Chapitre 60 : Léandro

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Cela faisait cinq jours que nous étions rentré chez moi. Cinq jours où j'avais été très occupé après ma longue absence. Lake semblait s'accoutumer bien plus que je l'avais espéré. Michaela, qui avait repris son poste à la demande de ma femme, s'assurer d'être une bonne amie pour celle-ci. Les deux femmes étaient très rapidement devenues proches. Ma gouvernante était protectrice envers Lake. Il semblerait qu'elle voyait en elle, une fille. Elles étaient, d'après les gardes du corps attribuer à sa surveillance, inséparables. Lake et Michaela passaient toute leur journée ensemble. Cela m'allait parfaitement. D'autant plus que je devais annoncer à Lake mon prochain départ en république Tchèque. Les affaires m'y appelaient. Je ne pensais pas que cela puisse poser un problème à Lake mais nous venions tout juste d'arrivée et je préférais la savoir occuper avec sa nouvelle amie que seule.

— Comment va-t-elle ? Demanda Esteban après une longue réunion avec mes administrateurs.

— Elle s'adapte.

— Je suis content pour toi, mon ami. Tu as fait le bon choix !

— J'en ai conscience.

— Quand vas-tu lui dire qu'elle a un tout autre statut ?

— Elle s'en doute déjà, Esteban.

— Peut-être mais il ne serait pas préférable de mettre tout au clair avant notre départ ?

— Insinues-tu qu'elle pourrait me tromper ?

— On n'est jamais sûr de rien, Léandro.

— Tu m'as poussé dans ses bras et maintenant tu souhaites me faire douter, mon ami ?

— Lake est une femme intelligente mais elle est séduisante aussi. Fait gaffe ! Il faut qu'elle sache où se situer dans ta vie. D'autant plus que tu ne l'as toujours pas touché.

— Quant à toi, tu devrais t'occuper de tes affaires ! Comment cela se passe avec Fernanda ?

Il se renfrogna à l'évocation de sa conquête actuelle dont il avait beaucoup de mal à se séparer. La jeune femme avait un pouvoir sur lui qui le dérangeait. De toute évidence, cela était son tour d'en passer par là.

— Elle est chez moi, alanguie dans mon lit.

— Je vais te rappeler ce que tu m'as dit, un jour... Ouvre les yeux, mon ami !

Sur ces paroles, je me levais de mon fauteuil et quittais la salle. Je devais quitter le pays le soir même. Aussi, je pris l'après-midi afin de passer du temps avec la jeune fugueuse.

Lorsque je pénétrais dans le manoir, tout était silencieux. Il n'y avait pas un bruit. Cela me rappelait les nombreuses années passées loin du contact de toute personne. Cependant, cela avait changé à l'arrivée de Lake dans ma vie. Aussi, retrouver le silence chez moi était perturbant. Où était-elle ?

En direction de la salle de contrôle afin de tenter de la trouver sur les caméras, des rires m'arrêtèrent. Ces sons provenaient de la salle de bains du bas. Je me dirigeais vers celle-ci et tombais sur une porte fermée à double tour. Les rires se turent lorsque j'essayais d'ouvrir, une nouvelle fois, la porte.

— Qui est-ce ?

— Ouvre la porte, Lake, exigeais-je.

— Nous sommes occupées.

— Qui est-ce ce « nous » ?

J'entendis un long soupir exaspérer avant que le cliquetis de la porte me fit savoir qu'elle ouvrait enfin. Je tombais sur son visage méfiant, ce qui me rendit soupçonneux. Que faisait-elle enfermée dans cette salle de bain ?

— Qu'est-ce que tu faisais ?

Elle leva les épaules, l'air innocent. Le sujet commençait réellement à m'irriter. Elle allait m'apporter des réponses. J'allais lui en faire part lorsqu'une nouvelle tête apparut, derrière elle. Je connaissais ce visage mais je n'arrivais pas à le situer. Au moins, celui-ci était féminin, ce qui me calma immédiatement.

— Je te présente Sofia. Elle est venue pour te rencontrer. Tu imagines bien ma contrariété, au premier abord. Jusqu'à ce qu'elle m'explique les raisons de sa visite, parla-t-elle en énigme.

Je tirais Lake par le bras contre moi. Je ne savais pas qui était cette femme. Je ne connaissais pas les raisons de sa présence. La méfiance était de mise.

— Qui es-tu ? Et que me veux-tu ?

La femme baissait la tête, visiblement blessée. De toute évidence, c'était une femme qui était passé dans mon lit. Si elle était ici pour m'attirer des problèmes, elle allait vite comprendre à qui elle avait à faire.

— Je suis Sofia Martinez. Il y a quelques mois, nous nous sommes retrouvé dans votre chambre d'hôtel...

— Et ? M'impatientais-je.

— Vous avez refusé de coucher avec moi. Vous m'avez donné de l'argent pour que je puisse prendre soin de mon fils... Je suis venue afin de vous remercier. Ma vie a complètement changé. J'ai pu partir de l'endroit où je logeais et mettre en sécurité mon enfant grâce à vous... je vous en serais éternellement reconnaissante, monsieur Chavez...

— Il n'était pas nécessaire de vous déplacer pour si peu.

— Sofia y tenait, Léandro.

— Et je répète que ce n'était pas nécessaire.

Lake leva les yeux au ciel et attrapa la main de Sofia pour la tirer à sa suite.

— Viens avec moi. Nous allons boire quelque chose de frais et discuter. Cet homme n'est pas assez loquace pour entretenir une conversation.

Elles disparurent dans la cuisine. Énervé de devoir la partager, je serrais les mâchoires sans bouger. Nous avions, enfin, un moment pour nous retrouver et il a fallu que cette femme apparaisse maintenant, enrageais-je intérieurement.

Je décidais de les laisser seules et me dirigeais vers notre chambre afin de préparer mes bagages pour les quatre prochains jours. Mon vol était à vingt et une heures. Il était onze heures trente. J'espérais que cette femme partirait rapidement.

C'était le moment. Je me sentais prêt à lui faire découvrir ce qu'était la véritable tendresse d'un homme. Cela engagerait notre couple pour de bon. Les paroles d'Esteban me travaillaient plus qu'il ne le faudrait. Si un doute persistait en elle, je devais le réduire à néant. Pour cela, j'allais la prendre entièrement et pas d'excuse cette fois-ci... 

Dance in the flamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant