Vers le Nord 3/8

253 45 109
                                    

Jaya et Symphorore étaient étendues sur le sol, leurs corps écrasés sous le tronc

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Jaya et Symphorore étaient étendues sur le sol, leurs corps écrasés sous le tronc. Elles reprenaient à peine leurs esprits, essayant de trouver leur souffle et de comprendre ce qui venait de se passer. Elles tentèrent de s'en dégager, essayant de bouger leurs membres endoloris pour se libérer de l'emprise du poids, sans succès. L'une des extrémités était bloquée contre la paroi de schistes.

— On est coincées ! dit Jaya.

— Essayons ensemble !

Leurs mains tremblaient alors qu'elles essayaient de pousser de concert. Le tronc vacilla et retomba lourdement sur elles, à l'instar de quelques pierres coupantes. Jaya soupira d'effort, déplorant ses bras maigres et sans muscles, avant de sentir un bout de museau humide frôler sa joue.

— Liloïa ! Aide-nous, je t'en prie !

La dragonne, ayant vu le troll s'en aller, était sortie de sa cachette pour rejoindre sa maîtresse avec qui elle se sentait en sécurité. Un gazouillement fit vibrer sa gorge, comme si elle tentait de lui expliquer à quel point elle avait eu peur. Seulement, Jaya était pressée par le temps, tout comme Symphorore dont le visage enflait et rougissait à mesure qu'elle poussait pour décoincer le tronc.

— Le tronc ! Liloïa, aide-nous à le soulever ! clama la princesse, alors que la néréide la reniflait en piétinant. Non, pas moi, le tronc !

Liloïa pencha la tête sur le côté, puis se tourna vers les racines sèches à l'extrémité du morceau de bois dur. Le mouvement que répétait Jaya eut l'effet d'amuser la dragonne qui, bondissant comme un lapin, voulut en faire de même. Cela semblait être un jeu amusant ! Elle posa sa tête au pied des racines et usa de sa force frontale pour lever le tronc.

Une fois dégagées, les filles se relevèrent lentement, contusionnées, et regardèrent le fond du sentier avec crainte et appréhension. Les traces de pas du troll s'y enfonçaient. Paniquée, Symphorore se griffa le visage devant la terrible évidence.

— Ce truc a pris les garçons ! Ils sont entre les mains de ce géant surpuissant ! J'ai jamais vu une telle créature ! Qu'est-ce qu'on va faire ?

— On doit aller les chercher, on peut pas les laisser comme ça !

Symphorore pivota vers Jaya, ses yeux, alors qu'elle fixait le sentier, brillaient de rancoeur. Elle serrait fort ses poings, dévorée par l'inquiétude. Impuissante, la fille aux nattes s'affola.

— Je suis d'accord, mais comment on va s'y prendre ? Tu as vu ce machin ? Sa violence n'a pas de prix ! On risque d'y rester...

— Si on les laisse, ils risquent aussi de mourir !

Symphorore baissa la tête. Elle avait raison... Tellement raison. Sa peur et les battements fous de son cœur lui faisaient dire n'importe quoi. Tout ce qu'elle voulait, c'était retrouver son frère et Amaros et être en sécurité. Elle susurra alors, d'une petite voix désarmée :

𝐋𝐀 𝐌𝐀𝐋𝐄𝐃𝐈𝐂𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant