Vers le Nord 4/8

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Affaiblie par la nuit, la troupe réussit à atteindre les cabanes situées derrière le Bois de Thyl sans plus de problèmes

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Affaiblie par la nuit, la troupe réussit à atteindre les cabanes situées derrière le Bois de Thyl sans plus de problèmes. Quatre habitations précaires, collées les unes aux autres au pied d'une colline, habillaient le champ d'herbes hautes évidé de toute vie. Il n'y avait personne, aucun marcheur, aucun cueilleur s'étant arrêté prendre du repos. Probablement à cause des rumeurs planant sur le bois, ou même à cause du troll et les cris. Leur dernier affrontement avait fait énormément de bruit, il tirait donc du possible que des gens y soient venus mais étaient aussitôt repartis, terrifiés devant les hurlements bestiaux secouant la plaine.

Ils s'installèrent aussitôt dans l'une des cabanes. Amaros alluma le brasero, Tiordan et Symphorore s'occupaient des sacs tandis que Jaya tiraient les vieux draps pliés sur l'étagère pour les secouer dehors. Poussière et insectes furent expédiés dans le vent. Contrairement à leur ancien cabanon, celui-ci était plus grand et disposait de cinq couchette d'appoint en bois avec de vieux matelas rembourrés à la paille et au coton. Ils étaient vieux et défraîchis, mais ce serait toujours plus confortable que de dormir au sol.

À l'extérieur, Liloïa bondissait de partout. Sa peur passagère avait totalement disparu quand elle avait vu la petite rivière glissant près de l'habitation. Le bruit éclaboussant de son corps jouant dans l'eau parvenait jusque dans la cabane.

Posés autour du beau feu, le quatuor mangeait quelques en-cas en discutant chaleureusement de leur drôle de mésaventure. Même s'ils avaient eu la peur de leur vie, cela resterait une bonne histoire à se raconter pour rire un bon coup. Cependant, seul atome séparé du noyau, Jaya était ailleurs, incapable de se joindre aux bavardages pourtant captivants de ses amis.

Banshee... Banshee...

Ce mot tournait en boucle dans sa tête et allait la rendre malade.

Quand tout le monde partit se coucher, fourbus de cette longue et éprouvante journée, Jaya attendit d'entendre le son doux des respirations endormies pour se lever. Elle avait besoin de marcher et réfléchir un peu. Le sommeil ne la trouverait pas, de toute façon.

Elle tira son livre de contes, dépassant de son sac, puis quitta discrètement la cabane.

Dehors, la fraîcheur flagrante attisa en elle un frisson, lui faisant regretter l'agréable chaleur du brasero. Le calme était absolu, propice à la réflexion. Jaya déambula sur quelques mètres et vint s'asseoir au bord de la rivière, juste à côté de la cabane. Liloïa y dormait, à moitié dans l'eau. La pauvre... Elle avait eu si peur, aujourd'hui. N'importe qui aurait été terrifié face à ce troll.

Ce qu'elle avait fait la heurta à nouveau en pleine poitrine. Ce cri... Il l'effrayait un peu plus à chaque fois. Elle n'expliquait pas ces soudaines montées de colère qui la transformaient et forçaient la sortie de ce cri maléfique. Car oui, pour elle, il était maléfique, digne de l'ignoble messagère de la mort qu'elle était probablement.

𝐋𝐀 𝐌𝐀𝐋𝐄𝐃𝐈𝐂𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant