What a shitty American Trip.

Chapitre 22

Cinq jours s'étaient écoulés depuis la nuit du combat entre Kill et Phénix et il s'en était passé des choses depuis cette nuit-là.

Little Dick était sorti de l'infirmerie au bout de deux jours, porté par ses amis jusqu'à sa chambre, il était faible, furieux de ce qui lui était arrivé, mais il récupérait bien. J'étais allé le voir à de nombreuses reprises et j'étais rassurée par son état.

L'ambiance au MC était bizarre. D'un côté, le confinement qu'ils avaient imposé à tout le monde avait été levé, d'un autre, je n'avais jamais vu autant d'armes de toute ma vie. Non pas qu'ils les exposaient, mais on voyait bien que chaque homme présent dans la pièce était armé, les regards étaient durs, les gestes impulsifs et tendus. Un rien mettait tout le monde à cran.

De ce que j'avais compris, Gamble et Hurricane avaient été attaqués sur le chemin du retour de la salle, sûrement pour être braqués. Gamble étant le bookmaker de tout ce petit monde, il aurait dû avoir l'argent. Seulement, manque de chance pour eux, c'était Floki leur trésorier qui l'avait. Enfin, ça c'est ce que je m'étais imaginé, je n'en avais pas parlé avec eux à cœur ouvert et honnêtement, j'étais trop trouillarde pour le faire. Je n'avais pas posé de questions sur les évènements et Little Dick m'avait seulement dit que Gamble l'avait attendu pour qu'ils partent ensemble. Il se souvenait du coup de feu, d'être tombé, mais l'attaque n'avait pas abouti. Ils avaient réussi à s'enfuir. Apparemment, c'était l'œuvre d'un seul assaillant.

J'étais sceptique face à son histoire et c'était un léger euphémisme, seulement ce n'était ni ma place, ni mon rôle de m'inquiéter pour eux dans leurs affaires.

Trois jours après la fusillade, ils partirent tous (enfin presque ils avaient laissé le minimum d'homme sur place) en plein milieu de la nuit et étaient revenus avec le sentiment du devoir accompli. Personnellement, je dirai juste que les problèmes étaient à leur porte. Enfin à la mienne aussi par la même occasion. En toute honnêteté, je me mis des œillères, j'avais assez de problème pour me mêler des leurs. Tant que j'étais dans leur bâtiment entourée par tous ces cuirs, je me sentais en sécurité, en tout cas, c'est ce que je me disais et ça me suffisait.

J'avais retrouvé Petit Chef le lendemain du combat. Mon Dieu, qu'est-ce que j'en avais été soulagée ! Ils me l'avaient pris pour une nuit sans que je puisse lui dire au revoir et je m'étais jetée sur lui dès que je l'avais vu descendre de la voiture et il me l'avait bien rendu ! J'avais passé ces quelques jours auprès de lui, Annie et Sharp. Je m'étais énormément rapprochée d'Annie, comme quoi j'avais raison, elle avait un cœur en or. Mes rapports avec Atlas, bien que s'étant nettement améliorés, étaient chaotiques.

J'avais une certaine vision des choses quant à Dyclan et lui une autre, alors il était normal qu'on rentre en conflit. On avait trouvé un terrain d'entente. Le petit avait besoin de repères familiaux et en bonne française que j'étais, ça passait déjà par le partage des repas. Alors oui, j'avais fait scandale mais j'avais eu gain de cause, maintenant, on partageait tous les repas comme une famille, matin, midi et soir. Une famille agrandie car on était de plus en plus nombreux autour de cette table, pas systématiquement, mais quand c'était le cas, c'était un beau foutoir.

J'invitais même ma famille à travers l'ordinateur à partager nos repas. Ma mère, bien que sceptique quant aux évènements, était ravie de me voir. On n'avait pas parlé de notre dispute, on l'avait gentiment glissé sous le tapis, comme bien souvent. Mon frère quant à lieu, c'était une toute autre chose.

Lors d'un repas où nous n'étions pas si nombreux à table, juste Petit Chef, Annie, Atlas et Phénix, il avait pris les deux bikers à partie avant de m'engueuler. Il avait de suite compris la signification de leur cuir, tirant ses conclusions entre nos précédentes conversations sur ma vie chez eux et l'identité des personnes devant lui. Il leur avait posé une seule question à laquelle Sharp et Phénix avaient répondu assez gênés vis-à-vis de moi en hochant la tête. Une histoire de 1%, le 1% de bikers qui faisait la mauvaise réputation des 99% restants.