Résigné, il lança un dernier regard plein de promesses de violence à Psycho, avant de reporter son attention sur moi, toujours inquiet.
— Comment je peux te porter sans te faire mal ? Demanda-t-il obstiné à obéir au pied de la lettre à l'ordre de son prés.
— Un jour peut-être j'arriverai à quitter ce bureau sur mes pieds, fis-je plus pour moi-même que pour eux, mais je sentis quand même un certain apaisement, voir amusement dans la pièce. Je ne sais pas. Sur ton dos ? C'était plus une question qu'une certitude.
Il se positionna dos à moi et je lui grimpais sur le dos comme une enfant. Il plaça son avant-bras main vers le sol sous mes fesses pour m'en faire une assise, je plaquais ma main valide entre lui et moi, protégeant mes côtes blessées par mon bras et je me tins à son épaule pour maintenir mon équilibre en passant mon bras invalide par dessus. Cette position me faisait en effet moins mal, c'était d'un ridicule absolu et seule la colère résiduelle d'Atlas devait l'empêcher de rire. Quant à Psycho, va savoir. Silent Boy se redressa très délicatement et je ne pus faire autrement que me plaquait contre lui. D'un coup d'œil pour moi, il s'assura que ça me convenait et il sortit de la pièce sans un regard en arrière contrairement à moi. L'avantage de la position du bureau d'Atlas c'est qu'il donnait un accès rapide à l'escalier, nous épargnant le fait d'être l'objet de toutes les curiosités bien longtemps, cependant, qu'ils nous voient ainsi me mis mal à l'aise. Dès qu'on fut dans le bar, j'enfouis ma tête au croisement de ses trapèzes et de son cou, mes cheveux mouillés avaient dû le chatouiller car il émit un petit rire.
— Ne rigole pas ça fait mal, me plaignis-je.
Immédiatement ce son merveilleux disparut, me laissant un goût amer en bouche.
— Autre chose ? Demanda-t-il avec sa voix grave.
— Doucement dans l'escalier, s'il te plaît, lui murmurais-je.
Il hocha la tête et commença avec prudence l'ascension de l'enfer. Ok, j'avais menti, je l'avouai. Grâce à son bras sur lequel je me reposais, je ne sentais aucune vibration quand il posait le pied à terre, mais je me sentais tellement bien contre lui, que j'avais voulu profiter de ce moment de réconfort. Mon regard se porta sur son cou derrière son cuir, là où se finissait ses tatouages laissant place à sa peau avant son cuir chevelu, je glissais doucement mon bras entre nous deux pour dessiner du bout des doigts la ligne fragile qui séparait l'encre de la peau. J'avais agi sans me soucier de quoique ce soit, l'absinthe enhardissant mes instincts et je m'en rendis compte quand il loupa la cadence sûre de son pas et que je sentis un léger frisson lui descendre le long de sa colonne vertébrale. Il ne dit rien, mais il avait monté la fin des marches moins rapidement que ce qu'il avait fait jusqu'au milieu du premier étage. Je gardais moi aussi le silence, profitant de ce moment. Son odeur n'était pas la même que la dernière fois. Je ne sais pas pourquoi mais ce détail m'avait rassurée quand il m'avait pris dans les bras après mon agression, il sentait le bois, le vernis et ça m'avait fait du bien alors que je devais puer l'odeur de la ruelle où ça s'était passé. Là, il sentait plus le goudron et la javel. Quand il arriva au second étage, il brisa notre quiétude sans colère.
— Tu n'as rien à me dire ? Me demanda-t-il doucement.
— Je suis en colère contre toi, répondis-je aussi fort que lui sans pour autant arrêter mes allers-retours sur son tatouage.
Il accueillit ma déclaration par un hochement de tête amusé. L'ambiance changea subtilement quand il ouvrit avec sa main libre la porte de ma chambre. Au lieu de se baisser pour me reposer, il se dirigea vers la commode et m'y déposa doucement. Il tendit brièvement son bras, étirant son épaule, seul signe qu'il avait porté dans cette position inconfortable pour lui et d'une seule main, mes cinquante-deux kilos sur deux étages. Ce mec était une putain de force de la nature, je devais bien lui reconnaître ça, ses bras faisaient la taille de mes cuisses.
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What a shitty American Trip.
DragosteFrenchie a traversé un océan pour avoir des réponses, ça fait six mois qu'elle les attend et elle est bien déterminée à les avoir pour pouvoir se relever, le reste n'a plus d'importance. Phénix a soif de vengeance, ça fait deux mois qu'elle a été tu...