Phoenix x Amélia / G

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Amélia détestait sa taille. C'était sûrement son plus gros complexe.

Elle se trouvait minuscule et ce n'était pas faux. Du haut de ses un mètre cinquante-quatre, elle avait essuyé de nombreuses moqueries à ce sujet.

Elle se souvenait sans peine de cette époque pas si lointaine à laquelle elle tentait de faire différents exercices pour grandir, tous plus ridicules les uns que les autres.

Évidemment, aucun n'avait été utile.

Puis elle s'était trouvée des amis, et ils avaient discuté de leurs complexes.

Et le sien était jugé comme trop petit. Trop inutile. Apparemment c'était ridicule.

Mais qu'y pouvait-elle, elle, si les autres avaient plus grave comme problèmes, comme complexes ?

Ce n'était pas sa faute. Elle était sincèrement désolée pour eux mais est-ce que tout ça valait vraiment de la rabaisser encore plus ?

De la faire se sentir pathétique, ridicule ? Elle en convenait, un complexe au niveau de la taille n'était pas la même chose qu'avoir un membre de sa famille mort, d'être dépressif ou anorexique. Elle le savait. Ce n'était pas grave.

Mais pourquoi tout le monde s'acharnait à lui répéter qu'il n'y avait vraiment qu'elle pour se plaindre de ce genre de choses devant eux ?

Elle avait pensé que, peut-être, voir que même elle, qui menait une vie d'apparence parfaite, elle ne se sentait pas toujours bien dans sa peau, aurait aidé son groupe d'ami. Mais non.

Ça avait été une idée débile, elle aurait dû se taire.

Ah et elle avait aussi sûrement forcé, à grimacer devant les miroirs quand ils faisaient du shopping et qu'elle essayait une tenue.

"- Roh arrête ton cinéma, de quoi tu te plains sérieux ! Nous, on a pire..."

Pourtant sa mère lui avait toujours appris que quelque soit le problème ou le complexe, c'était ok, parce que c'était normal et compréhensible que les problèmes de certains soient futiles pour d'autres.

C'était en fonction des sensibilités et des points de vue de chacun.

Et elle était désolée pour tous ses amis qui avaient pire mais comment pouvait-elle arranger le fait qu'elle se sentait minuscule à côté de tout le monde ?

Puis elle avait grandi, côtoyant diverses personnes, ne parlant plus de ses complexes, de ses problèmes. Se disant que si elle le faisait, tous allaient la rejeter.

De fil en aiguille, elle avait eu vingt-deux ans et son mal-être considéré comme insignifiant n'avait fait qu'augmenter d'année en année.

Si aujourd'hui elle portait des talons qui lui détruisaient le pied et qu'elle trouvait détestables, ce n'était pas pour rien. Sans parler des immenses semelles de ses chaussures normales.

Jusqu'à ses chaussons étaient surélevés.

Autour d'elle, les moqueries n'avaient pas cessé, se concentrant autant sur la taille de ses chaussures que sur sa taille. Elle en riait doucement, comme auto-dérisoire et bonne enfant, sans avouer qu'elle avait l'impression qu'on lui rabâchait à chaque fois à quel point elle était lamentable.

- Maman !

La jeune adulte se jeta dans les bras de sa mère qu'elle n'avait pas vu depuis quelques années.

- Tu m'as manquée ! lui répondit sa mère en la serrant contre elle.

- Ouais, toi aussi, mais je pouvais pas venir avant, je devais préparer mes examens donc toutes mes vacances sont...

Os - Top Gun : Maverick & Top GunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant