68/ Enfin seuls

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Alice cesse de rire dès que la porte du studio se referme, car les choses sérieuses vont commencer pour elle et Dante. Ces deux-là ne se connaissent pas encore. S'embrasser ne suffit plus, ils le savent tous les deux. Et pour une raison étrange, ils redoutent la suite.

Alice, si sûre de ses sentiments, a peur de ne pas être à la hauteur. Elle a bien eu quelques petits-amis, mais jamais rien qui soit sérieux, et certainement pas des hommes avec autant d'expérience que Dante.

Dante ne sait simplement pas comment s'y prendre avec cette fille qu'il aime sans l'ombre d'un doute, même s'il ne le reconnaît pas devant témoin. Il ne peut pas se contenter de la prendre comme il le faisait avec ses maîtresses de passage. Il ne peut pas se contenter de jouir d'elle et de disparaître. Il veut qu'elle ait du plaisir. Beaucoup. Suffisamment pour qu'elle ne soit pas déçue. C'est ça. Il a peur de la décevoir.

Dès qu'il la pose à terre, face à lui, ils s'observent. Puis n'y tenant plus, ils s'embrassent en se disant que le reste viendra avec l'opportunité qui leur est offerte d'être seuls. Et c'est bien ce qui arrive.

Pourtant Dante ne se presse pas. Il déshabille Alice en explorant avec curiosité le corps si étrange de cette fille qui ne ressemble à aucune autre, et qui, par le fait du hasard sans doute, ne répond à aucun des critères de beauté qu'il apprécie d'habitude chez une femme. Il suit les angles et les courbes légères de son corps musclé par la course. Lorsqu'il arrive à ses seins, il sourit devant ses deux petits monticules avant d'y perdre sa bouche. Ses mains descendent alors vers ce qu'il veut posséder, mais pas brusquer. Sa caresse se fait douce avant de devenir plus insistante, plus intrusive. Ses doigts pénètrent l'intimité de la jeune femme alors que sa bouche vient s'abreuver à la sienne.

Alice laisse faire Dante. Elle l'observe et jouit de chacune de ses caresses. Elle a très envie d'agir aussi, mais elle sent qu'il a besoin de ce temps de découverte. Elle comprend qu'elle doit d'abord le laisser aller à son rythme. Elle l'a si souvent brusqué. Alors elle prend sur elle, parce qu'elle sait que sa patience sera récompensée. Lorsque la main de Dante s'immisce entre ses cuisses, elle ferme les yeux et se cambre de plaisir en gémissant. Elle sent son membre viril érigé contre son flanc, elle le prend dans sa main et embrasse follement le jeune homme qui gémit à son tour sous les caresses qu'elle lui prodigue. Elle peut enfin agir.

Ils ne caressent plus vraiment, ils empoignent, s'agrippent et se collent l'un à l'autre. Le désir l'emporte sur la peur, sur la maladresse et les hésitations. Ils ont faim l'un de l'autre. Ils ont faim, et le temps d'assouvir cette faim.

Lorsque Dante la pénètre enfin, le plaisir est si intense qu'il se retient de ne pas jouir immédiatement. Il veut l'attendre, mais voit la fièvre dans ses yeux. Elle veut jouir avec lui. Ils s'apprivoisent et s'accordent jusqu'à ce que l'intensité du plaisir ne puisse plus être contenue. Alors il explose en elle, et elle l'accompagne dans un cri d'exultation qu'elle ne peut garder pour elle.

Alors qu'ils reprennent pied dans la réalité, leurs deux corps enfin dissociés, leur peau en sueur, le cœur à pleine vitesse, il l'attrape par la taille et la colle à lui.

— Ça ne va pas suffire. Tu en est consciente ?

Elle tourne alors le visage vers lui et l'embrasse. À elle non plus, ça ne suffit pas.

***

— Franchement quand je suis tombée amoureuse de toi, je n'imaginais pas que ce serait aussi épuisant, dit Alice en se rhabillant après avoir pris une douche. Enfin, sa deuxième douche, parce que la première n'a pas été très efficace à cause de l'intrusion intempestive d'un certain mâle encore dans le besoin.

— Fallait pas tomber amoureuse de moi, réplique Dante encore allongé sur le lit, le drap jeté à la va-vite sur son intimité, les bras croisés derrière la nuque.

— Fallait pas être aussi tentant... mon apollon des enfers.

— Appelle-moi comme ça en public et je disparais.

— C'est déjà fait.

Dante passe une main sur son visage en soupirant.

— Cazzo ! Tu es insupportable !

— Oui, mais tu m'aimes quand même, lui murmure-t-elle à l'oreille.

Il l'attrape alors par le bras et la renverse sur le lit dans un grand éclat de rire de la jeune femme.

— Tu n'es pas encore rassasié ?!

— Je ne le serai jamais... murmure-t-il en glissant sa main sous son tee-shirt.

Elle le laisse faire en riant avant de le renverser à son tour d'un coup de rein et de se retrouver à califourchon sur lui.

— Ta vie va devenir un véritable enfer, Dante Lombardi, dit-elle en se penchant vers son visage.

— Je sais, murmure-t-il en cueillant sa bouche avec délice


L'obstination d'Alice BaggersmithOù les histoires vivent. Découvrez maintenant