chapitre 21

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TW : viol

Le jour suivant avait été réservé aux festivités. Désormais, tout le monde avait eu vent de la soirée à venir et ni les élèves ni les héritières n'assistèrent aux cours. Enée était fatiguée de la nuit qu'elle venait de subir. Mais le matin était là, et le sommeil avait définitivement déserté les lieux. Elle se remémora son cauchemar en sortant du lit, puis l'inconnu derrière l'arbre. Par réflexe, elle regarda par la fenêtre mais il n'y avait personne. Après ça, les heures s'écoulèrent lentement puisqu'elles n'avaient rien d'autre à faire qu'attendre que le soir vienne. Elles avaient tout le temps de choisir une tenue. Mais les discussions dérivaient sur le meurtrier. Enée et Pénélope gardaient le silence sur l'intrus qui était apparu au milieu de la nuit. 

─ N'y pensez même pas les filles ! gronda Belladonna.

Pénélope ricana face à l'air confus des autres héritières. 

─ Otez moi ces tenues colorées de vos bras, continua l'aînée. Les robes blanches sont de vigueur lors des évènements importants ou de certains cours. Je vous conseille même de ne jamais choisir une autre couleur autrement on ne vous prendra pas au sérieux par les temps qui court. 

Enée arqua un sourcil. 

─ Il est temps que tu nous partages un peu de ta sage expérience, se moqua Griselda à l'intention de sa sœur. 

Mais celle-ci resta concentrée avant de répliquer :

─ Tu as trois ans de plus que moi. 

Griselda balaya cette information d'un revers de la main et Belladonna reporta son intention sur les autres. 

─ Quand vous portez du blanc vous honorez votre position de Plume, expliqua-t-elle. C'est tout ! Pourquoi vous me regardez comme ça ? 

─ On pensait que t'allais nous révéler quelque chose d'un peu plus surprenant, railla Lavinia. 

Belladonna s'énerva:

─ Pourtant j'ai dû vous le rappeler sinon vous seriez passées pour des imbéciles avec toutes ces couleurs !

Elle pointa du menton les affaires déposées sur le lit. 

Un silence s'installa. Elles commençaient à se changer, optant pour les robes blanches dentelées de toutes parts dont les tissus alternaient entre l'épaisseur et la transparence. Pour le reste, seules les formes et les coupes variaient. Mais aucune n'était bouffante. Elles devaient représenter la discrétion et la légèreté. Pénélope ajouta un collier en perles blanches à son cou. Son haut ressemblait à un corset en tissus dont le laçage était à l'avant plutôt qu'à l'arrière juste en dessous de sa poitrine. Le reste du tissus recouvrait ses hanches mais pas assez pour qu'elle sorte sans mettre un short du même tissu, si bien qu'il était impossible de dire s'il s'agissait de pièces séparées ou non. Elle ajouta des mi-bas, toujours blanc et termina par des talons de la même couleur. Celles qui avaient des jupes plus longues comme Nova, n'avaient pas besoin de bas. Enée en avait une paire qui lui montait juste au-dessus du genoux, le tissus de sa jupe étant plus court à l'avant qu'à l'arrière. Elle boutonna son gilet de dentelle qui lui servait de haut. Elle effectuait des gestes précis et rapide, dos au mur, afin qu'aucune ne puisse apercevoir qu'il lui manquait la Marque. Elle savait que Pénélope la surveillait même si elle n'en donnait pas l'impression. Il lui fallait être encore plus prudente. L'injustice lui mordit les entrailles mais elle n'en laissa rien paraître. 

Belladonna tourna sur elle-même, fière, avant de tourner le dos aux héritières et de maintenir ses cheveux relevés afin de montrer le détail de son dos-nu qui sublimait parfaitement sa Marque. 

Le trône des héritièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant