Vers le Nord 5/8

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De retour à la cabane après leur virée nocturne, Jaya et Tiordan savourèrent leurs dernières minutes de solitude avant de devoir revenir à la réalité

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De retour à la cabane après leur virée nocturne, Jaya et Tiordan savourèrent leurs dernières minutes de solitude avant de devoir revenir à la réalité. Debout devant la porte, le chasseur n'avait consenti à lâcher les mains de sa douce. Ses lèvres étaient encore rosées d'émoi, ses joues glacées par les larmes qu'il avait rapidement séché. Immobiles, l'un en face de l'autre, ils avaient l'impression d'être les deux adolescents d'autrefois qui n'osaient pas s'avouer leurs sentiments.

Tiordan décida de briser cette timidité mal venue pour prendre son magnifique visage en coupe et l'embrasser doucement une dernière fois. Jaya y répondit, appuya tendrement en fermant les yeux et il n'en était que plus transporté. Les mains du jeune homme glissèrent ensuite le long de ses bras pour s'enrouler à sa taille fine. D'une pression, il la rapprocha de lui et enfonça son nez au creux de son cou.

— Tu n'imagines pas comme ça m'avait manqué, Jaya...

Son murmure était une caresse à son oreille. La chaleur apaisante qui se dégageait de lui la réconforta instantanément. Adoucie par cette précieuse marque d'affection, elle entoura ses épaules musclées de ses bras, se blottissant contre lui comme pour se protéger du froid.

— À moi aussi... pendant si longtemps...

Sa voix ne fut qu'un souffle à peine perceptible. Il la sentait encore peu certaine entre ses doigts, même si elle ne le disait pas.

— Je suis là, maintenant, et je te promets de faire tout mon possible pour que tu sois heureuse comme avant. C'est tout ce qui compte. On ira doucement, à ton rythme, si ça peut te permettre d'être plus à l'aise et... je te promets d'être patient avec toi. Tu fais beaucoup d'efforts pour aller mieux et te réintégrer à cette vie dont tu ne voulais plus, alors j'en ferais de même. Tu peux compter sur moi.

Elle se détendit légèrement, les coins de ses lèvres s'étirant pour former une esquisse de sourire rassuré. Son regard, fixé sur lui, était gorgé d'une confiance inébranlable. Elle savait qu'il tiendrait parole, comme il l'avait toujours fait. Cette conviction réconfortante lui laissa échapper un soupir de soulagement.

Se séparant enfin de lui sans s'éloigner, la jeune femme grelotta.

— Je suis gelée, rit-elle, entre deux frémissements.

— Je vois ça. Attends, je vais essayer quelque chose.

La surprenant, Tiordan attrapa ses deux petites mains et les enferma dans les siennes. Avec conviction, il souffla sur ses doigts pour lui transmettre un soupçon de chaleur. Il guetta ensuite sa réaction en souriant.

— Tu te souviens de ça ?

Comment oublier ? Elle ne comptait plus le nombre de fois où il avait fait cela lors de leurs parties de chasse dans les montagnes glaciales d'Alhora. Les gants épais qu'elle portait ne suffisaient souvent pas à la protéger du froid mordant, mais la chaleur de l'haleine de Tiordan avait toujours été suffisante pour maintenir ses doigts en vie.

𝐋𝐀 𝐌𝐀𝐋𝐄𝐃𝐈𝐂𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant