Chapitre 5.1.

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On toqua à la porte de la chambre, ce qui me réveilla. J'ouvris les yeux et découvris que j'étais dans la même position depuis qu'il m'avait posé dans le lit, et honnêtement, pour le moment j'avais moins mal, alors je n'allais pas bouger.

— Bonjour, me dit la femme qui rentra dans la chambre, après un bref instant sans que j'aie eu le temps de l'inviter. Je t'ai réveillée ?

— Salut, fis-je en l'étudiant, elle était plus jeune que moi de quelques années, de longs cheveux noirs flottaient dans son dos. Elle portait un débardeur gris, ce qui faisait ressortir ses yeux clairs. Elle tenait dans ses mains une assiette creuse fumante et son attitude respirait la bienveillance, mais à sa manière de se déplacer, on voyait bien qu'elle était de la catégorie des personnes capables de se défendre. Tu as bien fait, dis-je.

— Annie, dit-elle en se présentant.

— Melissandre, Mel, si tu veux. Je lui répondis sur le même ton.

— J'ai pensé que tu aurais un peu faim, me dit-elle s'avançant.

— Merci Annie sweetheart, c'est une très bonne idée, répondis-je alors que mon ventre se manifesta à moi.

— Annie sweetheart ? Me demanda-t-elle en posant l'assiette sur la table basse à côté de moi.

— Je trouve que ça te va bien, fis-je en me redressant à la force d'un seul bras, tout en grimaçant, la douleur m'aura fichue la paix pendant deux minutes et le temps que je dorme, c'était vraiment puissant leur cachet, mais je détestais avoir dû les prendre.

— Tu as besoin d'aide ? Demanda-t-elle en observant la pièce sans pour autant bouger.

— Pour le moment ça va, fis-je en déclinant sa proposition.

— Tu te sens mieux ? Sa sollicitude me touchait, mais elle me gênait.

— Non, mais ça passera. Répondis-je automatiquement.

— Tu veux tes médicaments ?

— Oui s'il te plaît, ils doivent être dans la salle de bain.

Elle se dirigea vers celle-ci et me rapporta les tubes contenant les pilules.

— Tout ça ? me demanda-t-elle sceptique.

— Préventif en attendant le résultat de mes examens à venir.

Elle m'observa pas forcément avec pitié, mais avec curiosité m'étudiant, cherchant mes défauts.

— Tu as un certain sang froid pour affronter tout ça, me fit-elle remarquer.

J'eus un petit rire en niant de la tête.

— En français le mot est résilience, je ne le connais pas en anglais. Ce qui a été fait, a été fait, j'ai plus qu'à vivre avec, pas le choix. Ça n'empêche pas les cauchemars, mais ça passera, comme la douleur. Cependant, je peux te promettre que j'irai à l'église si tout s'arrange.

— "Quand" pas "si", elle me regarda avec autorité comme si j'allais oser la contredire.

Je la regardais aussi gravement qu'elle me regardait, la détermination dans son regard, une optimiste je l'avais devinée, personnellement mon optimisme était parti aux oubliettes il y a bien longtemps de ça.

— Merci Annie Sweetheart.

— Allez mange, avant que le requin n'arrive, m'ordonna-t-elle avec gentillesse.

— Le requin ?

— Sharp, c'est un vrai requin quand il s'y met, m'expliqua-t-elle amusée.

— Je veux bien te croire ! Je goûtais la soupe, très prudemment, craignant le pire au moment de la déglutition, la première gorgée me donna raison de mes craintes, mais il fallait me nourrir pour guérir et je ne comptais pas rester là plus que nécessaire, alors je réitérais l'expérience doucement. Personnellement, je trouve qu'il ressemble au titan Atlas et c'est pour ça que je l'ai appelé comme ça.

What a shitty American Trip.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant