Os - Top Gun : Maverick & Top Gun

Maverick & Rooster / G

- Rooster !

Bradley s'arrêta et se retourna vers Penny, se demandant ce que la femme lui voulait.

Il venait de finir l'entraînement et, honnêtement, non seulement il était énervé de la présence de Maverick mais en plus il était crevé, entre les pompes et les vols qu'il avait dû effectuer.

Le pilote voulait juste rentrer dans sa chambre, se doucher et dormir.

- Rooster, je voulais te parler de Maverick.

La mâchoire de l'homme se serra alors qu'il posait un regard exaspéré sur l'adulte.

- Quoi, encore ?

- Il faut que tu passes à autre chose. Tu ne peux pas rester bloqué là-dessus.

Le regard de Bradley s'enflamma alors qu'il ouvrait la bouche pour répondre. Penny le coupa avant qu'il n'ait la possibilité de le faire.

- Pourquoi lui en veux-tu ?

- Pardon ? C'est évident ! Il m'a fait perdre quatre années ! Quatre putains d'années !

- Tu en es sûr ? lui redemanda Penny.

Rooster fronça les sourcils en la dévisageant avec une pointe de mépris.

- Ouais. J'en suis sûr et je suis pas prêt à lui pardonner du tout. Qu'il aille se faire foutre.

- C'est pas plutôt le fait qu'il ne t'en ait pas parlé prêt ? Le fait que tu te sois senti trahi ?

Le pilote pencha la tête sur le côté, preuve de son incompréhension. Il ne comprenait pas où Penny voulait aller, ce qu'elle cherchait à lui faire comprendre.

- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

- Honnêtement, qu'il te fasse perdre quatre années, ça ne t'aurait pas suffi à le détester. C'est comme ton père.

- Non ! Mon père est mort en lui faisant confiance !

- Ah ouais ? Donc tu n'en as rien faire qu'il ait fait ça dans ton dos, sans t'en parler ? Tu n'as pas eu la sensation d'avoir échoué à ses yeux.

Les yeux de Rooster s'écarquillèrent imperceptiblement alors qu'il déglutissait, cherchant à garder un visage énervé.

- Je m'en fous. Je me fiche bien de ce qu'il peut penser, de ce qu'il croit.

- Tu lui manques.

- Et bah lui ne me manque pas et je compte pas retourner le voir.

- Tu es la seule personne qu'il lui reste.

- Ah ouais ? Bah il aurait dû y penser avant de tuer mon père !

La gifle partit avant que Rooster n'eut le temps de la voir venir et il posa une main sur sa joue, choqué.

- Bon sang Bradley ! Tu t'entends parler ?

Le regard déçu, presque dégoûté de Penny fit réaliser à Rooster la dureté de ses mots qu'il ne pensait pas.

La femme tourna les talons et repartit à grands pas, laissant Rooster seul et perdu.

- Rooster ? Qu'est-ce que tu fais là ?

La voix de Phoenix le fit sortir de ses pensées et il posa les yeux sur son groupe d'amis qui s'approchait.

A bout, le pilote laissa les larmes couler le long de ses joues en enlaçant la jeune femme qui répondit à son étreinte en fronçant les sourcils.

Rooster ne pleurait jamais. En fait, Rooster paraissait être constamment de bonne humeur.

Depuis le début de la mission, il avait pourtant montré un autre côté de sa personnalité et si Phoenix s'était dit que c'était à cause de la dangerosité de la mission elle avait vite compris qu'autre chose occupait l'esprit de son ami.

- Qu'est-ce qui va pas, mec ? demanda Fanboy en posant une main compatissante sur l'épaule de Rooster.

Ce dernier ne répondit pas, se contentant de serrer encore plus Phoenix dans ses bras.

Après quelques temps passés ainsi, le pilote se recula, adressant un léger sourire à son groupe d'amis.

Et pendant le reste de la mission, il n'en reparla pas.

Lorsque Phoenix vit Rooster et Maverick enlacés, elle se fit la réflexion que peut-être que la situation entre ces deux-là allait être meilleure.

Le soir venu, alors qu'ils célébraient tous, Rooster se tourna vers ses amis.

- Je dois aller faire un truc.

Ses amis acquiescèrent et Rooster se dirigea à grands pas vers son capitaine.

- Mav ? lança-t-il à l'homme avec un peu d'appréhension.

- Rooster ?

- Je peux te parler ?

Le tutoiement fit tressaillir Maverick qui comprit que le plus jeune souhaitait lui parler sur le plan personnel et non professionnel. Il fit signe à Rooster de le suivre et l'emmena dans une pièce vide.

Bradley entra dans la pièce en se mordant la langue, inquiet de ce qu'il allait dire. Lui qui avait pour habitude de trop réfléchir n'avait pas pensé un instant à ce qu'il pourrait dire à Maverick une fois qu'il serait face à lui.

- J'ai besoin de reparler de... tout ça...

Le visage de Maverick se fit plus sévère, prouvant l'angoisse que le plus âgé ressentait à ce sujet.

- Je t'en veux pas pour les quatre ans, commença Rooster, cherchant ses mots.

Maverick ne répondit pas, le laissant continuer à son rythme, fronçant tout de même les sourcils.

- Je t'en ai jamais voulu pour ça. C'est ce qu'il y a autour. Tu m'as trahi, Mav.

La tristesse se ressentait dans la voix de Rooster et Maverick se figea.

- Tu as pas juste retiré mon dossier. Tu l'as fait dans mon dos. Tu m'as jugé inapte et tu ne me l'as même pas dit. Étais-je si décevant que ça ? Si insupportable que tu ne voulais pas m'en parler ?

Les mots frappèrent Maverick en plein fouet et sa bouche s'entrouvrit alors que lui aussi cherchait ses mots.

- Rooster... commença-t-il avant de se reprendre. Bradley, je... Tu en étais capable. Trop capable. J'ai perdu Goose, j'ai perdu ton père, Bradley. Je voulais pas concevoir de te perdre aussi.

- Mais tu ne m'en as pas parlé un instant ! Pourquoi ? J'étais trop immature ?

Rooster était à présent en pleurs et Maverick avait juste envie de le serrer dans ses bras. Au lieu de ça, il secoua la tête de gauche à droite.

- J'ai jamais été doué avec tout ça. Je sais pas, je devais avoir honte. C'est ridicule mais ça me paraissait être la solution la plus simple et la plus efficace.

Maverick se retenait avec peine d'enlacer Rooster, voir celui qu'il considérait comme son fils pleurer face à lui sans rien pouvoir faire était l'une des pires choses qu'il ait à vivre, mais il était convaincu que l'autre le rejetterait encore.

Ce ne fut que lorsque Rooster leva les yeux vers lui, les bras légèrement écartés, que Maverick osa enfin aller le prendre dans ses bras.

- Bon sang, qu'est-ce que tu m'as manqué, fit le plus âgé, la voix tremblante.

Rooster serra plus fort encore son presque père contre lui et un sanglot lui échappa.

Il regrettrait toujours d'avoir rejeter Maverick mais au moins, maintenant, il savait qu'ils pourraient rattraper le temps perdu.

Lui pardonner était sûrement la meilleure décision qu'il aurait pu prendre, parce que Rooster savait qu'il avait besoin de Maverick dans sa vie.

Il avait besoin de son père.