BRISÉE

11 Kiara

Je vais directement au salon de Al, c'est ce qu'il me faut pour ne pas péter un plomb. Il vient juste d'ouvrir et c'est parfait.

— Salut les mecs.

Al et Lucas sont installés devant le comptoir et boivent un café. Ils perdent leurs sourires quand ils voient ma tête.

— Merde, Kiara ça va ?

J'enlève ma veste et je pose mon sac sur la chaise de libre.

— Ça va, je vais la faire rapidement, hier soir j'étais chez moi, deux cambrioleurs sont arrivés, ils m'ont attaqué, je me suis enfuie et ils ont disparu. Je vais très bien, j'ai séché les cours parce qu'un enfoiré m'a énervé et j'ai juste envie d'être ici.

Ils se regardent en souriant, Lucas part dans sa salle avec un air mystérieux sur le visage.

— Alors tu vas adorer ce qu'on va te proposer ma grande.

Je regarde Al en souriant, je suis sûre que oui.

Lucas revient avec un faux bras, une prothèse pour s'entraîner.

— Ça te dit de le tatouer ?

Carrément !

— Oh putain oui !

— Je le savais, il est tout à toi, je te laisse faire du début à la fin. Tu dessines, tu décalques et tu tattoo.

— Ou tu le fais à main nue, rajoute Al.

— Merci, j'ai bien fait de sécher les cours. C'est trop bien. Je vous adore.

Je prends avec plaisir la prothèse en allant directement dans la salle, j'ai déjà plein d'idées.

***

— Kiara, il se passe quoi avec Alec ? Entre vous.

J'avale une bouchée de mon sandwich en regardant Noah. Il n'a pas l'air de l'aimer beaucoup.

— Rien du tout ! C'est un gros con.

— Garde tes distances avec lui. Tu n'aurais jamais dû l'embrasser.

— Pourquoi ?

— Tu vas souffrir si tu te rapproches de lui.

Pourquoi il me dit ça ?

— Noah, arrête de me prendre pour une petite chose fragile.

— Tu as deux côtés Kiara. Tu es à la fois fragile et forte. Tu dois survivre constamment je le sais mais pas avec Alec. Éloigne-le de ta vie.

— T'es jaloux ? Il ne se passe rien entre nous.

— Sois sérieuse, tu sais très bien que je t'aime comme un frère. J'ai pas envie que tu souffres et c'est ce qu'il va se passer si tu t'attaches à lui.

Mon cœur est tellement en morceaux, ma souffrance ne me lâche jamais, ça m'étonnerait qu'Alec arrive à me briser encore plus que je ne le suis.

— C'était juste une action Noah.

La première fois oui mais la seconde fois non, mais ça il n'a pas besoin de le savoir. Je termine de déjeuner avec Noah quand Tony arrive avec Alec et James. Ils s'installent en face de nous.

J'ignore Alec pour m'adresser à son frère.

— Je te manque déjà ?

Il me lance un morceau de pain en grognant d'énervement.

— Pas du tout, hier soir tu m'as fumé.

— C'était pas si mal, tu gères.

— Attendez, vous avez fait quoi hier soir ? Vous couchez ensemble ? demande Noah en fronçant les sourcils.