Chapitre 50 : Léandro

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Après le court trajet, qui m'avait mené, encore une fois, dans cet État, je n'avais, finalement, pas attendu que Lake pose le pied à Los Angeles.

Miguel m'avait informé, par message, durant mon vol, qu'elle prévoyait de séjourner à Beverly Hills. Il avait entendu une conversation avant de monter dans l'avion. Celle-ci avait dû avoir lieu entre Lake et Lorna car son ancienne nourrice était la seule personne à qui elle pouvait se confier sur ses agissements. Du moins, je le pensais. Cela ne faisait pas assez de temps qu'elle vivait à Mankato pour créer des liens amicaux, suffisant pour confier des sujets sensibles. Pourquoi retourner là-bas? Qu'avait-elle en tête ?

Je m'étais installé dans une suite du Beverly Hills Hôtel et attendu qu'ils débarquent. Mes hommes me tiendraient informés de la suite des événements.

Mon comportement obsessionnel était un véritable problème mais je n'avais aucune intention de squatter ma voiture de location pour la suivre dans tous ses faits et gestes. Je payais des hommes pour cela.

Une bonne heure plus tard, je reçus les premières photos de la jeune femme, posant le pied sur sa terre natale. Suite à cela, je n'en aurais plus beaucoup. Seuls, quelques clichés qui la montrait en compagnie d'un officier.

L'homme, sur les photos, ne semblait pas des plus cordiales envers Lake, ce qui m'inquiéta. Je n'aimais pas beaucoup la tournure que prenaient les choses. J'avais ordonné à mes hommes de les suivre, à bonne distance, et de me tenir informé. Ils avaient pour ordre de me contacter dès lors qu'elle serait libérer de ce policier. Seulement, il l'avait mené au poste de police et n'en était pas ressorti avec elle, trente minutes plus tard.

Les gars trépignaient devant ce commissariat. Il fallait dire qu'avec leurs passifs, ils ne seraient pas les meilleurs amis des flics, s'ils venaient à les contrôler. Aussi, je les avais libéré de leur engagement pour la journée. Je ne pouvais pas me permettre de perdre deux de mes meilleurs agents.

Je les avais remplacé. À leur contraire, je ne risquais rien. Personne, dans ce poste, ne voulait se confronter aux problèmes qu'une arrestation, à mon encontre, pourrait engendrer.

Mon hôtel n'étant pas loin du commissariat, je fus rapidement sur les lieux. Heureusement pour mes nerfs, je n'eus pas à attendre longtemps pour la voir émerger du poste. Ce fut à ce moment précis que je pris la décision de sortir à découvert.

Elle fouillait dans son sac lorsque je sortis de la voiture et m'appuyais contre la carrosserie alors qu'elle se dirigeait vers moi. Elle semblait excéder. Je ne savais pas ce que la police voulait d'elle mais je n'allais pas tarder à le découvrir.

Lorsqu'elle fut à un mètre de moi, le regard toujours dans son sac à main, en train de pester, elle tenta de contourner la voiture.

— Eh bien, on peut dire que tu trouves toujours où il ne faut pas, Lake.

Elle se figea durant un instant, les épaules tendues, avant de lâcher du regard son sac et poser ses beaux yeux dans les miens. Après quelques secondes de surprise, un petit sourire étira ses lèvres et sa nonchalance refit surface.

— On peut dire que tu es toujours là où on t'attend le moins, Léandro.

Je me pourfendis d'un ricanement. Elle semblait fatiguée. Elle n'avait dû dormir que très peu après avoir quitté son service, dans la nuit. Elle fit un pas en avant, puis jeta un coup d'œil, derrière elle. Elle leva la main et fit un petit signe à un homme en costume qui l'observait, aux portes du poste de police.

— Des ennuis ? Demandais-je à la jeune femme.

Je savais que même si elle en avait, elle saurait s'en sortir seule. Cependant, j'étais plus que disposer à régler le compte de ce type inquisiteur, s'il ne prenait pas garde. S'il avait un problème avec elle, il aurait un problème avec moi. Lake et moi n'étions pas de la même trempe.

