41 Alec

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Je suis devant le salon de tatouage de Kiara, elle doit être ici, personne n'a répondu à son appartement. Pourquoi son salon s'appelle " 4'ink tattoo" ? Le 4 c'était mon numéro de basket. La devanture est blanche avec le nom en noir. Les deux vitrines de chaque côté de la porte sont décorées par des œuvres, des photos de leur travail. Un peu comme dans celui de Al et Lucas.

Je passe la porte avec un petit sourire, c'est exactement comme j'imaginais, c'est-à-dire très sobre, épuré. Elle a beau être une fille à papa, avoir un compte bancaire rempli par ses soins, ce n'est pas une femme à avoir des goûts de luxe.

Une petite blonde à lunettes relève la tête de son ordinateur avec un sourire.

— Bonjour, je peux vous renseigner ?

— Oui, je viens voir Kiara.

— Je suis désolée, elle n'est pas disponible pendant un moment.

— Elle en a pour combien de temps ?

— Oh elle n'est pas avec un client. Elle s'occupe de ses papiers. Quel tatouage voulez-vous ? Je peux vous trouver une date avec Kessy, elles travaillent à deux.

— Non. Je vais voir Kiara. J'en ai pas pour longtemps.

Je fais demi-tour sous ses exclamations en allant vers la salle de droite. Tant pis si c'est pas la bonne, je dois lui parler et cette fois elle a intérêt à m'écouter. J'ouvre la porte sans frapper, Kiara relève la tête aussitôt. Bon au moins c'est pas Kessy, elle n'a pas l'air de m'apprécier. Et j'ai pas envie qu'elle soit là quand je vais lui parler.

— Qu'est-ce que tu fous là ? s'exclame Kiara en se relevant.

Elle fait le tour de son bureau en s'énervant. Deux jours que je ne l'ai pas vu et c'est beaucoup trop. Mais qu'est-ce qu'elle a à son cou ? Putain elle a une énorme trace rouge, même violet. Impossible de ne pas le voir avec sa peau blanche.

— Je suis désolée Kiara, dit la petite blonde, je lui ai dit que tu ne recevais personne. Tu veux que j'appelle la police ?

Non, mais elle est sérieuse ? C'est pas comme si j'allais l'agresser. Mes collègues vont bien se marrer si on les appelle pour ça, on a autre chose à faire.

— Non, c'est pas nécessaire, l'informe Kiara en lâchant un rire. Je m'occupe de lui, c'est bon. Merci Mathilde.

Elle finit par ressortir en refermant la porte derrière elle.

— Je suis pas d'humeur Alec. Rentre chez toi.

Putain qu'elle est belle ! J'adore quand elle laisse ses cheveux détacher, je sens son parfum quand elle passe devant moi. Son jeans noir moulant lui fait un cul de dingue.

— Qui t'as fait ça ?

Je l'attrape par le bras pour regarder son cou de plus près mais elle me repousse aussitôt en se se reculant.

— Un mec qui m'a baisé trop fort.

J'ai des envies de meurtre quand j'entends ça.

— Sois sérieuse ! On dirait qu'on t'a étranglé.

— Ouais, il a été trop violent mais c'était trop bon, rigole Kiara en me faisant un clin d'œil.

Elle a beau sourire mais je vois qu'elle ment. Il n'y a pas de trace de doigt, je dirais que c'est une corde. Je vais y aller en douceur avec elle.

— On va parler, à chaque fois tu te barres. Cette fois je ne bougerais pas.

— J'ai pas envie de parler, je suis tatoueuse, pas ta psychologue ou ta conseillère.

BRISÉE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant