Le Papillon de Givre 4/7

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La compagnie de chasseurs reprit la route vers le drakkar à l'orée de la fin d'après-midi

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La compagnie de chasseurs reprit la route vers le drakkar à l'orée de la fin d'après-midi. Leur embarcation, ventre alourdi de gibiers fraîchement tués, glissait de nouveau sur les flots, se distanciant progressivement des terres de Mjöltznir. La chasse avait été très bonne et, à l'idée de la joie qui illuminerait le visage des villageois se régalant leurs trouvailles, Jaya ne pouvait contenir son bonheur.

Immergée dans les douces confidences de l'eau, elle prit conscience que vivre ici n'était pas si mal, mais bien plus, c'était un délice. Ce dont elle avait toujours rêvé. Vivre libre, auprès de celui qu'elle aimait, dans un environnement d'une beauté à couper le souffle, imprégné d'une convivialité sincère et chaleureuse.

Sa tête s'échoua sur l'épaule de Vadim, à ses côtés. Plein de douceur, elle lui susurra :

— Je comprends pourquoi tu aimes vivre ici. La vie est si douce.

Déplaçant son attention sur elle, cette petite chose rêveuse lui arracha un sourire.

— Tu aimes vivre ici, toi aussi ?

— Beaucoup.

Elle leva la tête vers lui, esquissant un sourire radieux. Vue sous cet angle, elle était si adorable qu'il ne put résister à l'envie de déposer un baiser sur ses cheveux. Son bras s'enroula plus fermement autour d'elle, la rapprochant de lui dans une étreinte tendre.

— Tu verras, Mëyrtania, on sera heureux ici, et plus personne ne nous cherchera du mal.

Le sourire lumineux de Jaya perdit de son éclat. Qu'en était-il de son père ? Du roi Byron ? Et Leftheris, sans doute encore perdu dans les hauteurs de la montagne ? Même si l'idée de ne plus jamais revoir Frost la plongeait dans une profonde tristesse, elle nourrissait l'espoir qu'il ne réussisse jamais à retrouver sa trace. Ni lui, ni Leftheris...

— Tu sais, Jaya, j'aimerais te dire que j'ai des projets, mais en réalité, je n'ai pas de plans. J'aspire seulement a une vie simple, comme j'ai toujours rêvé d'avoir. Une vie où je ne suis pas obligé de me battre, obligé d'obéir aux ordres de mon père, obligé de supporter les regards sur mes travers. Je ne veux plus d'une vie de souffrance et de jugement comme j'ai eu autrefois. Tout ça, c'est fini. Et maintenant que tu es là, j'ai tout ce dont j'ai besoin.

— Ça m'étonne que tu n'aies pas de plans. Tu as toujours des projets et des solutions toutes trouvées, habituellement.

— En quoi ai-je besoin de solutions, ici ? Il n'y a pas a en avoir.

— On ne sait jamais ce qu'il peut se passer, Vadim...

La clarté des yeux du blond, illuminée par la lueur orangée du soleil frappant l'eau, devint terne. Ses sourcils se froncèrent.

— Tu viens de ruiner mes espoirs...

Et elle gloussa.

— Je suis désolée d'avoir égratigné le héros.

𝐋𝐀 𝐌𝐀𝐋𝐄𝐃𝐈𝐂𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant