47 Alec

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Tout est presque calme, je suis dans la salle de bain. J'attends Wheeler et je sais qu'il va venir. J'ai préféré me mettre ici que dans le lit. Quand il va entrer il ne verra personne, sauf qu'il entendra la douche couler, il ouvrira la porte et je serais derrière pour l'accueillir. Kiara a encore dû faire un beau spectacle devant tout le monde. Jensen est au courant, il m'a même préparé une équipe qui attendent en planque autour du bâtiment au cas où. Il a eu du mal à l'accepter mais avec tous les indices que j'ai, je suis sûr de moi. C'est lui. Un putain de lieutenant qui trempe dans la corruption.

À moins que ce soit un des Irlandais qui viennent, Wheeler a déjà dû les prévenir que Joshua Williams était réveillé et qu'il sait qui l'a agressé. On verra qui passe la porte mais ça ne devrait pas tarder. Celui qui doit venir à moins d'une heure.

Ça fait plus d'un an que je fais partie de la police et être là me prouve que j'adore mon métier, je suis concentré et en même temps stressé, parce que si c'est lui qui a agressé Kiara je vais perdre mon calme. Jensen a été cool, il m'a laissé prendre les décisions, peut-être qu'il le fait pour Kiara où pour que je fasse mes preuves mais en tout cas je prends cette mission très à cœur, elle est personnelle depuis que Kiara a été menacé de mort. Ça me rend malade, j'ai la haine que quelqu'un veuille lui faire du mal. Au moins elle est en sécurité avec Brett. Je lui ai dit de ne pas la quitter une seconde.

Un bruit me fait tout oublier, j'arrête de respirer en serrant mon arme dans ma main droite. Malgré l'eau qui coule j'entends du bruit de l'autre côté. Il est là. Je colle mon oreille, sans bruit, près de la porte. On dirait qu'on fredonne.

— Il y a quelqu'un ? fait une voix féminine en frappant légèrement à la porte.

Merde ! Une femme ? Je me place devant la porte, en levant mon arme et j'ouvre la porte de l'autre, prêt à tirer.

Une femme pousse un grand cri en lâchant une pile de draps. Mon arme se retrouve juste devant ses yeux. Elle est terrorisée, ses mains tremblent quand elles les lèvent.

— Qu'est-ce que vous foutez là ?

Elle travaille à l'hôpital vu sa blouse blanche. Je vois ses larmes couler le long de ses joues. J'abaisse mon arme en l'attrapant par le bras pour la faire sortir d'ici, au plus vite. Le chef du service m'avait dit que personne ne rentrerait !

— Dégagez ! Je suis agent de police. Personne ne doit entrer.

— Je... voulais... les draps.

Ouais bah là c'est pas le moment, putain ! Ils sont cons, personne ne transfère les informations ?

Je range mon arme dans mon étui en sortant dans le couloir en lui répétant de ne pas revenir quand je vois Wheeler sortir de l'ascenseur. Et merde ! Nos regards se croisent, les portes se referment derrière lui et je vois la panique un instant sur son visage avant qu'il ne se mette à courir.

Putain ! À cinq minutes près je le coinçais !

Je cours sans perdre de temps en sortant ma radio pour contacter mes collègues, je leur dis que le suspect se sauve, qu'ils doivent bloquer les sorties. Je le vois passer la porte des escaliers, je sors mon arme en les poussant trente secondes après lui. Je vérifie qu'il n'est pas sur les côtés avant de descendre les marches. Mon cœur bat à un rythme de malade. Je dévale les marches aussi rapidement que lui. J'entends ses chaussures résonner, les cris du personnel qu'il croise en fonçant sur eux. Deux femmes sont encore arrêtées quand je passe à mon tour. J'ignore leurs murmures en sautant carrément plusieurs marches. On est au troisième, la descente se fait rapidement et il ne doit pas réussir à sortir.

Il arrive avant moi dans le hall, il bouscule tout le monde sur son passage, la sortie est à vingt mètres. Je manque de foncer dans un petit garçon qui court.

BRISÉE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant