J'aurais dû m'en douter qu'elle ait du caractère. Il ne pouvait en être autrement. La côtoyer n'allait pas être une partie de plaisir mais j'avais toujours une option pour la faire taire si elle allait trop loin. Cela ne serait pas la première langue que je couperais.
Une chose à laquelle j'avais, à présent, la confirmation était que je n'étais pas le seul à ses trousses. Pourquoi pensait-elle que nous nous rendions à Los Angeles ?
Je n'allais pas tarder à le découvrir. Quelqu'un convoitait mon nouveau jouet. Je voulais découvrir qui était cette personne. Sans le vouloir, elle m'avait déjà indiqué sa localisation. Il ne serait pas difficile d'en apprendre davantage et connaître son identité. J'étais un homme curieux.
J'avais enfin toute occasion de connaître le visage de ce parasite. Bien que cela m'emmerdait, je devais avouer qu'elle était belle. Cependant, sa beauté ne la sauverait pas. Je ne savais toujours pas ce que j'allais faire d'elle, et maintenant que je l'avais entre mes mains, je m'interrogeais sur mon obsession à la retrouver. Il était plus que clair qu'elle n'aurait jamais parler. Cet instinct de chasseur, certainement !
Quoi qu'il en était, elle était entre mes griffes. Cela m'apporta une sorte de soulagement, comme la ligne d'une liste que je pouvais barrer. Je pouvais passer à autre chose. Ce qui la concernait, à l'avenir, j'avais tout le temps d'y réfléchir. Être en position de force était plaisant. J'attribuais ce sentiment à cette manie. Avoir le dessus sur cette femme qui ne cessait de nous échapper.
Je me réinstallais sur mon siège, après l'avoir laissé dans sa cabine. Elle était libre de naviguer dans l'avion autant qu'elle le voulait. Après tout, elle ne risquait pas de disparaître à nouveau. Esteban me tendit un verre de l'excellent liquide ambré. La situation continuait de l'amuser.
- Elle est réveillée ?
- En pleine forme. Suffisamment, du moins, pour laisser parler sa langue de vipère.
- Je suis sûr qu'elle va me plaire.
- Elle n'a pas à te plaire, Esteban, le prévins-je.
- Et pourquoi pas ?
- Elle est ma prisonnière, pas mon invitée.
Il hocha la tête mais malgré mes nombreux rappels, il semblait fasciné par la jeune femme. Je ne le comprenais pas.
- Pourquoi tant vouloir la punir, Léandro ?
Je ne répondis pas car, depuis qu'elle était montée dans le jet, je me posais la question, à moi-même. Elle n'était pas le premier témoin de mes méfaits. Avant cela, je m'étais contenté de les descendre sans me poser de questions. Là était la bizarrerie de la situation, qui amusait tant mon ami.
- Tu ne le sais pas toi-même, hum ?
Je lui lançais un regard mauvais, à court d'arguments, mais il fallait qu'il se taise, ou cela allait mal finir. Il leva les mains, un sourire moqueur sur les lèvres.
- Très bien ! Je ne dis plus rien mais tu devrais faire le clair dans ta tête parce-que, mon ami, ton comportement est inhabituel lorsqu'il s'agit d'elle.
La porte de la cabine s'ouvrit, à ce moment-là. Il fallait dire qu'elle choisissait mal son moment pour apparaître. J'étais sur les nerfs. Esteban ne cessait de me rappeler à quel point elle était un poison dans mon existence depuis deux mois. Elle s'arrêta dans l'encadrement de la porte et observa tout être vivant. Elle ne semblait pas effrayée. Son comportement dénotait avec les circonstances. Elle semblait plus énervée qu'autre chose. Esteban pivota sur son siège pour la regarder.
- Bonjour, mademoiselle. Approche donc !
Pour réponse, la femme leva son majeur dans sa direction. Cela fit ricaner celui-ci. Il se tourna vers moi.
- Je savais qu'elle me plairait.
Il avança le torse par-dessus la table qui nous séparer.
- On n'est pas les premiers mafieux qu'elle côtoie, Léandro. C'est une évidence !
Il se repositionna pour l'observer de tout son soul. Étrangement, les regards qu'il lui portait me dérangeaient. Je claquais ma main sur la table et tous se tournèrent vers moi, d'un coup, sauf elle. Elle continuait à analyser les lieux et les personnes qui l'habitaient. Je lançais une œillade d'avertissement à Esteban avant de revenir à elle. Je l'invitais à prendre place. Elle n'en fit rien. Elle préféra, de toute évidence, camper près de la porte. Était-ce par peur ?
- J'imagine que tu voudrais en savoir plus sur ta situation, tentais-je de l'appâter.
Cela suffit à la décider. Le regard mauvais, elle s'installa à mon opposer, à côté d'Esteban, ce qui semblait ravir celui-ci.
- Qui es-tu ? Commença-t-elle.
- Nous allons établir des règles, avant ça.
- Je n'obéis pas aux règles d'enfoirés dans ton genre, me défia-t-elle.
- Tu n'es pas en position de force, attestais-je en englobant mes hommes et l'habitacle de l'avion.
- C'est quoi tes putains de règles. Je verrais ce que je peux faire.
- Une question pour une question. Tu ne m'as pas porter atteinte personnellement, ni à mon business, aussi, je suis prompt à te céder certaines informations à mon sujet. D'autant plus que tu ne pourras rien en faire de là où tu te trouveras...
- Où m'emmènes-tu ?
- Nous sommes en direction de l'Argentine.
Je la laissais encaisser cette information qui ne semblait pas la transir de joie. Nous avions quitté les États-Unis depuis deux bonnes heures. Elle n'en reverrait plus les terres. J'étais un monstre d'égoïsme, certes, mais je pouvais lui accorder quelques minutes pour la laisser digérée.
- Qui cherchais-tu à fuir ? Questionnais-je lorsque j'estimais avoir suffisamment attendu.
Elle me fusilla du regard. Elle ne voulait clairement pas répondre à cette question.- Que tu me répondes, ou non, je finirais par le savoir, la prévins-je.
- Omarosa Thomas...
Je connaissais ce petit gangster qui se prenait pour le nombril du monde. J'avais eu affaire à lui par le passé. Il avait été un client. Ce type avait cessé de l'être lorsque ses comptes ne lui permettaient plus de rester un bon payeur. Il avait fallu le remettre à sa place lorsqu'il avait pensé être indispensable à mes affaires. C'était un clown dans le milieu. Comment pouvait-elle craindre cet opportuniste ?
Cependant, dans ses yeux, cela n'était pas la peur qui faisait rage quand elle avait évoqué ce nom... quel lien les unissaient ?
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Dance in the flames
RomanceLake était une jeune femme rebelle et tenace. Fuyant un passé insipide et froid, elle vivait au gré de ses envies et du chemin qui s'ouvrait devant elle. Solitaire, marginale, elle vagabondait de ville en ville de façon aléatoire jusqu'à voir ce qu'...