What a shitty American Trip.

Chapitre 3 suite et fin

La surprise se lit sur son visage, suivi de la colère alors qu'il nous fit de la place pour que nous puissions rentrer dans le bureau. La porte se referma derrière nous, nous plongeâmes dans un épais silence. Insonorisée, putain de merdier... Je pris le peu de mon courage en main et je m'avançais prudemment dans la pièce découvrant un bureau où était présent deux autres personnes, un assis à proximité d'une fenêtre face à la pièce, une cigarette à la bouche, crâne rasé, mince par rapport aux gabarits des autres hommes dans la pièce, son visage presque autant tatoué que le reste de son corps. Il me regarda sans émotion aucune, et me ficha une chair de poule de tous les diables. Putain de psychopathe. Dans un frisson, je détournais le regard de cet individu pour regarder celui qui se trouvait dans le fauteuil derrière le bureau sous l'emblème de leur cuir gravé dans une planche de bois clouée au mur. Hell's Crows. Dans quel merdier je venais de mettre les pieds ? L'homme en lui-même avait un gabarit entre l'inconnu et Silent boy, son regard chargé de tout le poids du monde, il avait la même prestance que les autres hommes présents dans la pièce, un homme de pouvoir qu'on ne contrariait pas. Il aurait pu être de la famille de Clint Eastwood que cela ne m'aurait pas étonnée, je ne regardais pas son cuir car je n'avais pas de doute quant au fait que l'homme devant moi était l'homme de plein pouvoir de cette pièce.

Après avoir subi la même observation par l'homme qui se tenait en face de moi, celui-ci reporta son regard vers Silent Boy derrière moi, clairement pas content.

— Ce n'est pas vraiment ce à quoi je m'imaginais quand tu disais des soucis médicaux, par contre je ne m'imaginais pas que tu serais aussi con pour l'amener ici.

Forcément j'étais la bienvenue dans cet endroit, génial !

Celui qui était le prés fut interrompu par un coup bref et fort donné à la porte. Silent Boy ouvrit la porte et récupéra mon sac des mains du Rookie avant de lui claquer la porte au nez. Le son me fit sursauter. J'inspirais un bon coup en fermant les yeux un bref instant alors que Silent Boy me poussa délicatement d'une pression de l'épaule vers le centre de la pièce, il tira l'une des chaises devant le bureau et m'aida à m'y asseoir. Pour une fois, je ne fis aucun commentaire et me laissais faire, parce que putain de longue journée de merde. Une fois installée dans la chaise, il se retourna vers son ami (? Beau-frère ? Président ?) et lui dit simplement.

— Tu ne l'aurais pas laissée seule toi aussi. Soit gentil avec elle, elle a vécu l'enfer cette nuit et y a laissé plus que des plumes.

Ok, on dira frère, car malgré les tons de reproche, dans leur attitude on pouvait sentir un lien qui dépassait celui de l'amitié. Ils se dévisagèrent un court instant, et Atlas me dévisagea avec pitié. Je me doutais que ça ne resterait pas secret, mais je n'avais même pas eu besoin d'ouvrir la bouche que l'info soit éventée. Tous les visages se tournèrent vers moi, en attente de réponses, putain l'adjoint du shérif aurait été plus cool que toutes les personnes présentes dans cette salle.

— Je suppose que personne ici ne parle français ? demandais-je au bout d'un moment, sans vraiment beaucoup d'espoir. Forcément, après une légère concertation du regard avec ses amis, j'eu droit à ma réponse.

— Non. Réponse monosyllabique, il était loin d'être mon plus grand fan, ce qui se confirma lorsqu'il croisa ses bras sur sa poitrine.

— Je ferai de mon mieux, mais comme il l'a dit, j'ai passé une journée de merde, une putain soirée de merde et je suis fatiguée.

Je m'avanchis contre le dossier de la chaise, me tenant les côtes, trouvant enfin une position où une partie de la douleur de mon corps s'allégea.

— Pourrais-je avoir à boire ?

— De l'eau ? me demanda leur chef sans trop bronché.

— Ça dépendra, Atlas, tu veux connaître toute l'histoire, ou juste le passage de ma soirée de merde ?