Chapitre 58 : Léandro

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Je montais ma main de plus en plus haut en prêtant attention à chacune de ses réactions. L'instant était bien trop délicat pour me permettre de faire n'importe quoi. J'atteignais, enfin, mon but initial mais il fallait dire que la satisfaction que j'aurais dû ressentir n'était pas présente. Lake avait beau être forte, elle restait une victime de sévices sexuels. Elle avait connu le sexe qu'à travers la violence. Je voulais lui offrir un moment contraire à ce qu'elle avait connu. J'aurais préféré que cela se passe loin de cet endroit mais elle en avait décidé autrement. Comme une réparation, elle voulait se prouver certaines choses. Pourtant, elle n'avait pas besoin de cela pour montrer qu'elle avait fait du chemin. Sa vie entière en était le témoignage de ce fait.

Ma main atteignit son sein. Je restais quelques secondes sans mouvement pour la laisser appréhender cette nouvelle intrusion. Cependant, elle ne semblait pas être négative à mon approche. Était-elle réellement prête à lâcher prise devant ce passé qui l'avait poussé à la fuite ?

Son corps s'arqua légèrement. Je déposais un langoureux baiser sur ses lèvres et la passion me dévora. Si elle était prête à tout me donner, j'allais lui montrer ce qu'était le plaisir de se laisser consumer. Je descendis jusqu'à sa gorge tandis que mes mains entreprenaient de remonter son haut au-dessus de sa poitrine. Avec déférence, je commençais à les chouchouter comme il se devait.

Elle haleta sous l'assaut de mes lèvres et fourragea ses mains dans mes cheveux, tirant dessus sans jamais me faire mal. Impatient de la découvrir entièrement, j'entrepris, ensuite, de défaire le bouton de son jean. La fermeture éclair y passa aussi. En un rien de temps, elle se retrouva nue et alanguit sous mes yeux. Les poings fermés pour me retenir d'aller trop vite, je l'admirais de tout mon soul. Cette femme avait toute mon attention. Cela n'était jamais arrivé. Elle s'était infiltré en moi pour me posséder et j'avais la sensation qu'il était trop tard pour faire machine arrière.

— Tu es magnifique, Lake.

Elle ne cherchait pas à se cacher. Elle ne simulait pas une fausse timidité. Elle était simplement dans le plus simple appareil et fière de ce corps qui avait été utilisé de la pire des manières.

Je me penchais sur elle pour recommencer à l'embrasser, ne pensant pas qu'elle soit totalement prête à revoir un homme dans toute sa splendeur. Elle voulait que ce grenier redevienne un simple grenier mais nous n'étions pas obligé d'aller jusqu'au bout. Je pouvais lui donner du plaisir.

Je repris mon chemin à la découverte de ce délicieux corps jusqu'à arrivée à son entrejambe.

— Léandro ? Arrête de me faire languir !

Ordre donné, exigence exécutée. Je lui donnais, enfin, la délivrance dont elle avait tant besoin pour pouvoir découvrir ce que le sexe avait de plus beau. Avec délice, je la goûtais et j'en redemandais alors que ses gémissements accompagnaient mes coups de langue. Le désir était, habituellement, un ami mais à cet instant, il me faisait mal, très mal. J'aurais aimé pouvoir m'occuper de moi-même mais je craignais de l'effrayer. Le sexe de l'homme devait l'impressionner. Je ne voulais pas qu'elle puisse se sentir mal à l'aise. Tout était pour son plaisir, pas le mien.

Ses gémissements se faisaient de plus en plus haut perchés, signe qu'elle était sur le point de jouir. Cela faillit me propulser aussi. Je n'avais jamais aimé les cris des femmes. Je les avais toujours trouvé exagérer et irritant. Cela avait le don de me couper l'envie et m'énerver. Néanmoins, les petits cris de Lake étaient les sons les plus sexy que je n'avais jamais entendus. J'entais un doigt dans son vagin afin de sentir l'effet que je venais de lui procurer. Les parois de son vagin enserré mon doigt et je me sentis presque aspirer, comme si son corps refusait de me lâcher. Je me mis à imaginer ma queue à la place de mon doigt. Mauvaise idée. La douleur commençait à être intolérable alors qu'elle était encore sur son nuage orgasmique.

Malgré la douleur de mon entrejambe, qui menaçait d'imploser, je n'étais pas peu fier d'avoir donné son premier orgasme à Lake. À mes yeux, elle était vierge. Le viol qu'elle avait subi ne devrait pas entrer en ligne de compte et d'après mes récentes recherches sur la vie qu'elle avait mené dans la rue, elle n'avait pas eu de relation, ce qui était compréhensible. Aussi, elle ne connaissait rien de son pouvoir féminin et du plaisir apporter par le sexe. J'avais l'espoir qu'avec cet aperçu, elle serait plus ouverte à cette activité tout à fait satisfaisante et s'en ouvrirait, très prochainement dans mon lit.

En attendant, je me relevais de toute ma hauteur et l'observer alors qu'elle redescendait doucement des délices de la jouissance, les yeux fermés. Elle était réellement magnifique ainsi.

J'avais l'habitude de ressentir de la satisfaction, ou de la fierté, lorsque je gagnais un contrat, ou que je consultais les finances de mes entreprises mais ces sentiments s'arrêtait à l'aspect professionnel de ma vie. Jamais une femme n'aurait pu me provoquer ces ressentis. Lake était différente. Elle était mon égal. C'était ainsi que je la percevais. Aussi, la connotation de notre relation était, elle aussi, différente.

Je ne m'étais pas trompé. C'était bien elle, et tant pis pour la femme latino que j'attendais. Les enfants qu'elle me donnerait seraient aussi beaux que leur mère. Il n'y avait pas de doute à ce sujet.

La tradition familiale était claire au sujet des couples marier. C'était jusqu'à la mort. Si l'un voulait plus de son conjoint, il devait le quitter dans la mort. Aussi, Lake serait ma femme jusqu'à ce que l'un de nous parte rejoindre les enfers. Cela n'était pas sujet au doute non plus.

Lake ouvrit enfin les yeux avec un petit sourire au coin de ses pulpeuses lèvres. Elle tendit les bras dans ma direction mais il n'était pas question de lui accorder cela. Je savais comment cela allait finir si j'accédais à sa demande. Il en était hors de question. Je lui avais donné ce qu'elle attendait de moi mais je ne permettrais pas que cela aille plus loin. Pas ici. Mon immobilité lui fit froncer les sourcils.

J'attrapais ses mains pour la relever.

— Nous devons y aller, Lake.

— Mais...

— Je sais ce que tu attends de moi mais nous aurons tout le temps nécessaire pour franchir ce pas. Ce ne sera pas ici. Tu as eu ce que tu voulais. Lorsque tu repenseras à cette table, pense à moi, ma douce. Notre première relation intime ne se passera pas dans de telles circonstances. Ça doit être spéciale. Pas pour réparer une erreur commis par un autre homme.

Elle semblait contrariée par ma décision mais la réflexion lui permettrait de réfléchir à mes raisons. Elle comprendrait que j'agissais ainsi pour elle. Pour le moment, je la relâchais et allais chercher ses vêtements puis l'aider à se rhabiller, rapidement avant que mes nerfs aient raison de moi et me fasse oublier ma soudaine bonté d'âme.

Lorsqu'elle fut prête, je l'entraînais hors de la villa mais elle s'arrêta, à nouveau, à l'entrée de son ancienne chambre. Elle y entra pour récupérer quelques affaires et me rejoignit à la porte de celle-ci, prête à quitter les lieux, les bras chargés.

Elle venait de passer un cap qui m'enchantait. Cependant, j'en avais passé un, également. La patience en matière de sexe n'était pas mon fort. J'étais du genre à favoriser la satisfaction immédiate. Cela avait été un exercice intéressant et compliqué à passer mais Lake en valait la peine. Elle n'était pas n'importe qui. Lake était ma femme. Elle méritait, de ce fait, les honneurs et la patience dû à son nouveau rang dans notre monde... 

Dance in the flamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant