jette un œil à la tête de Dante et éclate de rire.

— Tu verrais ta tête. C'est comique.

— Je me demande ce qui me retient de t'en coller une.

— Peut-être le fait que je sois ta cousine adorée et la meilleure amie de celle que tu aimes...

— On en n'est pas là, dit-il en se laissant tomber sur le lit.

Avec cette tenue décontractée et ses cheveux en bataille, il a l'air d'un étudiant.

— Tu ne lui as pas dit ça, j'espère.

— Bien sûr que non. Je ne suis pas fou.

— Ça, ça reste à prouver. Mais bon. Elle, elle est convaincue que tu es l'homme de sa vie.

— Je sais.

— Tu l'aimes au moins ?

— Qu'est-ce que tu crois ?!

— Que tu pourrais bien être le genre de gars à céder pour avoir la paix.

Dante se redresse pour fixer Francesca. Il a pris un air grave.

— Je croyais que tu avais compris que je suis surtout le genre de gars à ne rien prendre à la légère.

— Je l'espère. Parce que je tiens particulièrement à Alice. Et s'il faut choisir, je n'hésiterai pas une seconde à la choisir elle.

— Je sais. Tu l'aimes.

— Oui. Je l'aime. Mais pas comme tu le sous-entends.

— Comment alors ?

— Je ne saurais l'expliquer. Quand j'étais sur les gradins de l'Arène à la chercher, ça a été terrible. C'est comme si on m'avait ôté tous mes espoirs, toute ma joie... quand je l'ai vu dans tes bras dans ce couloir crasseux, mon cœur a explosé de bonheur. Elle était vivante.

— Je ne suis pas partageur.

— Idiot.

Il rigole doucement.

— Ça n'empêche que je suis ici pour te protéger, toi. Ça implique qu'elle va devoir mettre en sourdine ses sentiments tant que tu es en danger.

— Elle va devoir ? D'après ce que j'ai aperçu, elle n'était pas la seule en action dans le couloir de l'immeuble.

— Oui. Bon. On se retrouvait après plus d'une semaine sans se voir. Il fallait qu'on mette certaines choses au point.

— Et vous les avez toutes mises au point ?

— Pas tout à fait. Mais tant que je suis là pour...

— ...me protéger. Gna, gna, gna... Tu as le reste de la journée et la nuit pour finir de mettre au point, tête d'enclume. Je te la laisse jusqu'à lundi matin. Après, tu pourras jouer au gars qui s'en fout quand elle est dans les parages. D'ailleurs, bon courage. Moi, je ne serais pas capable d'ignorer Alice, même en faisant tous les efforts du monde.

— Je te rappelle que j'ai de la pratique.

— En attendant, je l'appelle ?

— Non. Je vais la chercher, dit-il en se levant.

Dante entre dans le salon avec détermination. Il dit à peine bonjour, se dirige droit vers Alice qui est en train de boire un soda. Il lui prend la canette des mains, la pose sur le comptoir. Puis sans prévenir, il attrape la jeune femme par la taille et la pose sur son épaule.

— Va vraiment falloir travailler tes manières de néandertalien, Dante, dit-elle en rigolant dans son dos pendant qu'il l'emmène vers le studio sous les yeux stupéfaits de la colocation entière.


L'obstination d'Alice BaggersmithOù les histoires vivent. Découvrez maintenant