Tendresse familiale (3)

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C'était simple et expéditif. 

- Oh, tu sais parler un peu Japonais? Demanda ma mère. 

Depuis quand elle le tutoie d'ailleurs? Je n'ai pas fait attention. 

- Oui, les expressions assez courantes. Mais ça fait 20 ans donc j'ai oublié beaucoup de choses. 

- Vous avez fait des études? Remarqua mon père. 

Aïe.

- Non, j'ai tout de suite travaillé pour subvenir aux besoins de ma mère et Mikasa. 

- Oh... Je vois. C'est honorable, murmura ma mère.

- Mais... ce n'est pas un peu risqué de rester dans une petite agence indépendante, renchérit mon père? Vous êtes leur romancier le plus connu et s'ils venaient à chuter... Vous n'avez pas de diplôme et...

- Je suis romancier depuis j'ai 17 ans! J'ai beaucoup plus d'expériences qu'un petit jeunet qui sort de la fac avec son bout de papier officiel. Et cette "entreprise indépendante", j'ai aidé à la monter avec mes amis de longue date. Sans eux, je n'aurai jamais eu ce succès aussi vite et de pouvoir aider ma petite sœur. Je reste car je leur suis fidèle et qu'aucune autre agence ne sera aussi bien pour moi. 

Après le petit monologue pincé de tact par Livai, un petit silence flotta dans l'air. Livai regardait mon père dans les yeux. Il ne fallait pas lui en vouloir pour la question. Il travaille entouré de business man crapuleux depuis des années, prêt à trahir leur collègues pour une promotion et à viser toujours plus haut. 

- Allons, chéri... N'embarrasse personne avec tes questions, chuchota ma mère. 

- Votre fils est le premier éditeur que j'ai eu qui a compris ce que j'attendais de lui. Il ne m'a jamais déçu, au contraire...

J'écarquillai légèrement les yeux en regardant mon copain. Mes parents sourirent. 

- Ca peut vous paraître bizarre, mais dès le début, Eren n'était pas que mon éditeur. Il était mon seul lien avec l'extérieur, la seule personne qui me ramenait sur terre. Beaucoup ont fui en réalisant qui j'étais, mais pas lui. 

Je rougis malgré moi en m'enfonçant dans le canapé. 

- Livai, n'embarrasse personne avec ces histoires, lui chuchotais-je. 

- Je suis sérieux. Ma vie a changé depuis que je l'ai rencontré. Je sais que vous n'avez pas toujours été enchanté par son attirance pour... les garçons. Mais il n'y a pas de quoi avoir honte ou se demander ce que vous avez mal fait. Parce que c'est inutile de se rabâcher ça, vous avez fait le meilleur, finit-il en me regardant. 

Aide moi! 2 [Riren]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant