Chapitre 10.3

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Je rentrais pour découvrir des cris à l'entrée de la chambre de notre invitée. Je me précipitais pour découvrir Bear qui essayait de contenir Sharp alors qu'elle essayait de le pousser vers la sortie.

— Non Atlas, tu sors. Il est venu de son plein gré, si ça ne te plaît pas c'est pareil.

— Pas sans Dyclan, il n'a rien à faire ici.

Je lançais un regard d'incompréhension à Sharp qui m'ignorait pour la foudroyer du regard.

— Atlas tu sors de ma chambre maintenant, tu lui fais peur à agir comme ça. Vous sortez tous, je ne veux personne ici à part Petit Chef et moi. Il va venir, juste laisse lui une minute s'il te plaît.

Avec mon aide, Bear finit par pousser Sharp en dehors de la chambre mais il resta planter à l'entrée, comme nous tous. Je me mis à côté de lui et découvris la Frenchie qui parlait à son bureau.

— Frenchie, je suis à deux doigts de te foutre à la porte.

Mais qu'est-ce qu'il peut être borné par moment ! Ton père a un sacré caractère, mais il n'est rien comparé au Dragon.

— Attention Frenchie, sinon je te botte le cul. Je le connaissais depuis si longtemps pour jauger son niveau de colère et il n'était pas loin de perdre son calme pour de bon.

— Putain d'intelligent ce que tu viens de dire Atlas. Je ne sais pas pourquoi on t'appelle Sharp. Elle s'assit sur son lit en prenant une tablette de chocolat. Elle en prit un morceau en regardant sous son bureau. Elle grimaçait de douleur en se tenant les côtes, son souffle était court et elle était pâle, trop pâle. Elle lui lança un regard noir en disant. Atlas est censé être le titan, mais tu ressembles plus à la montagne. Elle est au Maroc, si tu te poses la question.

— Suffit ton cinéma Frenchie, je n'ai pas la patience.

— Tu ne l'as jamais, c'est ton problème. Elle prit un moment pour calmer sa douleur en mangeant du chocolat, ses mains tremblaient toujours. Alors Petit Chef, maintenant que l'autre ne nous gêne plus, tu veux bien me dire ce qui te chagrine ?

Il ne fallait pas croire à un miracle car aucun son ne sortit de dessous le bureau.

— Tu veux bien sortir du bureau pour que je te parle ou tu préfères rester où tu es ?

Elle attendit un instant, mais rien ne se passa.

— Tu as eu peur hier, pas vrai Petit Chef ? demanda-t-elle calmement, nous ignorant complètement. J'ai été stupide hier, Psycho a été gentil même, à sa façon. Il nous a fait peur, c'est son boulot, mais il ne m'a pas fait mal, regarde j'ai toujours les mêmes marques, aucunes nouvelles.

Elle avait parlé avec beaucoup de calme et souriait au bureau. Où voulait-elle en venir ? Ses tentatives pour faire de l'humour restèrent un échec, mais elle continua de sourire.

— Tu es un garçon intelligent, Petit Chef, tu t'en sors très bien. Tu es entouré de pleins d'hommes forts qui sont là pour te protéger, il n'y en a pas un qui ne te fera du mal, tu le sais, n'est-ce pas ? Tous tes oncles, ton père, ce sont tous des hommes bien, ils sont tous là pour toi et jamais rien de ce que tu pourrais faire ou dire ne changerait ça. Regarde, ils sont tous là pour toi, ils s'inquiètent. Elle se tut un instant et j'aperçus la main de Dyclan sortir de dessous le bureau. Son visage sortit très rapidement de dessous le bureau alors qu'il se recachait.

>> Tu vis dans un monde violent Petit Chef, c'est la réalité de ta vie. De notre vie à tous en fait, mais la violence est rentrée tôt dans la tienne. La vie est ainsi faite, il n'y a pas de coupable pour ça. C'est normal d'avoir peur, on a tous peur et celui qui te dira le contraire est un menteur. J'ai eu peur moi aussi, mais je savais qu'il ne nous ferait pas de mal. Tu es un garçon courageux et tu comprends ce que c'est la peur, c'est pour ça que tu seras le meilleur des hommes. Mais, est-ce que tu sais ce qu'est le courage ?

What a shitty American Trip.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant