Chapitre 26 : Léandro

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Cela faisait une semaine que je n'avais pas mis les pieds au manoir. Je m'étais tenu à distance et repris mes activités habituelles. Cela m'avait permis de faire le point sur la situation. Lake était un poison. J'en avais la certitude à présent. Le désir qu'elle m'avait inspirait, ce jour-là, n'était pas naturel. La colère que cela avait entraîner, une colère qui m'était destinée, avait été bouillonnante. Ce regard terrifié et ce corps chaud contre le mien m'avait fait démarrer au quart de tour. Cela ne m'était jamais arrivé. Ce désir avait été vorace et incandescent. Cela aurait pu me faire perdre le contrôle.

J'étais un monstre aux yeux de beaucoup de monde, mais je n'étais pas un violeur. Il y avait suffisamment de femmes qui me papillonnaient autour. De plus, je prenais du plaisir, lors de mes relations, lorsque je voyais les yeux d'une femme rouler d'extase, lorsqu'elles gémissaient, soufflaient et mordaient de plaisir. Les violences sexuelles n'étaient pas mon truc.

Mon départ précipité m'avait empêcher de faire une grosse connerie.

Cela m'avait pris au dépourvu. Tout en elle m'avait appelé à la prendre à l'instant. Ce moment, et mon éloignement, m'avaient permis de comprendre certaines choses. Cela n'était pas facile à admettre mais cela faisait sens. Cette silhouette ombrageuse m'avait d'abord questionné jusqu'à ce que découvrir son identité devienne une obsession. Cela avait été insidieux mais cette femme avait réussi là où d'autres s'en étaient cassé les dents. Peu à peu, elle avait commencé à posséder toute mon attention. Plus le mystère s'épaississait autour d'elle, plus mon besoin de la retrouver était devenu incontrôlable. Cela pourrait faire rire Esteban. Je me vantais toujours d'avoir un contrôle indéfectible sur moi-même. Et voilà qu'une nana apparaissait dans l'obscurité d'une rue pour gueuler sur mes hommes et moi, pour qu'insidieusement, elle s'accapare une partie de ce fameux contrôle. Cela était une évidence. Esteban avait essayé de me prévenir, de me faire ouvrir les yeux, mais je n'avais pas écouté. Persuadé qu'il ne disait que des conneries. Il avait fallu que sa bouche m'appelle à la dévorer pour que je comprenne mon obstination à ne pas prendre de décision la concernant. Comme un propriétaire, je ne voulais pas qu'elle parte. Je lui avais donné une putain de chambre. Cela aurait dû me faire tilter. Elle n'était pas une prisonnière comme les autres.

Ce qui était sûr, était que je voulais la baiser. Je me l'interdisais. De plus, elle était loin d'avoir les mêmes pensées que les miennes. Elle me haïssait, à raison.

Plus éclairer, j'étais, tout de même, resté loin de chez moi. Je voulais éviter une nouvelle rencontre. Je savais que la tentation serait trop proche. Mes pensées ne cessaient de m'asséner la même réplique, encore et encore.

« Elle t'appartient. Elle dépend de toi. »

cependant, je ne voulais pas franchir un tel cap. Je n'avais jamais eu aucune hésitation à faire couler le sang lorsque cela était nécessaire. Prendre une femme de force était une chose que je me refusais de franchir.

J'avais été à deux doigts de la renverser sur son lit. Cela m'avait fait ressentir quelque chose de nouveau. Un certain dégoût de moi-même.

Michaela avait raison. Lake était innocente. Elle n'avait jamais fait de tort à mes entreprises. Sa seule faute avait été de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Elle ne méritait, donc, pas de se retrouver prisonnière. Néanmoins, en prenant conscience de ce qui m'animait à vouloir la garder, cela m'était impossible de la renvoyer.

Aussi, un plan en tête, j'avais repris la route du manoir.

De toute évidence, je la désirais plus que je pourrais l'avouer. Cela s'agissait que de sexe. Un problème qu'il me fallait résoudre. Nous pourrions retourner à nos vies par la suite. Il fallait que je la possède. Pour cela, j'allais devoir changer le conditionnement de sa détention au manoir. Il fallait qu'elle se donne délibérément à moi. Cela nous libérerait tous les deux. Cependant, je ne pouvais pas avancer mes projets à la jeune femme. Je n'avais jamais agi avec délicatesse et compréhension afin d'obtenir ce que je voulais. Cela allait être une première. Il fallait que j'apprenne à la connaître afin de lui faire baisser sa garde. Elle devait bien désirer quelque chose, avoir des souhaits irréalisés. Dans cette entreprise, ma meilleure alliée était la personne qui passait le plus de temps avec elle. Cela allait certainement être aussi compliquer que d'approcher Lake. De toute évidence, j'avais perdu la confiance de Michaela lorsque j'avais osé touché sa protégée. Cela m'avait tant exaspéré. Il était vrai qu'elle ne rencontrait, habituellement, jamais nos invités indésirables. Elle n'était pas habituée à côtoyer mes prisonniers. Le fait est que son premier contacte avec l'un d'eux s'avérait être une jeune femme au passé trouble et au présent tout aussi mouvementé. Michaela était une femme tendre qui travaillait dur pour l'avenir de ses quatre enfants. Cela n'aurait pas dû m'étonner qu'elle puisse se prendre d'affection pour Lake.

Lorsque j'arrivais au bout de la grande allée, elle m'attendait, comme à son habitude, devant la porte du manoir. Ses épaules étaient tendues et son regard, moins chaleureux. Je quittais ma voiture et passais devant elle sas un mot. J'avais un plan en tête mais je ne comptais pas changer mes habitudes. Cela serait trop suspect. Elle me faisait penser à un chihuahua qui se prenait pour un chien de garde. Cela était distrayant.

Esteban devait venir me retrouver. Nous nous étions vu à plusieurs reprises durant la semaine. Il avait pu percevoir le changement s'opérer dans mon attitude. Il tenait à s'assurer que mon comportement caractériel ne réapparaît. Cela était irritant mais avoir un garde fou serait peut-être préférable.

J'entendis des petits pas dans mon dos. Je me tournais vers leurs directions. Michaela était en train de se précipiter dans les escaliers pour rejoindre les étages. Un sourire en coin étira mes lèvres. Je ne m'étais pas trompé. Elle était réellement le chien de garde de la jeune femme. Je pouvais très clairement l'imaginer entrer dans la chambre de Lake pour la prévenir de mon retour. Elle ne pourrait pas éternellement se mettre en travers de mon chemin. Lake et moi avions des choses à régler et je comptais bien aller jusqu'au bout. Penser à elle me fila une trique de tous les diables. Je soupirais en baissant les yeux sur mon entrejambe. Cela faisait une semaine qu'elle se réveillait dès que je pensais à la jeune femme. Lake avait allumé quelque chose en moi. Elle allait devoir l'éteindre.

Je continuais à traverser les couloirs pour retrouver l'endroit que je préférais sur le domaine. La terrasse m'offrait une vue spectaculaire sur la forêt environnante et le lac artificiel qui j'avais fait créer lorsque j'avais établi les plans de la maison. Cet endroit m'apaisait toujours.

Je m'installais à une chaise de la table en bois massif et au plateau de verre fumé, profitant du calme avant qu'Esteban ne me rejoigne.

Il n'avait rien lâché durant ses jours passés en sa compagnie. Ce fou était persuadé qu'il y avait plus que l'attraction sexuelle qui m'attirait en Lake. Cela était des conneries à mon sens. Il avait passé la semaine à tenter de me prouver sa théorie. Il pouvait être insupportable mais je ne pouvais me passer d'un tel allié. Nos familles avaient toujours été bien trop proches, et puissantes, pour me laisser distraire par les stupidités qu'il pouvait prononcer.

Je me laissais aller sur ma chaise, les yeux droit devant mais l'esprit tourmenté de la savoir si près, et pourtant si loin.

J'allais devoir passer à l'action le plus vite possible avant que la douleur, à mon entrejambe, ne me rende complètement fou.

Dance in the flamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant