Qui sommes-nous? (8)

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- Je ne veux plus de ces foutus cheveux devant mes yeux et la nuque dégagée. De toute façon, tu connais ma coupe. 

- Hum, oui. 

Livai me jeta un regard interrogateur à travers la glace que j'évitais. Je pris les ciseaux pendant qu'il recouvrait ses épaules d'une serviette. 

- Cette longueur, ça va? 

- Oui. 

Je commençais à couper quelques mèches avec peu d'assurance. Je n'ai jamais coupé de cheveux tout seul, même pas les miens. Mais heureusement, je connaissais la coupe qu'il avait et même par cœur. 

Je me sentais observé. Quand j'attrapais la tondeuse, il prit mon poignet et me regarda droit dans les yeux.

- Qu'est-ce qui t'arrive, gamin? Pourquoi t'es comme ça? 

J'avalais ma salive. 

- Je pourrais dire la même chose pour toi, Livai. Tu n'es pas très agréable depuis que tu es arrivé. 

- C'est connu que je ne suis pas agréable. Et vos regards de pitié m'énervent. 

- Ce n'est pas de la pitié. 

- Arrête de te foutre de moi, peste-t-il en lâchant mon poignet. 

- Non. Je n'ai jamais eu de pitié pour toi, Livai. Tu veux que je fasse ta nuque ou tu as encore des reproches à me faire?

- Tu me saoules. 

- T'as fini? 

Je le vis tiquer mais il n'ajouta rien d'autre. J'allumai la tondeuse et le rasai en silence. Livai regardait maintenant juste devant lui. Je l'avais vexé, je pense. Le résultat ne fut pas mauvais, j'étais même fier de moi. 

Il inspecta de tous les côtés sans rien dire. Je reposai la tondeuse et essuyai mes mains. 

- Tu veux que je vire les cheveux, fis-je en montrant le sol?

- Je peux le faire tout seul. 

- Je ne suis pas un punchingball, Livai. 

- Je sais.

- Tout ce qu'on a, Mikasa et moi, c'est de l'inquiétude. Ce sont des sentiments normaux quand on est humain et qu'on a failli perdre quelqu'un. 

- Je ne suis pas mort à ce que je sache, fit-il sarcastiquement. 

- Tu... Ah, ok! Donc ça ne te fait rien. 

- Si ça me fait chier. 

Je restais abasourdi.

- Ça te fait chier? Mais enfin, Livai... Tu...

Je m'arrêtais de parler en voyant le visage de Livai. 

- Tu aurais voulu mourir? 

Il baissa le regard quelques instants. 

- Je ne sais pas, murmura-t-il. 

Je lâchai un soupire, complètement détruit par ce qu'il venait de me dire. 

- Livai, il y a tellement de gens qui t'aiment. Je ne comprends pas...

Aide moi! 2 [Riren]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant