Vers le Nord 8/8

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Vivant

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Vivant.

Un seul mot qui résonnait comme un tambour dans l'esprit saccagé de Jaya. Un unique mot qui remettait toutes ses croyances en question, toute cette année à dériver dans une mer de chagrin. Une fraction de seconde, interrompue dans la pièce, qui la pétrifiait. Son estomac se tordit, là, dans ce lit qui accueillait son corps nu et frémissant. Ses yeux rougis, humides de déni, s'accrochaient au dos de Tiordan, noyés dans l'impossible de ces paroles.

Son murmure vibra au fond de sa gorge, étranglé :

— Mais qu'est-ce que tu racontes ? Vadim est mort. Je l'ai vu être pendu... J'ai veillé son corps... Je l'ai enterré aux côtés de mon fils !

— Ce n'était pas lui.

Ses larmes coulèrent de plus belle. Elle sanglota :

— Comment peux-tu le savoir ?

— Parce que j'étais là.

Enfin, Tiordan trouva le courage de lui faire à nouveau face. Elle semblait aussi vulnérable qu'une feuille d'automne soufflée par le vent ; un mot de plus et elle se briserait en mille morceaux. La vérité les détruirait, il en était conscient, mais il ne pouvait plus supporter le poids de ce secret qu'on l'avait forcé à tenir. Ce soir, bien davantage. À pas feutrés, il s'approcha de la couchette et s'agenouilla devant, passant un bras de chaque côté de Jaya qui lui jetait un regard étrange.

L'œil froncé de l'attente.

— C'est une longue histoire, Jaya. On nous a demandé de l'aider à s'échapper.

— Qui vous a demandé ?

— Le roi.

Jaya resta figée, incrédule. Le seigneur Byron ? Celui-là même qui avait condamné Vadim sans le moindre remord, avait orchestré son évasion ? Elle peinait à y croire. Comment avait-il pu changer d'avis si brusquement ? Ce père cruel qui avait toujours affiché une telle indifférence envers son propre fils, pourquoi aurait-il soudainement fait preuve de bonté ?

— Il est venu nous trouver dans l'abri que nous occupions après que notre appartement ait été détruit. On a monté tout un stratagème avec son aide pour pénétrer le pénitencier et libérer ton mari. Ensuite, je n'ai pas tellement compris mais... Ils ont changé de visages. Vadim... a pris le visage d'un garde et vice versa. Le roi a ensuite mis le garde dans la cellule et nous sommes partis. Après ça, il a reprit son visage et le roi l'a sommé de quitter Cassandore et de se cacher.

Son cerveau tourbillonnait, incapable de traiter cette marée d'informations. Comment était-ce possible ? Vadim, son amour perdu, était donc en vie, quelque part sur l'île. Les mots ne pouvaient décrire la complexité de ses émotions en cet instant. Face à son silence, Tiordan tenta de la faire réagir :

𝐋𝐀 𝐌𝐀𝐋𝐄𝐃𝐈𝐂𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant