L'Éveil du Cri 6/7

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Risenienne

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Risenienne... Démon... Hérétique...

Jaya écoutait ces noms ignobles à son égard sans vraiment les entendre. Prisonnière des flammes dévorantes d'une colère qu'elle n'arrivait pas à démêler, Jaya s'était laissée avoir par la fissure. Le Risen était plus libre que jamais, ses barrières avaient littéralement explosé et plantaient dans son corps les sédiments tranchants de sa coquille en ruines. La douleur n'en était que plus vive, que plus harassante... que plus obsédante.

Ça n'avait pas été qu'un simple souffle, cette fois. Sa magie était plus visible et brillante que l'étoile du berger, plus effrayante encore que le voile de la mort lui-même.

À terre, Thésélius recula sur son postérieur afin de prendre appui sur la stèle. Difficilement, il se releva, frappé par le vent inhumain que déployait la princesse. Tremblant de peur, il pointa un doigt sans pitié sur elle.

— Tuez-la ! Elle va détruire notre saint temple !

Ce temple n'avait qu'à brûler et être réduit en poussières, tout comme ces écœurants fidèles ! Jaya n'en avait cure. Des larmes, tels des diamants rutilants, coulaient sur ses joues. Ce monstre de foi, cet infâme énergumène... Il pensait réellement qu'elle allait lui laisser le temps de l'atteindre ? Aucun évêque ne bougea, terrorisés, même Aube qui restait tétanisée derrière son pilier.

Il était seul. Seul face à la mort. Comme l'avait été Vadim.

Lentement, Jaya leva son bras, comme guidée par un maître du jeu maléfique lui dictant ses gestes les plus destructeurs. Des rubans enflammés de bleu entourèrent le membre tendu, tournoyant dans une valse macabre.

Elle lui ferait payer la façon dont il avait traité Vadim.

La façon dont il avait décrié son pauvre petit Danil...

Et jeté son venin sur ses êtres chers sans prendre compte de sa souffrance.

La démone n'aurait aucune pitié.

Exhalant un cri de tempête, Jaya darda une gerbe de flammes qui fonça vers le père Thésélius tels deux serpents entrecroisés la gueule grande ouverte sur de menaçants crochets. Quand ils le heurtèrent, ils l'étreignirent du pied et remontèrent à la tête.

L'archevêque se mit à hurler, ses mains s'accrochèrent à son visage pour arracher la terrible souffrance lui grignotant la peau. De la fumée émanait du sommet de son crâne, accompagnée d'une odeur acre. Celle de la peau calcinée, rougie et écaillée par les langues bleues.

Des flammes qui tournaient frénétiquement autour de lui, rongeant sa précieuse mitre de soie qui finit par tomber au sol dans son calvaire. Les tissus de son visage commençaient à pendre, incandescents, ses lèvres fondirent, sa tête enfla, enfla et enfla sous les yeux révulsés de Jaya qui, en transe, referma son poing en exhalant un cri encore plus perçant que le premier. Une onde sonore digne d'un gong bourdonna dans la chapelle dont les murs se fissurèrent et craquèrent. Même cachée derrière le pilier, Aube sentit le choc qui pénétra ses entrailles de part en part.

𝐋𝐀 𝐌𝐀𝐋𝐄𝐃𝐈𝐂𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant