THE WAY - LE DILEMME

CHAPITRE TRENTE-DEUX

On ne peut pas dire que ce soit chose facile de travailler avec des musiciens quand on est à plus de deux milles kilomètres de distance. Ce n'est pas évident d'entretenir le contact de cette façon. J'essaie tant bien que mal de me faire à cette nouvelle condition tout en étant loin du studio. Je n'ai pas le choix que de m'adapter. 

     Heureusement, Tommy est sur place pour me faciliter les choses. Il m'aide à organiser mon planning à distance et il gère certains rendez-vous auquel je ne peux pas assister physiquement. Il est mes yeux et mes oreilles à Denver. Grâce à lui, j'ai pu m'accommoder plus facilement à ce nouveau type de travail et me construire une nouvelle routine. J'ai élaboré des plans tout neufs qui me permettront probablement de tenir les prochaines semaines. 

     Depuis plus d'une heure, je m'attelle à régler les derniers détails concernant le prochain clip des Pinky Rays. La date fatidique approche à grands pas et il reste quelques éléments logistiques à gérer pour que tout soit prêt pour le jour J. Je sais que les filles comptent sur moi et je n'ai pas l'intention de les laisser tomber. Je ne serai pas là physiquement lors de l'enregistrement mais j'ai tout organisé de A à Z. Je tiens à m'assurer que tout sera parfait pour qu'elles n'aient à s'inquiéter de rien. 

     En parallèle, je m'occupe toujours du cas d'Elio. Tommy et moi travaillons en tandem pour assurer son avenir prometteur dans le monde de la musique. Nous formons une bonne équipe, lui et moi. Nous fonctionnons de la même façon et c'est pour cette raison que notre collaboration est si efficace. Je ne pourrais pas avoir un meilleur allié que lui sur le terrain. C'est lui qui m'a tout appris dans le domaine du managment. C'est probablement grâce à ça que nous nous organisons comme un duo de choc. 

     Soudain, mon téléphone vibre sur la table. J'abandonne tous mes dossiers et me penche vers l'écran. C'est un appel de Violet. Je me dépêche de répondre en oubliant instantanément ce que j'étais en train de faire. 

     -Salut, Beauté ! 

     Le simple fait d'entendre la voix de ma meilleure amie me fait un bien fou.

     -Salut, Vi. 

-Alors comment va ta mère ? 

     J'aime le fait que ma meilleure amie soit aussi soucieuse des autres que moi. Violet est du genre à s'inquiéter de la santé et du bonheur de ses amis avant de penser à elle. C'est un aspect de sa personnalité que je partage. Nous sommes pareilles, elle et moi. 

     -Elle va bien, elle se repose la plupart du temps. Je l'aide pour certaines tâches et je m'occupe de la maison mais elle se débrouille très bien pour le reste. Elle a seulement besoin de dormir. 

-Je suis contente qu'elle aille bien. Ici, tout le monde pense à vous. 

-C'est gentil. Tu embrasseras les autres pour moi. 

-Je n'y manquerai pas, m'assure-t-elle. 

     Toujours aussi prévenante, je vous l'avais dit.

     -Et toi, comment tu vas ? Tu ne t'ennuies pas trop toute seule ? 

     Ça fait un moment que je suis ici maintenant et je commence à peine à me faire à cette nouvelle routine. J'ai passé ces dernières années à courir partout, à travailler du matin au soir et à vivre sur tous les fronts en même temps. Mon quotidien a été le même pendant longtemps et je dois encore me faire à ce nouveau train de vie à Seattle. En plus, avec Maman qui passe ses journées à dormir, je n'ai plus beaucoup de contact avec l'extérieur. Je me suis transformée en petite souris, ne quittant mon trou que pour aller chercher de quoi manger.