— Pas insoluble, affirma-t-elle en revenant lentement vers moi. Que fais-tu ici ?

— Des affaires à régler.

— Une autre femme à sauver de son bourreau ?

Son insolence était, contrairement à ce que j'en aurais pensé, ce qui aiguisait le plus mes sens. J'aimais sa répartie et son indolence. Elle semblait dans une situation compliquée mais continuait à faire preuve d'esprit. Lake était une femme incroyable de courage et d'intelligence.

— Monte, dis-je simplement en ouvrant ma portière.

— J'ai à faire ! On se verra plus tard, si tu veux discuter. Pour le moment, j'ai des clés de chambre à récupérer.

— Monte, Lake.

Elle souffla, exaspérer.

— Tu sais ce que j'aime le plus dans le fait que tu m'es rendu ma liberté ?

Elle ménagea un moment de silence, même si elle savait que je n'allais en rien répondre. Elle fit un nouveau pas en avant jusqu'à se retrouver à quelques centimètres de moi.

— C'est que je ne suis aucunement tenu de t'obéir, trésor !

Elle me fixa durant dix secondes avant de s'écarter et me contourner alors que je luttais contre moi-même pour ne pas la jeter sur mon épaule, la ramener à mon hôtel de force et la baiser jusqu'à ce que nous tombions d'épuisement. Elle sentait trop bon. Elle était trop belle et son esprit était trop séduisant. Je la désirais comme je n'avais jamais désiré qui que ce soit, ou quoi que ce soit. Elle me foutait en l'air.

Elle allait réellement m'obliger à le faire devant des spectateurs. Grand bien lui fasse !

Je lui attrapais le bras, avant qu'elle n'ait eu le temps de s'éloigner et la contraignait à se coller à moi. Je descendis mon visage face aux siens, en tentant d'oublier à quel point cela était douloureux. Cependant, elle pouvait le sentir contre sa hanche, à cette proximité.

— Ne m'obliges pas à me donner en spectacle, Lake. Je le ferais si c'est ce que tu veux. Monte dans cette voiture !

— Qu'est-ce que tu veux ? S'irrita-t-elle. J'ai énormément de choses à régler avant de repartir pour Mankato. Je n'ai pas le temps de jouer au chat et à la souris, Léandro.

— Ne fait pas traîner les choses dans ce cas !

Elle souffla, d'énervement cette fois-ci, et céda enfin. Elle était agaçante au possible. Elle monta côté passager et je pus me mettre au volant, sous le regard scrutateur de l'homme en costume. Lake resta silencieuse jusqu'à ce que je coupe le moteur devant mon hôtel. Un voiturier s'occupa de lui ouvrir sa portière avant de tendre la main vers moi pour que je lui remette les clés de celle-ci.

J'attrapais le bras de Lake et la conduisis jusqu'à ma chambre, ne lui laissant pas l'occasion de protester. Elle ne l'aurait jamais fait devant témoin. Lake savait se montrer discrètes, même dans ce genre de situation. Elle savait qu'elle n'était pas en danger avec moi. Aussi, elle n'avait aucune raison de broncher.

Il était temps de tout mettre à plat. Il était temps que je retrouve ma vie, tel que je l'avais laissé avant qu'elle ne débarque dans celle-ci.

Arrivée à ma chambre, je refermais la porte sur nous dans un claquement. L'avoir face à moi, dans ma chambre, me mettait sur les nerfs. S'il y avait bien une personne qui mettait à mal mon contrôle, c'était bien Lake. Je ne savais pas par quelle magie maléfique, elle parvenait à me retourner le crâne mais cela devait cesser.

— Belle chambre, siffla-t-elle en observant les lieux.

— Tu veux boire quelque chose ?

Elle se rendit, d'elle-même, aux collations disposées dans la chambre et récupéra tout ce qu'elle put trouver de sucré avant de s'installer sur le canapé en cuir blanc. Elle tapota la place à ses côtés, sans un regard pour moi.

— Alors, que me veux-tu, Léandro... ?

Dance in the flamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant