Marchant d'un pas déterminé dans les couloirs du Beffroi, Frost s'enfla d'un aplomb hors du commun. Il était bien tenu de marquer le coup et rétablir la vérité avant de quitter cette ville. Pour ça, il savait qu'il n'aurait d'autre choix que de confronter son allié. Tant pis pour la retenue, il ne pouvait pardonner la façon dont Byron s'était adressé à sa fille, la veille au soir.
Sans s'annoncer, le roi du nord enfonça la porte du bureau.
Il y surprit une discussion entre Byron et Leftheris qui s'interrompît lorsqu'il les rejoignit. Sa froideur flagrante ne plaisait pas au père Blanchecombe qui, échangeant un œil torve avec son fils, se releva de son fauteuil.
— Eh bien, en voilà une attitude cavalière, mon ami.
— Je dois vous parler, Byron.
Frost ne voulait pas passer par quatre chemins. Au milieu de cette tension qui s'installait entre les deux rois, Leftheris réajusta son col d'une main malhabile. Le regard de son père lui avait parfaitement fait comprendre de le laisser seul.
— Je vais vous laisser.
— Non, vous pouvez rester, votre présence ne me gêne pas, le retint Frost.
— Je suis navré, mais j'ai à faire sur le camp d'entraînement. Excusez-moi.
Le père Northwall ne chercha pas à insister. Il avait clairement vu l'œil sévère que Byron avait appuyé sur son fils. Il ne le désirait pas dans leurs pattes pour cette discussion. Quand Leftheris quitta la pièce, un silence de mort régna dans la pièce.
— Vous partez déjà, Frost ? J'ai vu votre convoi dans la cour.
— Oui, je préfère rentrer chez moi pour l'instant.
— Vous étiez censé nous accompagner dans notre prochaine expédition à Honezia.
— Je le sais, mais je dois ramener ma fille en sûreté chez elle. J'ai cru comprendre qu'elle n'était plus la bienvenue ici.
Byron ricana comme une hyène ; encore et toujours la princesse... Contournant son bureau pour s'arrêter un instant face à sa fenêtre, il laissa planer le doute dans l'esprit de son homologue par son silence accablant. Sa silhouette longue et élancée se découpait dans les premiers rayons du soleil se levant derrière la cité.
— Vous êtes déçu à cause de mon refus d'épousailles, n'est-ce pas ? Je vous pensais plus réfléchi que cela, mon ami.
— Je suis seulement déçu de voir avec quel mépris vous traitez ma fille.
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𝐋𝐀 𝐌𝐀𝐋𝐄𝐃𝐈𝐂𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑
Fantasy/!\ TOME 2 - ATTENTION SPOIL /!\ Jaya est rentrée à Alhora. La jeune princesse poursuit sa vie après avoir laissé Cassandore et ses souvenirs derrière elle. Cependant, Vadim ne quitte jamais ses pensées et la tue un peu plus chaque jour. Elle pourra...