Chapitre 9 suite et fin

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Je fis le tour de son lit, serrant les dents pour m'empêcher de respirer ostensiblement le parfum de citron de ses cheveux, je n'étais pas un crevard à ce point et je la posais assise en tête de celui-ci. Elle détacha ses jambes de moi à peine un genou posé sur le lit.

Je l'installais contre ses coussins et m'éloignais d'elle, tout en observant son visage. Elle avait fermé les yeux et se pinçait les lèvres. Je me relevais plutôt brusquement face à son trouble évident, pour la laisser respirer.

— Désolé, je n'aurais pas dû, dis-je presque en un murmure.

Elle nia de la tête toujours les yeux fermés, gardant le silence un instant. Je n'arrivais pas à savoir si elle était contrariée, si j'avais dépassé ses limites fragiles ou si juste, elle n'arrivait plus à masquer sa douleur et ça m'inquiéta un instant.

— Tu as bien fait, fit-elle en ouvrant les yeux, encore un peu pâle, proche de la panique. J'y aurais passé la nuit, merci.

Elle observa la chambre et son regard se porta vers la porte toujours ouverte de sa chambre.

— Tu t'habitueras au bruit, fis-je en suivant son regard.

Elle me regarda avec incompréhension.

— Si le bruit te dérange pour dormir, tu t'y habitueras.

Apparemment, j'avais réussi à lui changer les idées car un petit sourire naquit sur son visage.

— Ça me rappelle la fac. Une année avec mon frère, on avait trouvé un petit appartement au-dessus d'un bar. Vingt mètres carrés, une seule chambre. C'est de très bons souvenirs.

Je hochais la tête en guise de compréhension, bien que moi-même je n'avais jamais été en fac, mais la colocation je connaissais bien. Je la regardais sans savoir trop quoi lui dire, alors en guise de question je lui demander :

— Tu devrais dormir alors ?

— J'ai essayé. J'ai fait une sieste après j'ai été réveillé.

— Cauchemars, m'inquiétais-je.

Elle eut un petit rire en me regardant-grimaçant.

— En un sens.

Je ne sais pas pourquoi mais j'avais l'impression que j'étais responsable de son réveil. Mal à l'aise à mon tour, j'observais sa chambre et la fenêtre ouverte pour me donner de la contenance.

— Tu comptes dormir la fenêtre ouverte ou tu souhaites que je la ferme ? lui demandais-je pour changer de sujet.

— Merde, je n'y avais pas pensé, fit-elle en la regardant. Tu pourrais, s'il te plaît ? Ne te blesse pas, je ne pourrais pas t'aider, j'en suis incapable.

Ignorant les regrets dans sa voix, j'essayais un peu d'humour, mais sans trop de succès.

— C'est pour ça qu'on a inventé les chaussures.

Pourquoi je m'acharnais ?

Je me dirigeais vers ma chambre où j'enfilais la paire la plus proche. Une idée me vient par rapport à notre discussion de tout à l'heure, je pris un t-shirt dans mon placard. Même si c'était ridicule, je ne ferai marche arrière que suivant son comportement et pour le moment, elle ne semblait plus vouloir entrer en confrontation avec moi.

Je fermais la fenêtre de sa chambre en jetant un coup d'œil à l'extérieur par habitude. Rien à signaler, ce côté du bâtiment était le plus calme en même temps, alors que ma chambre donnait au-dessus du parking. J'en profitais pour mettre les morceaux de la lampe à la poubelle.

— Désolée pour la lampe, me lança-t-elle en m'observant.

— Demain quelqu'un viendra nettoyer, fis-je sans relever ses excuses, c'était pas comme si c'était un objet de valeur, trois dollars à la grande surface, on en avait tous eu une et pas beaucoup était encore intacte. Fais attention en attendant.

What a shitty American Trip.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant