J'en avais déjà marre d'être dans ce pays. Deux semaines et j'avais envie de retrouver mon pays. Je n'étais pas le seul. Esteban m'avait annoncé rentrer au pays. Prétextant que ses affaires l'appelaient. Je n'étais pas stupide. Il pouvait parfaitement gérer ceux-ci de loin, comme je le faisais.
L'Amérique n'était pas l'endroit que nous préférions au monde. Imbue d'eux-mêmes, se cachant derrière un nationalisme exacerber, les Américains avaient tout à apprendre de leurs voisins. Des râleurs impotents qui pensaient que tout leur était dû. C'était à celui qui pissait le plus loin jusqu'à ce qu'ils se retrouvent devant des vrais hommes. En définitive, ce sont plus les Américains que l'Amérique que j'exécrais.
J'avais, néanmoins, profité de ce passage prolongé pour travailler sur les marchés, m'appartenant, dans le pays. Après la Floride, Le Kansas et New York, j'étais en chemin pour retourner en Californie.
J'avais prévenu Omarosa que cela n'était pas fini. Je ne mentais pas. J'avais mis deux de mes hommes sur ses côtés. Ils avaient pour mission de veiller à ce que ce lâche ne disparaisse pas dans la nature. Ils devaient lui coller au cul. Je me doutais qu'il chercherait à fuir, et il avait bel et bien tenté avant de tomber sur mes gars.
Sa femme avait pris le premier avion pour l'Europe mais il était hors de question de laisser Omarosa de la suivre. Elle ne m'intéressait pas, ce qui n'était pas le cas de son mari. Il avait été, discrètement, escorter hors de l'aéroport, deux jours après ma visite, alors que je trouvais à deux mille kilomètres delà.
Esteban avait fait appeler son propre jet. Il repartait pour l'Argentine, alors que j'avais un dernier dossier à clôturer avant de rentrer à mon tour. Je ne balançais jamais des menaces en l'air. Le père de mon hôte devait espérer ne plus me revoir après tout ce temps. Pourtant, je n'avais réputation de lâcher mes proies tant que je n'avais pas obtenu satisfaction.
Aussi, cinq heures après avoir quitté New York, mon pilote amorça sa descente vers la Californie. Je n'allais pas perdre de temps. J'étais resté aux États-unis plus longtemps que prévu. Je n'avais plus qu'un souhait. Réglé cette affaire et remonter dans mon jet, direction Mendoza.
Le comportement de Lake était de plus en plus bizarre. Cela était l'autre raison de cette précipitation.
Elle était un peu trop à l'aise. Cela rendait mes hommes nerveux. Elle semblait s'approprier l'espace et y prendre plaisir. Cependant, il y avait quelque chose qui dérangeait mes gardes. J'avais compris ce qui les perturbait en regardant les vidéos du manoir.
Elle ne profitait pas de sa solitude pour explorer son nouveau logement. Elle était en train de repérer les lieux. Elle était discrète mais, pour des hommes comme nous, cela était flagrant. Ses yeux erraient partout. À première vue, cela ne se remarquerait pas. Elle était douée pour cela mais elle ne pouvait pas échapper à la vigilance acérée de mes hommes. Elle avait passé de longues nuits sur le balcon. L'air de rien, elle observait le ballet des gardes.
Elle cherchait une échappatoire et, comme une professionnelle, elle n'agirait pas tant qu'elle n'aurait pas tous les paramètres. Je la sous-estimais peut-être, mais j'avais demandé à mes hommes de ne pas changer leurs habitudes, sans, néanmoins, de rester vigilant.
Cela l'occupait et elle ne faisait pas de vague, depuis mon départ, il y avait presque un mois. Elle n'avait aucune chance d'entreprendre ce qu'elle avait en tête. Cela m'amuserait pas mal de voir ce dont qu'elle était capable. Cela ne risquait rien d'autre qu'être divertissant de la voir essayer.
En attendant, je me retrouvais, à nouveau, devant la porte d'Omarosa. J'avais envie d'en finir. S'il avait tout raconté, je n'aurais pas eu à revenir. Pour cela, il n'avait pas intérêt à me mener en bateau. Suivis des gars que j'avais laissé planquer devant chez Omarosa, j'entrais dans la villa ostentatoire de ce faux bandit de pacotille.
Miguel et Andras m'avaient affirmé qu'il n'avait pas bougé de chez lui, les jours précédents. Ils s'étaient assuré qu'il n'ait pas trouvé un moyen de fuir, ni qu'il n'ait mis fin à ces jours. Ils étaient autant surveillé l'homme, que veiller sur lui. Il me le fallait en bon état.
Omarosa était dans son lit. Il dormait. Andras vira de trajectoire pour se rendre dans la salle de bain attenante. Il revint avec un pichet d'eau et le renversa sur la carcasse de notre homme. Celui-ci se réveilla d'un bond, en alerte, arme au poing. Nous attendions, tranquillement, qu'il est les yeux en face des trous. Lorsqu'il se rendit compte de la personne qu'il braquait, ses yeux s'écarquillèrent. Il baissa son arme, inquiet.
- Je t'avais dit que je reviendrais, mon ami, dis-je d'une voix traînante. Emmenez-le au salon, ordonnais-je en faisant un signe, à mes gars, de la main.
Ils se mirent à l'action en le prenant par les bras pour le traîner hors de son lit. La délicieuse panique faisait briller les yeux de ma nouvelle proie. Il n'était pas aussi doué que sa fille, en matière de fuite.
Les gars me passaient devant, traînants, à moitié, leur cible. Je le précédais jusqu'à ce qu'ils le jettent sur le canapé blanc. Celui-ci ne le resterait pas longtemps.
- Je vous dis toute la vérité ! Pourquoi revenir ?
- Tu ne m'as dit qu'une demi-vérité, Omarosa. Tu pourras reprendre ta vie quand tu auras parlé.
- Qu'est-ce que vous voulez savoir de plus ? Désespéra-t-il, les yeux naviguant entre mes hommes et moi.
- Tu sais le précieux temps que tu me fais perdre avec tes non-dits ?
- Où est-elle ?
- Tu t'en préoccupes maintenant ?
- C'est ma fille, s'indigna-t-il.
Cela me fit ricaner. Elle était sa fille quand il n'avait, visiblement, pas à se fatiguer pour l'avoir sous la main. J'aurais pensé qu'il l'aurait cherché, tout ce temps où elle avait disparu mais après un an de recherches, il avait laissé tomber. Je soupçonnais la culpabilité qui l'avait conduit à la laisser tranquille. Il l'avait abandonné à son propre sort. Cet enfoiré n'en avait, concrètement, rien à foutre de Lake. Qui se souciait d'elle ?
- Raconte !
- Dites-moi où elle se trouve d'abord.
Sourcil levé, j'étais étonné par sa soudaine véhémence. Se serait-il acheté une paire de couilles durant mon absence ?
Je décidais de lui donner du grain à moudre mais je n'étais pas stupide. Je n'irais pas m'amuser à lui dire qu'elle était toujours chez moi.
- Dans un bordel de Saint-Pétersbourg, ricanais-je.
Il éructa mais se contraignit au silence. Il savait qu'il n'avait aucune chance face à des tireurs d'élite. Je détectais une chose d'anormal, néanmoins, dans son comportement. Une chose qui fit pression dans mon sternum.
- Maintenant, tu as intérêt à parler. Et fait gaffe! Je ne suis pas un bleu, Omarosa ! Ne t'amuse pas à essayer de mentir !
Il était réticent mais lorsque ses yeux dérivèrent sur les quatre canons qui le braquaient, il comprit qu'il n'y avait aucune issue.
- Après cette histoire avec la petite... elle a commencé à être insolente, ingérable... j'ai commencé à être violent avec elle. Voilà, vous savez tout !
- Tu n'oublierais pas quelque chose? Me glaçais-je.
Il pinça les lèvres en détournant le regard.
- Tu peux faire mieux, ajoutais-je alors que je faisais signe à Miguel de tirer près de sa cuisse.
Omarosa poussa un cri involontaire, statufier sur son siège. Il scruta, une seconde, le trou près de sa jambe avant de relever le regard vers Miguel puis vers moi.
- Je l'ai violé, tu es content, putain, gueula-t-il avant de se prendre une balle dans la tête, de ma propre arme...
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Dance in the flames
RomanceLake était une jeune femme rebelle et tenace. Fuyant un passé insipide et froid, elle vivait au gré de ses envies et du chemin qui s'ouvrait devant elle. Solitaire, marginale, elle vagabondait de ville en ville de façon aléatoire jusqu'à voir ce qu'...