Il n'y avait rien qui annonçait que la menace s'était éloignée si ce n'était le ralentissement des incantations, et l'air plus respirable. Une main invisible qui se déliait de la gorge d'Enée. La directrice marqua ce temps en se retournant face à tous.
─ L'académie est en danger. Rentrez tous dans vos appartements. Demain les cours reprendront intensivement avec l'accent mit sur un programme de défense.
Super, railla un élève dont le visage était dissimulé par les ombres.
Séraphine le fusilla du regard.
Les professeurs prirent le relais.
─ N'avez-vous donc pas entendu les consignes ? Rentrez tout de suite dans vos appartements.
─ On ne va pas sortir alors que on-ne-sait-quoi se trouve dehors ! proteste un autre.
La question était légitime, Séraphine expliqua :
─ Il s'agissait d'une attaque contre l'Académie, vous n'êtes pas personnellement visé. Vous serez plus en sécurités dans vos appartements qu'attroupés ici en un seul et même endroit. Vos professeurs et moi allons occuper la nuit à prendre les dispositions nécessaires ainsi qu'à informer vos familles. Maintenant, allez-y !
Elle s'approcha des héritières pour leur dire de rester.
Allaient-elles devoir rentrer chez elles si l'Académie n'était plus un lieu sûr ? Enée l'espérait. Pénélope semblait toujours préoccupée par des pensées qui lui échappait. Qu'avait-elle besoin de penser à part attendre que quelqu'un prenne une décision pour elles ?
C'était ce qu'elles faisaient depuis le début. Attendre qu'on les emmène d'un endroit à l'autre. Elles ne tiendraient pas beaucoup plus longtemps dans cette situation. Enée le savait. Et elle soupçonnait Pénélope de craquer la première. Elle aimait diriger. Avoir des décisions à prendre. Son mot à dire. Enée aussi, malheureusement elle avait toujours dû se faire discrète. Finalement, se serait peut-être elle qui craquerait la première. Mais ça n'aurait pas les mêmes conséquences. Une fois la salle de réception vide, Séraphine prit place autour d'une table qui avait été dressée pour l'occasion mais dont les plats et les couverts été restés intacts. Un professeur referma les lourdes portes sur eux.
C'est une catastrophe ! déclara-t-il en déployant ses bras.
Séraphine le considéra quelques secondes avant de demander à tous de prendre place autour de la table, y compris les héritières.
Au même moment, à Encrion, les Narrateurs débattaient sur les récentes attaques, ils seraient bientôt informés de ce qui venait de se passer.
─ Allons-nous réellement maintenir les cours ? demanda l'un d'eux d'une voix rauque.
Séraphine acquiesça d'un air pensif avant de prendre la parole.
Il faudra centrer vos leçons sur le programme de défense. Il faut qu'ils se tiennent prêts. Elle pourrait revenir.
─ Comment être sûr qu'il ne s'agissait pas simplement d'un évadé de la prison ? poursuivit le professeur Khaos d'une voix caverneuse.
Séraphine gardait son calme comme si elle avait eu le temps de se préparer à toutes les questions, comme si elle y avait déjà réfléchi avec un temps d'avance, ce qui était sûrement le cas.
─ Nous ne pouvons en être sûrs avant d'avoir vérifié, dit-elle. C'est pourquoi je vais envoyer un messager parler au gardien.
Les professeurs continuaient à proposer des éventualités auxquelles chacun ajoutait son hypothèse.
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Le trône des héritières
FantasíaLe roi doit contrer une menace en donnant la main de sa fille à un héritier. Mais les héritiers sont tués. Il ne reste plus que les héritières.