Chapitre 48 : Léandro

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 — Comment ça, elle vient d'embarquer pour la Californie ? Grognais-je entre mes dents.

Je me levais de mon lit dans un bond. J'étais arrivé la veille et elle partait déjà à plus de mille kilomètres de là. Je resserrais ma prise sur le téléphone alors que l'hésitation de Miguel était palpable, à l'autre bout du fil.

— Oui, nous avons dû prendre des billets en urgence pour pouvoir la suivre...

Je raccrochais et composais le numéro de mon pilote. Il avait intérêt d'être prêt à décoller dans une demi-heure. Après l'appel, je me dépêchais de rassembler mes affaires sans prendre garde à la façon dont je les rangeais, comme à mon habitude.

Je n'avais aucune raison de rester plus longtemps, après l'avoir vu la veille mais son départ précipité me paraissait étrange. Pourquoi retourner en Californie ?

Elle n'y avait que de mauvais souvenirs. Je ne comprenais plus rien. Jamais, j'aurais imaginé qu'elle puisse y remettre les pieds. Qu'allait-elle faire là-bas ?

J'étais complètement en roue libre. Je ne contrôlais plus mes décisions. Elle était partie. Je la rejoignais. Cela était n'importe quoi mais de toute évidence, j'en avais rien à foutre car je me dirigeais vers ma voiture pour grimper dans mon jet, au plus vite.

Je balançais mes bagages sur le siège arrière et mit les gazes. Il fallait que j'arrive avant elle. Leur avion n'avait pas encore décollé. Le mien était prêt pour le voyage. Cependant, il me fallait près de trois heures pour arriver à l'aéroport où se trouvait mon avion. Aussi, je fonçais. La circulation était fluide jusqu'à arriver à Minneapolis. La ville était engorgée. Il était tôt et les travailleurs avaient pris la route pour se rendre à leur travail. J'enrageais en empruntant la première sortie de l'autoroute. Cela serait plus rapide de passer par la ville pour rejoindre l'autoroute trente-cinq.

Dix minutes plus tard, je me garais sur le tarmac, non loin de l'avion. Le pilote m'attendait déjà au bas de celui-ci. Il voulut me saluer mais je lui fis comprendre qu'il n'était pas temps pour les salutations et montait rapidement à bord. Il me suivit.

Un message plus tard à Juan et j'appris qu'il était déjà en plein vol. La jeune femme continuait sa nuit dans son siège.

Putain, mais qu'est-ce que j'étais en train de faire ?

J'étais encore, et toujours, en train de courir après un fantôme. Elle avait semé mes gardes pour arrivée à l'aéroport sans surveillance. Heureusement, elle avait un traqueur dans son téléphone portable. Quelle fut ma surprise lorsqu'ils m'apprirent qu'elle savait pour leur charge ?

J'avais tendance à oublier de quel bois était chauffé Lake. Ce n'était pas une débutante. Elle avait passé sa vie à observer son environnement afin d'échapper à son violeur. Elle ne laissait jamais rien au hasard. Cela m'étonnait d'autant plus de la savoir dans cet avion. Qu'avait-elle en tête en retournant à Beverly Hill ?

Je m'installais plus confortablement. Je m'étais lancé dans sa chasse, à nouveau, alors autant le faire confortablement. Je fermais les yeux pour tenter de me recentrer quand je fus interpeller par l'hôtesse, l'air craintive.

— Voulez-vous manger quelque chose, monsieur ?

Elle était nouvelle. Je ne l'avais jamais rencontré. De toute évidence, ma présence la mettait mal à l'aise.

— Non mais je prendrais bien un verre.

Elle leva un sourcil mais se reprit rapidement. Elle était là pour faire son boulot, pas pour juger ce que j'ingurgitais. Elle avait tout intérêt de mettre ses foutus préjugés dans sa poche si elle voulait conserver son boulot. Si cela la choquait, elle n'allait jamais tenir le coup à mon service.

Dance in the flamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant