27 Kiara

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Il hausse un sourcil en avalant une gorgée de bière.

— Carrément. Je me fais chier sans bouger. Tu sais que Alec est flic.

— Je sais. Ne me parle plus de lui. Si je t'entends dire son prénom je te vire de chez moi. J'ai pas de problème à jeter un handicapé dehors.

Je suis très sérieuse. Je ne veux rien entendre sur lui.

— Tu l'aimes encore pas vrai ?

— Tony ! Barre-toi !

— C'est bon, j'ai pas dit son prénom. On va faire comme si il n'existait pas, si ça peut te faire plaisir.

Il a intérêt. Je m'allonge sur le ventre en ouvrant le dossier pour qu'il arrive à regarder en même temps.

Je reconnais aussitôt la photo de Salvar Spencer sur la première page, exactement comme dans les journaux télévisés. C'est un homme de 27 ans, d'après ce que je lis il mesure 1.80 mètres pour 80 kilos. Il a les cheveux châtain foncé avec des yeux marron. Un visage ovale, la peau claire.

— J'ai l'impression d'avoir déjà entendu ce nom m'informe Tony en fronçant les sourcils.

— Évidemment, on parle de lui dans tous les journaux. Faut arrêter de regarder le sport, il a été accusé de meurtre. Mon père travaillait sur sa défense.

— Tu penses que c'est un lien avec l'enquête ? Il a tué qui ?

— Sûrement oui. Regarde, dis-je en passant mon index sur plusieurs lignes. D'après sa déclaration, il est rentré chez lui vers 19 h, après son travail. La voiture de sa petite amie était devant chez eux. Il est rentré comme à son habitude par-derrière, tout était éteint. Dès qu'il a ouvert la porte il a entendu des cris. Il a couru jusque dans le salon et c'est là qu'il a aperçu un homme. Il était agenouillé devant sa copine qui était allongée sur le dos. L'homme s'est relevé aussitôt. Spencer n'a eu le temps de rien voir qu'il lui a sauté dessus. Il a repris connaissance quand les flics ont débarqué, il avait l'arme du crime dans la main, il était juste à côté de Fanny, sa copine, qui a été poignardé plusieurs fois.

— C'est dingue, lance Tony en regardant les photos. Il était rempli de son sang.

Je décale les feuilles pour lire le reste.

— Ouais, il a été accusé bien qu'il clame son innocence. Personne n'a voulu le croire. Toutes les preuves sont contre lui. Il y avait ses empreintes sur le couteau. D'après les voisins leur couple était assez fragile. Ils se disputaient beaucoup. Même les parents de Fanny disent qu'il s'énerve vite, que parfois les disputes étaient explosives.

— Il l'a frappé ?

— Les mots font aussi mal que les coups Tony. D'après le médecin légiste elle n'était pas battue.

Tony repose les photos en récupérant la dernière feuille. Le témoignage du voisin d'après ce qu'il me lit.

— Un appel a été passé par le voisin d'à côté. Il sortait son chien dans son jardin, il a salué Spencer quand il est rentré, mais il a entendu des plaintes, une femme qui gémissait faiblement en suppliant de ne pas faire ça. Il n'a jamais vu personne ressortir, il a attendu la police qui est arrivé dix minutes plus tard, m'informe Tony.

— Ouais d'après leur rapport, ils ont défoncé la porte après avoir frappé plusieurs fois sans avoir de réponse. Ils sont entrés en découvrant Spencer au-dessus d'elle avec le couteau ensanglanté dans sa main. Il a aussitôt paniqué en disant que c'était pas lui.

— C'est difficile de ne pas le suspecter. Personne n'a vu cet homme sortir. Tu cherches quoi ? demande Tony.

Je regarde une à une chaque page, recto, verso. Il y a un truc qui me gêne.

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