Chapitre 4.1

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Rien. Suite à ces mots, je n'imprimais plus rien. Ma petite sœur. J'ai fait des horreurs dans la vie, mais dès qu'il est question de ma petite sœur je n'étais plus rien, incapable de penser ou de réagir. Le son de la pièce voisine me parvient un instant et je lançais un cri de rage. Je pris le premier objet à ma portée et le balançais à l'autre bout de la pièce.

Des bras me ceinturèrent et je finis par me retrouver au sol sous une prise d'étranglement.

— Arrête Phenix, ressaisis-toi, la voix de Blade me parvient à mon oreille alors qu'il m'écrasait de tout son poids.

Dans un grognement, je repris conscience de mon environnement et tapais sur son bras toujours en train de m'étrangler. Il relâcha sa prise et je roulais au sol, reprenant mon souffle, je m'appuyais contre le mur, me frottant la gorge. Ce salaud n'y était pas allé de main morte. Si je n'avais pas réagi, il m'aurait mis KO sans sourciller.

— Où est-elle ? demandais-je en voyant l'état de la chaise où elle était assise au moment où on parlait.

— Bear l'a conduit dans la chambre, répondit la voix de Sharp. Je levais les yeux vers lui et on échangea un long regard. Il était aussi sonné que moi, mais au moins il n'avait pas vrillé.

— Je sais ce que tu te dis Phenix, sa voix était chargée de haine.

— Alors dis-le, lui criais-je.

— C'est de notre faute. Plus précisément de la mienne, je n'ai pas su protéger Penny alors que je te l'avais promis. Je n'ai pas su la venger et maintenant toute cette merde est arrivée à cause de moi.

Je secouais la tête, il n'était pas loin de la vérité.

— Je suis ton Sergent d'armes, Sharp. C'était mon boulot, pas le tien.

— Et moi, je suis ton Président. Son ton était sans appel, mais je ne pus m'empêcher de l'affronter encore une fois du regard avant de baisser les yeux, mais pas de gaieté de cœur. Sept semaines, ce constat me mit une droite, mais j'encaissais. Ce bâtard a disparu pendant sept semaines et maintenant il refait surface.

Je me relevais pour me servir un verre, putain de journée de merde, Sharp prit le passeport sur son bureau et l'ouvrit.

— Tu crois qu'il l'a ciblée ?

Je suspendis mon geste alors que je portais le verre à ma bouche. Saloperie. Je bus une gorgée avant de répondre.

— Je ne sais pas. Je ne crois pas, si le MC avait vraiment été visé, il s'en serait pris à toutes les filles de notre entourage, brebis comme régulière, pas une vague connaissance.

— Mais il sait clairement qui nous sommes, il lui a dit mon nom. Je hochais la tête, quel merdier !

Il se leva et ouvrit la porte sur la salle, il coupa directement la musique, provoquant les cris d'indignations de mes frères. Seulement quand il cria ses ordres de sa voix puissante, personne ne s'indigna.

— La fête est finie. Messe d'urgence, je vous donne trois heures pour dessaouler. Aucune femme ne se déplace sans être accompagnée d'un frère armé, est-ce clair ?

— Oui Prés. répondirent les voix désordonnées de l'autre côté de la pièce.

— Apple dans mon bureau.

Bear arriva à se frayer un chemin parmi la foule qui montait et nous rejoignit dans le bureau du Près.

— En trois heures, tu peux vérifier tout ça ? demanda le Prés en filant les documents à Apple.

— Pas le passeport, il est français et j'ai besoin de plus de trois heures pour hacker un consulat étranger. Par contre, je peux vous vérifier le reste facilement.

What a shitty American Trip.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant