21 Kiara

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Une nouvelle fois j'ai la tête dans les toilettes. Tout tourne autour de moi, tout mon corps me brûle, je suis en manque. Je veux me droguer, j'en ai envie.

Je n'ai plus rien à vomir et mes cheveux collent sur ma peau complètement en sueur. Je me laisse tomber contre le mur en serrant les poings pour contenir mes tremblements.

J'ai envie de hurler, de me faire mal, j'ai dû mal à garder mes idées claires. Le manque s'infiltre dans chaque cellule de mon corps. J'arrive pas à savoir si j'ai chaud ou froid.

— Tu veux un verre d'eau ?

Mon père entre en s'installant à côté de moi, je récupère le verre pour tremper mes lèvres. Je suis gelée et je n'arrive même pas à boire, tout se renverse. Mon père vient aussitôt le reprendre pour le porter à ma bouche.

Je le repousse quand des crampes m'électrise le ventre et que l'eau a dû mal à passer.

— Je ne peux rien avaler.

— Ok, c'est pas grave, m'informe mon père en le posant par terre. Tu es brûlante.

— Je suis en manque papa. Tu restes ?

Même si il est habillé en jogging, tee-shirt. Je ne peux pas m'empêcher de poser cette question. Il s'installe contre le mur à côté de moi en me ramenant contre lui pour allonger ma tête sur ses cuisses. Je remonte mes jambes contre moi en claquant des dents.

— Oui, je t'ai dit hier que je restais. On va rester à deux, le temps que tu ailles mieux.

Je sens ses mains frotter mon dos et mon bras. Après le départ des policiers, il a de nouveaux vider ma chambre. Je lui ai donné toute ma drogue en disant que je n'irai pas en désintoxication, je vais réussir. Si je pars là-bas pour trois nouveaux mois, je n'arriverai pas à tenir, je le sais.

— Elle est où ?

— En garde à vue. Elle va être arrêtée. Tu vas devoir témoigner Kiara. Ses anciens maris ont sûrement dû être appelé. Ton détective a assuré.

— Je suis désolée pour ta folle de copine.

Il dégage les mèches de mes cheveux trempés sur mon visage en lâchant un petit rire.

— C'est pas grave. J'avais pas vraiment envie de me marier. Je voulais que tu es un environnement stable. Je ne suis jamais là. Je pensais que tu aimerais avoir une présence quand tu rentres. Quelqu'un qui aurait pris soin de toi durant mes absences.

— Elle aurait juste pris ton argent.

— Et ça m'aurait fait chier mais c'est pas ça qui compte le plus. J'aurai dû le voir, je m'en veux. Je pensais que tu étais en colère contre moi, contre elle, c'était pas pour remplacer ta mère.

— Papa, je serais contente si tu te trouves une femme. Tu mérites de trouver l'amour mais la prochaine fois enquête sur elle.

— Pour commencer je m'occupe de toi.

Le pauvre, lui aussi doit être en colère.

— C'est pas moi qui l'avais frappé. Elle s'est tapé la tête dans le mur toute seule en te voyant arriver.

— Je te crois, ne pense plus à ça. Tu as recommencé quand ? D'où vient l'arme ?

— Le soir où je suis partie au match de Noah. Jack est venu me voir, il m'a donné de l'héroïne et quand Henry a débarqué en disant à tout le monde que j'étais une meurtrière j'ai craqué. Et c'est le pistolet de Jack.

— C'est vrai qu'il t'envoie des messages ? Qu'il t'harcele ?

— Oui, répondé-je en pleurant. Je le laisse faire parce qu'il n'a plus rien.

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